Mohamed Ben Teffahi

Mohammed Ben Teffahi (Alger, 1870 - Tlemcen, ) est un musicien algérien.

Biographie

Membre d'une famille de munshid (« récitateur de poésie »), il est le disciple d'Abderrahmane Menemmeche, de Ben Farachou et, surtout, de Mohamed Sfindja. Sa situation sociale le dispense, à cette époque et contrairement à ses grands maîtres, de vivre de la générosité des hommes.

Sa biographie est connue par les échanges de correspondance qu'il eut avec le spécialiste de musique arabe, le baron d'Erlanger, reprise dans le journal de Jacques Soustelle. Après la mort en 1928 de Muphti Mohammed Boukandoura, fervent amateur de musique, et des maîtres Mouzinou et Yafil, Mohammed Ben Teffahi, se révèle au public de Tlemcen.

Saisissant l’occasion opportune de la célébration du centenaire de la colonisation française, des mélomanes voulurent affirmer l’identité culturelle algérienne à travers l'une de ses expressions et décidèrent de fonder une association musicale, affranchie de certaines exigences de l’administration coloniale de l’époque, dont ils confient la présidence à Mohammed Ben Teffahi. C’est ainsi que nait, le , cette association à laquelle est donnée le nom hautement symbolique d'El Djazaïria, plus connue par la suite sous celui d’ « El Djazaïria – El Mossilia » à la suite de la fusion, intervenue le pour une simple question de local, des associations « El Djazaïria » et « El Mossilia ».

C’est alors que va se révéler le vaste savoir musical de Ben Teffahi que ses élèves, parmi lesquels les frères Mohammed Fakhardji et Abderrezak Fakhardji – dont la notoriété dépassera plus tard les frontières du pays – Omar Bensemmane et Abdelkrim Mehamsadji, vont assimiler et transmettre, à leur tour, aux générations qui vont leur succéder.

Ayant marié sa fille à Tlemcen, il y fait souvent des séjours et se lie avec les maîtres musiciens du lieu, en particulier Cheikh Hadj Larbi Ben Sari et son fils Redouane, qui, à son contact, enrichissent substantiellement leur répertoire.

Dans un article publié en 1981 et destiné à le faire connaître, Sid Ahmed Serri écrit : « les chanteurs et musiciens andalous de ces dernières décennies et les jeunes qui, de nos jours, s’initient à la musique classique (algérienne) doivent, parfois sans le savoir, une grande partie de leurs connaissances ou de leurs acquisitions dans ce domaine – fussent-elles imparfaites ou « ajustée » au style de leur région – à ce que Ben Teffahi a légué ».[réf. nécessaire]

C’est au cours d’une visite rendue à sa fille qu’il meurt à Tlemcen le . Il est enterré au cimetière de Sidi Senoussi.

  • Portail des musiques du monde
  • Portail de l’Algérie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.