Mourad II Bey

Mourad II Bey, décédé en 1675[1] au palais du Bardo[2], est bey de Tunis, représentant de la dynastie des Mouradites, de 1666 à sa mort[2].

Règne

Fils d'Hammouda Pacha Bey[1], il se distingue par son courage, sa fermeté et son souci de bien gouverner le peuple[1]. Il passe la plupart de son temps à sillonner le pays pour lever l'impôt, régler les problèmes d'intrusion de la milice d'Alger et la collusion de celle-ci avec quelques tribus du nord-ouest du pays[2]. De plus, il se heurte à l'hostilité du diwan de la milice entretenue par le dey Ali Laz[3] ; celui-ci le renverse lors de l'une de ses missions loin de Tunis et installe à sa place Mohamed Agha, un officier de la milice turque[3]. Après avoir triomphé de ce dernier, Mourad II Bey réinstaure son pouvoir en 1673[3] et met au pas la milice[3]. Cette date marque l'extinction du pouvoir du dey face au bey.

Réalisations

Parmi ses réalisations architecturales figure la construction de la médersa Mouradiyya élevée à l'emplacement d'un ancien fondouk occupé par une section de la milice turque ; cette médersa a été destinée à l'enseignement suivant le rite malikite[2]. À cela s'ajoute l'édification d'une mosquée à Gabès ainsi que la réalisation d'ouvrages hydrauliques, notamment celle d'un pont-barrage sur la Medjerda[2].

Succession

Marié à la fille de Youssef Dey, il laisse à sa mort trois fils : Mohamed Bey El Mouradi dit Mamet Bey, Ali Bey et Romdhane Bey[2]. Les deux premiers lancent une lutte fratricide à laquelle est mêlée leur oncle Mohamed El Hafsi. Ces conflits engendrent une longue période de guerre civile appelée « Révolutions de Tunis », entre 1675 et 1701, qui ne finit qu'avec l'extinction des princes de la dynastie, tous assassinés par Ibrahim Cherif en 1701.

À sa mort, Mourad II Bey est inhumé dans le mausolée de son père situé à côté de la mosquée Hammouda-Pacha[2].

Notes et références

  1. Ibn Abi Dhiaf, Présent des hommes de notre temps : chroniques des rois de Tunis et du pacte fondamental, vol. II, Tunis, Maison tunisienne de l'édition, , p. 54.
  2. Abi Dhiaf 1990, p. 55.
  3. Abi Dhiaf 1990, p. 58.
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