Montesquieu (Tarn-et-Garonne)
Montesquieu est une commune française, située dans le nord-ouest du département de Tarn-et-Garonne en région Occitanie, à 12 kilomètres environ au nord de Moissac.
Pour les articles homonymes, voir Montesquieu (homonymie).
Montesquieu | |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Occitanie |
Département | Tarn-et-Garonne |
Arrondissement | Castelsarrasin |
Intercommunalité | Communauté de communes Terres des Confluences |
Maire Mandat |
Annie Feau 2020-2026 |
Code postal | 82200 |
Code commune | 82127 |
Démographie | |
Population municipale |
751 hab. (2018 ![]() |
Densité | 26 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 11′ 13″ nord, 1° 04′ 48″ est |
Altitude | 194 m Min. 72 m Max. 197 m |
Superficie | 28,65 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Moissac (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Moissac |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Ses habitants sont appelés les Montesquivois, ou Montesquiviens.
Géographie
Localisation
La commune est située dans le Quercy et plus précisément dans le Quercy Blanc, où la Barguelonnette va se confondre avec la Barguelonne.
Montesquieu s'étend sur 2 865 hectares. Elle se situe à environ 12 kilomètres au nord de Moissac.
Communes limitrophes
Hameaux et lieux-dits
Montesquieu compte trois hameaux : Sainte-Thècle, hameau principal, où se trouve la mairie ; Esmes, petit hameau surplombant la Barguelonne ; Montesquieu où se trouve le château.
Géologie et relief
Son altitude varie entre 72 et 197 mètres (au lieu-dit Sécot). Le territoire communal est composé d’une succession de vallons entre lesquels serpentent une quinzaine de ruisseaux qui se jettent dans la rivière Barguelonne au nord. Les collines offrent de grandes parcelles vouées à l’agriculture qui est dominée par l'élevage et la polyculture. La commune se trouve notamment sur le territoire de l'appellation d'origine contrôlée du chasselas de Moissac. Au recensement agricole de 2000, la superficie agricole utilisée (SAU) était de 1 726 hectares (60,2 % de la surface totale).
Végétation
La commune de Montesquieu présente un important taux de boisement, avec plusieurs bois et bosquets dont l’essence dominante est le chêne. Ce territoire est donc propice au développement de nombreuses espèces animales ; des mammifères (chevreuil, sanglier, écureuils, hérisson…), oiseaux (buse variable, pic-vert, guêpier d’Europe…) insectes (libellules, papillons, lucane cerf-volant…).
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[4]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Durfort », sur la commune de Durfort-Lacapelette, mise en service en 1993[8]et qui se trouve à 6 km à vol d'oiseau[9],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 13,8 °C et la hauteur de précipitations de 765,6 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche, « Montauban », sur la commune de Montauban, mise en service en 1885 et à 29 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 13,6 °C pour 1981-2010[12] à 14 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Montesquieu est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 4],[14],[15],[16].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Moissac, dont elle est une commune de la couronne[Note 5]. Cette aire, qui regroupe 7 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
Occupation des sols

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (84,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (72,9 %), forêts (15,7 %), terres arables (9,9 %), zones urbanisées (1,3 %), prairies (0,2 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
La présence gauloise est attestée par un tombeau (tumulus) à Esmes. Le paysage en garde la trace juste en dessous de l’église actuelle. Montesquieu était alors située sur le territoire du peuple gaulois des Cadurques, dont la capitale était Cahors. À Esmes également passait une voie romaine qui reliait Penne d’Agenais à Moissac. Ce « Chemin Moissagais » traversait la Barguelonne sur le site de l’actuel moulin de Cayrou.
Après les invasions barbares des Ve et VIe siècles, puis les temps difficiles du Haut Moyen Âge, il faut attendre 1125 pour trouver la toute première mention de Montesquieu. Une charte parle en effet pour la première fois le seigneur de Montesquieu (« …é aquel de Montesquio »). Montesquieu (Monte Esquivo) semble désigner le mamelon bien isolé (esquivé) sur lequel fut bâti le château par la puissante famille des Durfort. Cependant les premiers seigneurs appartenaient à la maison de Fumel, vassale des Durfort à Montesquieu. Au cours des siècles la seigneurie changea plusieurs fois de main, passant aux familles De La Barthe, D’Arvieu, De Jehan, De Cazals. La seigneurie de Montesquieu connut une histoire mouvementée, en lien avec les péripéties de son temps. Ainsi le château fut détruit en 1214 par les troupes de Guy de Montfort durant la croisade des Albigeois.
La guerre de Cent Ans fut également éprouvante car Montesquieu était situé sur une zone de frontière entre les royaumes de France et d'Angleterre, le lieu-dit Gal de l’Inglés (gué de l’anglais ») sur la Barguelonne à Esmes fut le lieu d’une bataille. On a même retrouvé au XIXe siècle dans le village d’Esmes les restes d’hommes et de chevaux emmêlés. Des découvertes identiques eurent lieu à Sainte-Thècle.
À l'époque moderne, les guerres de religions furent aussi une période troublée : Jacques De La Font de Jehan, seigneur de Montesquieu mourut pour la Ligue en 1589 à Sarlat. Les habitants durent aussi subir le passage des gens de guerre démobilisés qui vivaient de rapines et de brigandages. En 1625 la communauté doit par exemple verser des vivres à monseigneur d’Epernon pour éviter le logement de ses gens de guerre. En 1628-1632 l’épidémie de peste oblige la communauté à prendre des mesures anti-contagion comme des palissades autour du hameau de Montesquieu et le nettoyage des maisons.
Mais les aléas climatiques furent sans doute les plus durs pour cette communauté paysanne. Les hivers très froids de 1693 et 1694 sont terribles. Au XVIIIe siècle, les habitants sont frappés à de nombreuses reprises par des orages dévastateurs et la grêle, ainsi que des inondations de la Barguelonne. Montesquieu est touchée en 1760, 1765, 1772, et surtout 1787 où le les consuls notent que « survint un ouragan accompagné de grêle et de pluie dont les effets ont été si funestes que les arbres ont été arrachés ou rompus, les récoltes détruites, broyées ou ensevelies dans le limon ou entraînées par des torrents, les maisons ébranlées ». La même source dit que des habitants surpris dans les champs sont morts et que « les habitants sont sans ressources pour leur subsistance ».
Pourtant, les deux siècles qui précédèrent la Révolution virent aussi l’émergence d’une société villageoise qui se développa et sut défendre ses intérêts. Les paysans d’Esmes s’opposèrent avec succès à leur curé et à la seigneuresse de Montesquieu en 1551 qui prélevaient des impôts exagérés. Après un incident en 1739, les consuls issus de la communauté villageoise obtinrent du seigneur qu’ils se réunissent désormais à Sainte Thècle et non au château de Montesquieu.
La communauté villageoise ne se réduisait pas seulement aux paysans. On y trouvait de nombreux métiers, et surtout des artisans comme des tailleurs (dix à la fin du XVIIe siècle), charpentiers, maçons, forgerons, cordonniers, menuisiers… On trouvait également des briqueteries et tuileries dont il reste encore quelques vagues vestiges. La Barguelonne à Montesquieu comptait au début du XVIIIe siècle quatre moulins.
Au cours de la Révolution, le château fut assiégé le et échappa de peu à l’incendie. Les terres seigneuriales furent vendues comme biens nationaux vers 1792-93.
Le XIXe siècle fut marqué par un essor économique et agricole, surtout lié à la culture du chasselas. La nouvelle église de Sainte-Thècle, inaugurée en 1862, fut définitivement achevée en 1873. Une école fut ouverte à Sainte-Thècle en 1833, et à Esmes en 1880.
Pourtant l’exode rural commença à vider peu à peu la commune. La population qui dépassait les 1 300 habitants en 1850 est passée en 1920 à 770 habitants. La commune est aussi durement touchée par la Grande Guerre, plus de quarante de ses jeunes gens y laissèrent la vie. Durant l’occupation, elle est un relais vers les maquis du Lot. Après la guerre, l’exode rural s’est poursuivi, avec un minimum de 631 habitants au recensement de 1999. Depuis, un renouveau démographique s’est opéré grâce à de nouveaux arrivants, la population au dernier recensement était de 796 habitants.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21].
En 2018, la commune comptait 751 habitants[Note 6], en diminution de 2,85 % par rapport à 2013 (Tarn-et-Garonne : +3,51 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Lieux et monuments
- Église Sainte-Thècle de Sainte-Thècle. L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie[24].
- Église Saint-Martin d'Esmes. L'édifice est référencé dans la base Mérimée et à l'Inventaire général Région Occitanie[25].
Pour approfondir
Bibliographie
- Joseph Cayrou, Les Seigneurs et la Communauté de Montesquieu, p. 19-51, 259-274, Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique du Tarn-et-Garonne, 1903, tome 31 (lire en ligne)
Articles connexes
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
- Carte IGN sous Géoportail
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Occitanie », sur occitanie.chambre-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Durfort - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Montesquieu et Durfort-Lacapelette », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Durfort - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Montesquieu et Montauban », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Montauban - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Montauban - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Moissac », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Église paroissiale Sainte-Thècle », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Église paroissiale Saint-Martin », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
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