Ministère de l'Intérieur (Égypte)

Le ministère de l'Intérieur égyptien est un des ministères du Gouvernement égyptien chargé de la sécurité intérieure. Il est chargé des multiples départements de la police égyptienne.

Il possède son propre service de renseignement et d'enquête, les Services de la Sécurité de l'État, distincts du Gihaz al-Mukhabarat al-Amma (services secrets) et du Service de renseignement de l'armée.

Histoire

Avant 1952

La « superintendance de l'Intérieur » devient en 1919, sous le protectorat anglais, ministère de l'Intérieur.

Le poste est occupé généralement par des fonctionnaires ottomans, sans carrière dans la police, ce qui changera avec l'indépendance et surtout l'ère nassérienne.

Sous Nasser et Sadate

Les forces armées ayant évacué le Sinaï, les seules forces autorisées sur ce territoire sont la police égyptienne et les gardes-frontière (qui passent du ministère de la Défense à celui de l'Intérieur en 2007).

Sous Moubarak

Le ministère de l'Intérieur est chargé après le massacre de Louxor du 17 novembre 1997[1] de la répression contre les mouvements islamistes. Habib el-Adli est chargé du ministère de 1997 à 2011.

Parallèlement, la surveillance de la population continue : écoute téléphonique des particuliers[2], arrestations et intimidation dont la mort de Khaled Saïd devient emblématique, usage de la torture.

Après 2011

Le ressentiment de la population contre cet appareil d'État répressif éclate début 2011. Malgré l'attentat du à Alexandrie imputé à un groupe palestinien lié au réseau Al-Qaïda, l'Armée de l'Islam [3], et qui se révèle être un coup monté par le ministère de l'Intérieur destiné à provoquer un réflexe d'union nationale derrière l'État égyptien[4],[5] une semaine après le début des troubles en Tunisie, les manifestations de février 2011 prennent de court le ministère de l'Intérieur par des manifestations spontanées en de multiples localités, rassemblant plusieurs millions d'Égyptiens. Le , les forces du ministère de l'Intérieur évacuent les villes pour laisser temporairement place à l'armée. Le le bâtiment du ministère de l'Intérieur est pris d'assaut par les manifestants qui sont repoussés avec des tirs notamment à balles réelles. Le , des manifestants pénètrent dans les centres des Services de la Sécurité de l'État pour récupérer les archives avant qu'elles ne soient détruites[6].

En , l'ancien ministre Habib el-Adli est jugé (pour une affaire de corruption)[7]. Les hauts-dirigeants de la sécurité intérieure, l'ancien chef de sécurité du Caire Ismaïl el-Chaïr, le chef des Services de la Sécurité de l'État Hassan Abdul Rahman, ainsi que les dirigeants de la sécurité générale Ali Fayid et des Forces de la sécurité centrale Ahmed Ramzi[8], comparaissent eux pour « incitation, aide et accord à l'assassinat » de protestataires, c'est-à-dire pour avoir fait tirer sur la foule des manifestants pacifiques. L'ancien chef du service de sécurité d'État, Hassan Abdel-Rahman, est également accusé d'avoir ordonné la destruction d'archives compromettantes des Services de la Sécurité de l'État. Ces derniers sont dissous le [9].

Les mesures de réformes annoncées par Mansour el-Issaoui, comme le démantèlement du Mabahith Amn al-Dawla al-'Ulya en ou le licenciement de 505 généraux et de 164 officiers le , restent cependant superficielles[10], et le ministère de l'Intérieur retourne à un état de stricte dépendance envers l'armée.

Notes et références

  1. (en) « Shake-Up in Cairo Follows Tourists' Killings », New York Times, (lire en ligne)
  2. Article AFP, 11-03-2011
  3. Reuters, AFP, « Attentat d'Alexandrie : l'Égypte accuse un groupe palestinien lié à Al-Qaida », Le Monde, (consulté le )
  4. www.postedeveille.ca
  5. « Site algérien »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  6. Article du Figaro du 5-03-2011
  7. « Article »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) d'Al-Masri al-youm, 11 mars 2011
  8. « Article »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) d'Al-Masri al-youm du 15 mars 2011
  9. « Article »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) d'Al-Masri al-youm, décembre 2011

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Article sur le site du ministère de l'Intérieur égyptien.
  • Organigramme sur le site du ministère de l'Intérieur égyptien.


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