Mosquée Sidi Ghanem de Mila
La mosquée Sidi Ghanem de Mila, anciennement mosquée Abou Al-Mouhajir Dinar, est une mosquée historique située dans la ville de Mila, en Algérie. Elle fut bâtie en 675 par Abou al-Mouhajir Dinar[1], l'émir d'Ifriqiya, de 674 à 681 pour le compte des Omeyyades. Elle fut établie à proximité d'une basilique byzantine, et comporte de nombreux matériaux antiques (chapiteaux ornementaux, colonnes et cetera) . Elle est également plutôt orientée vers le Sud, fait singulier au Maghreb et qui évoque les premières mosquées du Machrek[2].
Mosquée Sidi Ghanem | ||
La salle de prière de la mosquée Sidi Ghanem | ||
Présentation | ||
---|---|---|
Nom local | الجامع سيدي غانم | |
Culte | Islam | |
Type | Mosquée | |
Début de la construction | 678 | |
Géographie | ||
Pays | Algérie | |
Commune | Mila | |
Coordonnées | 36° 27′ 02″ nord, 6° 16′ 17″ est | |
Géolocalisation sur la carte : Algérie
| ||
Baptisée d'abord du nom de Abou al-Mouhajir Dinar, elle prend par la suite le nom d'un imam fatimide qui y a officié, Sidi Ghanem, dont le mausolée se trouve à Oran[1].
Lors de la période coloniale le bâtiment fut transformé en écurie pour les chasseurs d'Afrique[3]. De nos jours le bâtiment fait l'objet d'une étude de réhabilitation[2]. Cette mosquée est de fait la seconde mosquée bâtie au Maghreb après la Grande mosquée de Kairouan. Mais selon Hocine Taoutaou du Centre national (algérien) de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), cette mosquée serait en fait la première en Afrique du Nord[4].
Les atteintes à ce patrimoine sont multiples comme le toit en tuiles modernes répondant aux impératifs militaires de l'époque coloniale, ou après l'indépendance, le crépissage en ciment des murs extérieurs sans aucune base scientifique de réhabilitation[5].
Structure
La mosquée a été bâtie sur les ruines d'une basilique romaine. Sa structure portante est faite de matériaux récupérés de la ville antique. Le réemploi de colonnes et de chapiteaux romains a permis de donner une structure assez rigide à la mosquée. Le reste est constitué de briques pleines fabriquées in-situ. Des éléments de structure d'étage qui ont été établis par les Français pour accueillir les soldats sont apparents. Les fouilles ont révélé un substrat très important sous la mosquée, dont le plus remarquable est le mur extérieur de la basilique romaine[6].
- Vue sur la structure à l’intérieur du bâtiment.
- Vue de la mosquée en contrebas d'une esplanade, avec le toit sommaire à double pente aménagé lors de l'époque coloniale.
- Arc de soutien de type arc-boutant entre l’édifice et l'esplanade.
Notes et références
- « Mois du patrimoine : La mosquée de Sidi Ghanem de Mila, une histoire à écrire », sur www.elmoudjahid.com (consulté le )
- « La mosquée de Sidi Ghanem à Mila, centre de rayonnement de l'Islam et haut lieu de la mémoire », Djazairess, (lire en ligne, consulté le )
- Gilbert MEYNIER, L'Algérie des origines : De la préhistoire à l'avènement de l'islam, La Découverte, , 249 p. (ISBN 978-2-7071-6188-8, lire en ligne)
- « "Des données confirment que la mosquée de Sidi-Ghanem (Mila) est la plus ancienne d'Afrique" (chercheur) », Djazairess, (lire en ligne, consulté le )
- Heythem Adjeroud, MUSÉIFIER, OU RECONSTRUIRE LE PATRIMOINE URBAIN, Scénarii pour la mise en tourisme du vieux Mila, p.17; en ligne.
- Heythem Adjeroud, op. cit., p.41
Articles connexes
- Liste de mosquées d'Algérie
- Mila
- Islam en Algérie
- Liste des plus anciennes mosquées
- Conquête musulmane du Maghreb
- Monde arabo-musulman
- Portail de l’architecture et de l’urbanisme
- Portail de l’islam
- Portail de l’Algérie
- Portail du haut Moyen Âge