Mosaïque des travaux d'Hercule de Liria

La mosaïque des douze travaux d'Hercule fut découverte à Liria en 1917, précisément dans le lieu-dit appelé la Bombilla au Pla del Arens. Elle date du premier tiers du IIIe siècle. Elle mesure 4,5 m de longueur sur 5,5 m de largeur. La mosaïque appartient à la collection permanente du Musée Archéologique National d’Espagne. Elle est référencée sous le numéro d'inventaire 38315 BIS.

Histoire

La mosaïque représente les douze travaux exécutés par le héros grec Héraclès (romanisé en Hercule) sous l’ordre d’Eurysthée, roi de Tirynthe[1]. La mosaïque a été trouvée en septembre 1917 lors de travaux effectués dans un immeuble appartenant à Francisco Porcar. Les restes d’une grande porte d’entrée suggère que la mosaïque constituait le pavement d’une salle de réception ou de représentation. Elle était en effet orientée pour impressionner les visiteurs entrant dans la pièce[2]. La mosaïque fut conservée in situ jusqu’en 1941 où elle a été achetée par le Musée Archéologique d’Espagne pour seulement 25.000 pesetas[3].

Description

Un peu plus de la moitié inférieure de la mosaïque est consacrée à la narration des travaux tandis que la moitié supérieure est composée d’une combinaison géométrique formée de triangles noirs et blancs réalisée selon la technique de l’opus tessellatum. L’ensemble de la mosaïque est entouré par un cadre végétal[4].

La zone qui concentre l’iconographie se divise en douze cadres qui entourent l'emblème central dans lequel est représenté le héros accompagné d’ Omphale, reine de Lydie, dont il a été l’esclave. Dans cette scène, nous pouvons remarquer comme il est habituel dans l’iconographie hellénistique représentant ces personnages, l’échange de vêtements : Hercule se montre avec un habit et faisant des travaux de femmes et Omphale porte la léonté, la peau du lion de Némée, attribut caractéristique du héros grec. [4]

Les travaux racontés dans les cadres qui entourent la scène centrale sont (en commençant par le cadre en haut à gauche et dans le sens horaire) :

Fonction sociale

Les chercheurs s’intéressent aujourd’hui à la fonction sociale d’une telle mosaïque. Elle pourrait prendre place au sein d’une salle de réception ou de représentation. La partie géométrique correspondrait à un espace pouvant recevoir un meuble, un lectus si la pièce correspond à un cubiculum diurnum, une table ou une armoire si nous nous trouvons dans un tablinum. Les dimensions importantes de la mosaïque suggèrent qu’il pourrait s’agir d’un espace pour les banquets[5],[6].

Interprétation iconographique

Les mosaïques représentant les douze travaux d’Hercule sont souvent interprétées comme une volonté pour le dominus de s’autoreprésenter à travers la figure du héros. Les qualités d’Hercule mises en avant par l’iconographie seraient utilisées pour refléter celles du propriétaire de la demeure. Néanmoins, la particularité de la mosaïque de Liria, notamment son emblème central représentant Hercule féminisé, esclave d’Omphale, questionne. L’une des possibilités pour comprendre cette représentation selon Tamara Peñalver Carrascosa serait que la demeure appartienne à une femme, cas rare, mais possible selon le droit romain[7]. La riche matrone ayant acquis le statut de propriétaire affirmerait ici son pouvoir et ses qualités sous la figure d’une Omphale dominatrice.[5]

Galerie

Notes et références

  1. (es) « Red Digital de Colecciones de Museos de España - Museos », sur ceres.mcu.es (consulté le )
  2. (es) Luis Martí Ferrando, Historia de la muy ilustre ciudad de Liria I, Valencia., , p. 360-361
  3. (es) Luis Martí Ferrando, Historia de la muy ilustre ciudad de Liria I, Valence, , p. 378-383
  4. (es) Alberto Balil, « El Mosaico de "Los Trabajos de Hércules" hallado en Liria (Valencia) », Archivo de prehistoria levantina vol. 15, , p, 265-275 (lire en ligne)
  5. Tamara Peñalver Carrascosa, « Más allá del mito: una lectura social del mosaico de los Doce Trabajos de Hércules (Liria, Valencia) », Archivo Español de Arqueología, vol. 91, , p. 163 (ISSN 1988-3110 et 0066-6742, DOI 10.3989/aespa.091.018.008, lire en ligne, consulté le )
  6. Simon P. Ellis, Roman housing, Duckworth, (ISBN 0-7156-2877-1, 978-0-7156-2877-5 et 978-0-7156-3196-6, OCLC 41960752, lire en ligne), p, 177
  7. Susan Treggiari, I, Claudia : women in ancient Rome, Yale University Art Gallery, (ISBN 0-89467-075-1 et 978-0-89467-075-6, OCLC 35818614, lire en ligne), p. 119-123
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