Moteur série M Citroën
Le moteur série M est un moteur thermique automobile à combustion interne, décliné en essence et diesel quatre temps, avec quatre cylindres en ligne chemisés, bloc en fonte, refroidi par eau, doté d'un vilebrequin cinq paliers, avec arbre à cames latéral commandé par chaîne de distribution ou cascade de pignons (pour les diesel atmosphériques jusque ). Il est coiffé d’une culasse en aluminium avec huit soupapes commandées par culbuteurs à réglage manuel. Développé et produit par Citroën de 1974 à 1991.
Caractéristiques et évolution
Le moteur « série M » est né pour être monté sur la Citroën CX, Il équipera également en versions diesel les Citroën C25 et Peugeot J5. C'est une évolution du « moteur série D », qu’utilisaient les Citroën DS et ID. Ils présentent des différences notables. En premier lieu, le bloc est conçu pour une implantation transversale, contrairement aux DS et ID où il était longitudinal, et le bas moteur est revu en conséquence afin de transmettre la traction aux roues avant. Le sens de rotation du moteur est horaire (côté distribution), tandis que le « moteur série D » tourne dans le sens anti-horaire. En outre, afin de loger ce bloc dans la carrosserie effilée de la CX, Il est incliné 30 degrés vers l'avant pour réduire la hauteur sous capot. La première version commercialisée a été le 2 litres essence directement dérivé du moteur de la DS20. Par la suite sont ajoutés les 2,2 puis 2,3 litres, dérivées des modèles DS21 et DS23. Deux versions Diesel font ensuite leur apparition : un 2,2 atmosphérique qui sera le premier moteur diesel Citroën sur une auto de tourisme, puis un 2,5 atmosphérique le remplacera. Un 2,5 litres essence fera également son apparition pour remplacer le 2,3 L. Les 2,5 essence et 2,5 diesel seront même dotées d'un turbo par la suite, d'abord sans échangeur air-air (intercooler) puis avec échangeur en cours de production de la série 2[1].
il ne doit pas être confondu avec les blocs qui ont équipé les C35 (moteur série B), ces derniers tournant dans l’autre sens, celui des DS.
Versions essence
Le moteur « série M » essence existe avec quatre niveaux de cylindrée. La version phare existait aussi en version suralimentée (turbo):
- 2 litres : Type M20/616 , alésage 86 mm, course 85,5 mm, pour une cylindrée totale de 1 985 cm3. Alimentation par carburateur double corps Weber, taux de compression porté à 9 : 1 . Puissance maximale 102 ch DIN à 6 000 tr/min , couple maximal 152 N m.
- 2,2 litres : Type M22/617, conserve les dimensions du moteur 2,2 L « série D » avec alésage 90 mm et course 85,5 mm pour une cylindrée de 2 175 cm3. Alimentation par carburateur double corps Weber, taux de compression 9 : 1 , puissance 112 ch DIN à 5 500 tr/min, couple maximal 167 N m à 3 500 tr/min.
- 2,3 litres : Type M23, introduit en 1976, conserve les dimensions du moteur 2,3 L « série D » avec alésage 93,5 mm et course 85,5 mm pour une cylindrée de 2 347 cm3. Ce moteur a été le seul de la « série M » à être alimenté soit par un carburateur, soit par l'injection électronique:
- Version carburateur (double corps Weber): taux de compression 8,75 : 1, puissance maximale 115 ch DIN à 5 500 tr/min, couple maximal 180 N m à 2 750 tr/min. À partir de 1980, ce moteur a subi une légère modification afin d'améliorer les performances: la puissance maximale passe à 120 ch à 5 500 tr/min et le couple atteint 196 N m à 2 750 tr/min.
- Version injection multipoint Bosch L-Jetronic, type M23/622, introduite en 1977: taux de compression 9:1, puissance maximale 128 ch DIN à 4 800 tr/min, couple maximal 197 N m à 3 600 tr/min. Légères améliorations à partir de 1980 : puissance maximale 130 ch, couple maximal 201 N m.
- 2,5 litres: introduit en 1983, remplace le 2 347 cm3. Taux de compression 8,75:1, alésage 93 mm, course 92 mm, cylindrée 2 500 cm3. Alimentation uniquement par injection électronique multipoint Bosch LE-Jetronic. Puissance maximale 138 ch DIN à 5 000 tr/min, couple maximal 211 N m à 4 000 tr/min. En version catalysée, puissance et couple descendent respectivement à 123 ch et 191 N m.
- 2,5 litres Turbo : Introduit en 1984, version suralimentée du 2 500 cm3, initialement sans échangeur air-air. Le taux de compression descend à 7,75 : 1 pour tolérer la suralimentation par turbo Garrett TO3 avec pression maximale de 0,7 bar. Alimentation par injection multipoint Bosch LE-Jetronic, puissance maximale 168 ch DIN à 5 000 tr/min, couple maximal 294 N m à 3 250 tr/min . Ces caractéristiques restent inchangées sur le papier avec l'arrivée de l'échangeur air/air et un taux de compression passant à 8,5/1 en (année modèle 87) qui permet cependant une nette baisse de la consommation à haute vitesse et de la température d'huile en utilisation soutenue. Sur la version catalysée, puissance et couple descendent respectivement à 160 ch et 275 N m .
Versions diesel
Le moteur « série M » diesel existe avec deux niveaux de cylindrée. La version phare existait aussi en version suralimentée (turbo).
- 2,2 litres D: Type M22/621, apparu en , mêmes cotes et cylindrée que le 2,2 litres essence (2 175 cm3). Taux de compression 22,25:1, alimentation par injection indirecte (pompe mécanique et chambre Ricardo Comet V), puissance maximale 66 ch DIN à 4 500 tr/min, couple maximal 126 N m à 2 750 tr/min.
- 2,5 litres D: Type M25/629, introduit en , inaugure les cotes et la cylindrée qui seront plus tard celles du 2,5 litres essence (2 500 cm3). Taux de compression 22,25:1, alimentation par injection indirecte (pompe mécanique et chambre Ricardo Comet V), puissance maximale 75 ch DIN à 4 250 tr/min, couple maximal 150 N m à 2 000 tr/min, pompe à injection Rotodiesel type DPA.
- 2,5 litres D: Type M25/660, introduit le (N°orga 2562) en remplacement du 629. Les caractéristiques demeurent identiques, il bénéficie de divers renforcement et sa distribution abandonne la cascade de pignons pour 2 courroies identiques à celles introduites pour le moteur 648 adopté quelques mois plus tôt. Une courroie commande l’arbre à cames et la pompe à huile, l’autre une nouvelle pompe à injection Rotodiesel type DPA. Ce moteur recevra la pompe DPC en . Un bloc très proche type U25 concerne les C25 et Peugeot J5 2,5 l atmosphérique.
- 2,5 litres Turbo D: Type M25 / 648: Introduit en 1983, il s'agit du premier et unique moteur turbo diesel Citroën, les autres utilisés par la suite par la marque étant d'origine PSA. Le taux de compression descend à 21:1 et la suralimentation par turbocompresseur Garrett DO3 atteint 0,6 bar. Sans échangeur air-air, la puissance maximale atteint 95 ch DIN à 3 700 tr/min et le couple maximal, 216 N m à 2 000 tr/min.
- 2,5 litres turbo D intercooler: Apparu en , il est doté d'un échangeur air/air. Le taux de compression a passant à 21,25:1, et la pression de suralimentation 0,8 bar (turbo Garrett TO25). La puissance maximale atteint 120 ch DIN à 3 900 tr/min et le couple maximal, 256 N m à 2 000 tr/min. La CX équipée de ce moteur deviendra brièvement la berline diesel la plus rapide du monde avec 195 km/h en vitesse maxi. Une version avec pression de suralimentation réduite à 0,68 bar a existé également pour l'utilitaire C25/J5 avec 106 ch et 258 N m (type moteur à ne pas confondre, CRD93LS, issu des moteurs série U)
Résumé des caractéristiques et des applications
Type | Alésage x Course (mm) |
Cylindrée (cm3) | Alimentation | Taux de compression |
Puissance ch |
Couple N m |
Application | Années de production |
Versions essence | ||||||||
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M20/616 | 86 × 85,5 | 1 985 cm3 | Carburateur double corps Weber 34DMTR25 | 9 | 102/6000 | 152/3000 | Citroën CX 2000 | 1974-82 |
M22/617 | 90 × 85,5 | 2 175 cm3 | 112/5500 | 167/3500 | Citroën CX 2200 | 1975-76 | ||
M23/623 | 93,5 × 85,5 | 2 347 cm3 | Carburateur double corps Weber 34DMTR35 | 8,75 | 115/5500 | 180/2750 | Citroën CX 2400 | 1976-80 |
M23/639 | Carburateur double corps Weber 34DATC1/200 | 120/5500 | 196/2750 | Citroën CX 2400 | 1980-82 | |||
M23/622 | Injection électronique multipoint Bosch L-Jetronic | 9 | 128/4800 | 197/3600 | Citroën CX GTi | 1977-80 | ||
Citroën CX 2400 IE | 1977-80 | |||||||
130/5000 | 201/3750 | Citroën CX GTi | 1980-83 | |||||
Citroën CX 2400 IE | 1980-83 | |||||||
M25/659 | 93 × 92 | 2 499 cm3 | Injection électronique multipoint Bosch LE-Jetronic | 8,75 | 138/5000 | 211/4000 | Citroën CX 25 | 1983-91 |
Citroën CX 25 GTi | 1983-89 | |||||||
M25/663 | Injection électronique multipoint Bosch LE-Jetronic |
CX 25 GTi Kat | 1986-91 | |||||
M25/668 | Injection électronique multipoint Bosch LU2-Jetronic |
8 | 121/5000 | 191/4000 | CX 25 GTi Kat (CH/D/NL) | 1986-91 | ||
M25/662 | Injection électronique multipoint Bosch LE-Jetronic + turbo Garrett TO3 | 7,75 | 168/5000 | 294/3250 | Citroën CX GTi Turbo | 1985-86 | ||
M25/666 | Injection électronique multipoint + turbo + intercooler | 8,5 | Citroen CX GTI Turbo 2 non catalysé | 1986-89 | ||||
M25/667 | Injection électronique multipoint + turbo Garrett TC03 + intercooler | 156/ | Citroën CX 25 GTI Turbo 2 Kat | 1986-89 | ||||
Versions diesel | ||||||||
M22/621 | 90 × 85,5 | 2 175 cm3 | Diesel atmosphérique injection indirect | 22,25 | 66/4500 | 125,7/2500 | Citroën CX 2200 Diesel | 1975/78 |
M25/629 | 93 × 92 | 2 499 cm3 | 75/4250 | 150/2000 | Citroën CX 2500 Diesel | 1978-82 | ||
Citroën CX 25 D | 1982-84 | |||||||
M25/660 | 153/2000 | Citroën CX 25 D | 1984-91 | |||||
M25/648 | Diesel injection indirect + turboco Garrett DO3 | 21 | 95/3700 | 216/2000 | Citroën CX 2500 D Turbo | 1983-85 | ||
Citroën CX 25 RD/TRD Turbo | 1985-87 | |||||||
M25/669 | Diesel injection indirect + turbo Garrett TO25 + intercooler |
21,25 | 120/3900 | 256/2000 | Citroën CX 25 RD/TRD Turbo 2 | 1987-91 | ||
M25/671 | Diesel injection indirect + turbo + intercooler | 21,1 | 106/ | Citroën CX 25 RD/TRD Turbo 2 (Suisse/Autriche?) | 1987-91 |
Notes et références
- Génération CX - moteur série M et moteur Douvrin montés sur CX sur Génération CX
Voir aussi
Bibliographie
- La Citroën CX de mon père, Marc-Antoine Colin, E-T-A-I, (ISBN 978-2-7268-8429-4)
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