Musée africain de Lyon

Le musée africain de Lyon, ou musée africain des cultures de l'Afrique de l'Ouest, est doté de l'une des plus importantes collections consacrées aux arts et cultures d'Afrique de l'Ouest. Le Musée Africain, est inauguré en 1863[réf. nécessaire]. Il est situé au 150, cours Gambetta dans le 7e arrondissement de Lyon. Il a fermé ses portes le [1].

L'espace laissé libre a été dédié au Carrefour des Cultures Africaines[2], lequel permet de conserver l'accès à la bibliothèque[3].

Histoire

Création

Statuettes représentant deux Orishas, culture Yoruba, fin du XIXe siècle (actuel Nigeria).

Le Musée Africain de Lyon naît à l'initiative de la Société des Missions Africaines[4] et plus particulièrement grâce à la volonté d’Augustin Planque (1826-1907).

À la tête de la Société des Missions Africaines dès 1907, l'homme se montre rapidement soucieux de présenter aux Lyonnais le travail entrepris par la mission, bien sûr, mais aussi l'Afrique[5]. C'est un souhait dont il fait, d'ailleurs, état à de nombreuses reprises dans sa correspondance, et ce dès le début de l'année 1861. Il écrit ainsi à ses missionnaires, le , les priant d'envoyer « toute espèce de choses du Dahomey ». En mai de la même année, il précise dans une autre lettre : «  Nous voulons avoir dans notre musée tous vos dieux d'abord, des armes, des outils, des ustensiles de ménage, en un mot rien ne doit y manquer »[5].

À la fin de l'année 1861 un « embryon »[6] de musée, constitué d'une salle unique, voit le jour à Saint-Foy-Lès-Lyon, au sein de la maison-mère de la SMA. Cette démarche s'inscrit parfaitement dans le contexte muséal français de l'époque. Lorsqu'en 1870, la Mission emménage à Lyon dans de nouveaux bâtiments situés sur le Cours Brosse, la collection part avec elle.

Musée de la Société des Missions Africaines

Néanmoins, il faudra attendre les années 1920 pour que le musée « prenne réellement vie »[6] et s'étende sur trois salles. Le premier niveau abrite déjà quelques pièces d'art chrétien[7]. Les objets sont alors accompagnés de photographies de paysages, de missionnaire à l’œuvre, ainsi que de dioramas[8].

Depuis les années 1970, le musée tente de s'inscrire dans une démarche de modernité, passant progressivement du musée missionnaire au musée d'ethnologie.

En 1977, le musée ferme ses portes pour permettre la mise en place d'une nouvelle muséologie, deux des trois étages sont alors repensés. Le troisième étage sera quant à lui rénové en 2000. La collection est répartie sur trois thématiques : La vie quotidienne, la vie sociale et l'influence européenne, et enfin la vie religieuse.

2012-2017

De 2012 à 2017, la gestion du musée est assurée par une association laïque, l'Association du Musée Africain de Lyon[9].

Le Musée Africain de Lyon a alors pour objectif de favoriser le dialogue interculturel, ce qu'il s'efforce de faire au travers de ses expositions, événements, visites guidées et ateliers créatifs.

Faute de financement et de visiteurs[10], le musée ferme ses portes au public le lundi [1].

Collection

La collection du musée se compose de plus de 8 000 pièces diverses : objets du quotidien, outils, bijoux, parures, armes, textiles, figurines en laitons, instruments de musique, emblèmes royaux, objets de culte, statuettes, poteries rituelles et masques.

Ce ne sont pas moins de 2126 pièces provenant d'Afrique de l'Ouest qui sont exposées de manière permanente sur les 750 m2 que compte le Musée Africain. L'espace d'exposition permanente se compose de trois étages, chaque étage aborde une thématique spécifique.

Vie quotidienne

Le premier étage est consacré à la vie quotidienne des villages de l'Afrique de l'Ouest du début du XXe siècle. L'activité agricole, la pêche, la chasse, l’artisanat y sont notamment évoqués.

Vie sociale

Le second étage rassemble des pièces évoquant la vie sociale : emblèmes royaux, relations avec l'Europe et instruments de musique.

Cet étage abrite également une impressionnante collection de poids à peser l'or Akans.

Vie religieuse et artistique

Le dernier étage est consacré aux religions traditionnelles et aux masques.

Aujourd'hui

L’objectif du musée est de favoriser une découverte multidimensionnelle des cultures et civilisations de l’Afrique de l’Ouest. Cette découverte peut d’abord être esthétique mais la visite du musée doit aussi, et surtout, être l’occasion d’un dialogue, d’un échange.

Les collections du musée montrent non seulement la diversité mais aussi l’universalité de certaines pratiques et croyances. Elles disent également une partie de l’histoire coloniale de la France et éclairent les relations complexes entre la France et l’Afrique. Cette rencontre de l’« autre » et ce dialogue interculturel sont l’une des principales missions que s’est fixées le musée.

Le musée vise particulièrement le dialogue avec les diasporas africaines en France. Dans cette perspective, le musée consacre la plupart de ses expositions temporaires aux productions culturelles de toutes natures liées à l’Afrique contemporaine et à ses diasporas. Une partie de ces expositions est consacrée à l’art contemporain africain, que le musée reste l’un des rares à présenter en France[11].

Expositions temporaires

  • Portraits de femmes, du au
  • Objets d'amis, objets chéris, du au
  • Jeux d'enfants - Figurines rituelles, du au
  • L’ancien et les modernes, exposition présenté dans le cadre de la Veduta de la d'art contemporain de Lyon, du au
  • Art Gèlèdè, miroir d’une société, objets de la collection de Jean-Yves Augel, du au
  • Pascale Marthine Tayou, FAST & SLOW, du au
  • Vodou, du visible à l'invisible, objets de la collection de Claude Rouyer, photographies d’Agnès Pataux, du au
  • Le Refus de Rosa Parks, Ndary Lo, du au
  • A la Guillotière, la petite Afrique, photographies de Benjamin Vanderlick, du au
  • Atelier Tokoudagba, du au
  • Cheikh Ndiaye : Cinémas Africa, du au
  • Afrique illustrée : du mythe au quotidien, du au
  • Gémellités, du au
  • Clins d'œil d'Afrique, du au
  • Babacar Touré, du au
  • Simplice Ahouansou, du au
  • Hommage à Joêl Dossou, du au
  • D’une Afrique, l’autre, William Adjete Wilson, du au
  • Oumar Ly, du au
  • L’Afrique au quotidien : la collection Meynet, en collaboration avec le musée des Confluences, du au
  • Guissané : La poésie du signe, du au
  • Cosmologie Bambara : le Sigui et les 4 points cardinaux, du au
  • Un vie d'ailleurs, du au
  • Couleurs en terre Yoruba, du au
  • Bois Vivant, Trésors de génie, du au
  • En terre inconnue, regards des missionnaires sur l’Afrique, exposition présentée dans le cadre de « l’Esprit d’un siècle, Lyon 1800 – 1914 », en partenariat avec la Ville de Lyon, du au
  • La fonderie d'art et l'empreinte africaine, partenariat entre le lycée Hector-Guimard et l'artiste Bomavé Konate, du 16 au
  • Les Poids Akan à peser la poudre d'or, du au
  • Sculptures & Peintures de Frédéric Voisin, du au

Événements

Le musée Africain propose régulièrement des projections, des conférences et autres événements culturels en lien avec ses expositions temporaires.

Visites guidées et les ateliers créatif

Le Musée Africain organise des visites guidées à destination des particuliers, groupes et groupes scolaires sur réservation.

Des ateliers créatifs sont proposés aux enfants pendant les vacances scolaires, l'agenda est disponible en ligne : Agenda des ateliers créatifs.

Il est également possible pour les enfants de fêter leur anniversaire au musée.

Bibliothèque

Le musée dispose d'une bibliothèque, qui met à disposition 7 000 documents, à consulter sur place. Les thèmes abordés sont les suivants : arts, ethnographie, ethnologie, géographie, histoire, littérature et religion.

Un catalogue en ligne est disponible à l'adresse suivante : Bibliothèque Musée Africain

Notes et références

  1. « Boudé par la Ville de Lyon, le Musée Africain a fermé ses portes », sur Lyonmag.com (consulté le )
  2. La page dédiée au Carrefour des Cultures Africaines, sur le site des Missions africaines.
  3. Site de la Bibliothèque du Carrefour des Cultures Africaines.
  4. Communauté de missionnaires catholiques fondée à Lyon en 1856 par Melchior de Marion-Brésillac (1813-1907).
  5. Michel Bonnemaison, « Le Musée Africain de Lyon d'hier à aujourd'hui », p.143- p.152, in : Raymond Harguindéguy, Pierre Trichet, Les 150 ans de la Société des Missions Africaines, Karthala, Clamecy, juin 2007, p. 145
  6. Laurick Zerbini, « La construction du discours patrimonial », p. 125 – 138, in : Outre-mers revue d'histoire, 2e semestre 2007, La colonisation culturelle dans l'Empire français, Paris, 2007, p. 129.
  7. Laurick Zerbini, « Le musée, entre fait missionnaire et anthropologie », in Histoire de l'art et anthropologie, n°60, avril 2007, p.84.
  8. Laurick Zerbini, « La construction du discours patrimonial », in op. Cit., p. 129.
  9. « Histoire du musée », sur musee-africain-lyon.org (consulté le )
  10. « Le musée africain de Lyon menacé de fermeture », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  11. Laukia, M. (2013) A la Guillotière, la petite Afrique. Dossier de presse.

Annexes

Bibliographie

  • Laurick Zerbini (dir.), Julien Bondaz (dir.), Pierre Boutin, Joseph Adandé et Claude Prudhomme (trad. Merja Laukia, préf. Abdou Diouf, photogr. Jean-Julien Ney), Afrique en résonance, collection du Musée Africain de Lyon, Milan/Lyon, 5 continents, , 127 p. (ISBN 978-88-7439-674-0)
  • Laurick Zerbini, « La construction du discours patrimonial : les musées missionnaires à Lyon (1860-1960) », Outre-mers, vol. 94, no 356, , p. 125-138 (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

Liens externes

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