Miltiade le Jeune

Miltiade, en grec ancien Μιλτιάδης / Miltiadês, né en 540 av. J.-C., mort en 489 av. J.-C., est un stratège athénien et le tyran de Chersonèse de Thrace. Il a permis la victoire des Athéniens à la bataille de Marathon.

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Miltiade
Μιλτιάδης
Nom de naissance Μιλτιάδης - Miltiadês
Naissance 540 av. J.-C.
Athènes
Décès 489 av. J.-C.
Athènes
Activité principale
Autres activités

Biographie

Membre de la famille des Philaïdes, sans doute originaire d'Égine, il est le neveu de Miltiade l'Ancien, lui-même fils de Cypsélos, qui a fondé la colonie de Chersonèse de Thrace au temps de Pisistrate. Il est le père de Cimon et d'Elpinice.

Archonte d'Athènes en 524 av. J.-C., il est chargé en 518, par le fils de Pisistrate, Hippias, de l'administration de la Chersonèse, où il succède à son frère Stésagoras. À ce titre, il subit la domination des Perses. Il accompagne ensuite Darius Ier dans sa campagne contre les Scythes en 514 av. J.-C. Il est laissé à la garde du pont sur le Danube avec les autres Grecs. Darius ne s'étant pas présenté au jour fixé, il propose aux Scythes et aux Ioniens de brûler le pont et d'abandonner le Grand Roi à son sort, mais les Ioniens refusent.

En 499, profitant de la révolte de l'Ionie, il s'empare de Lemnos et d'Imbros. Cependant sa position devient rapidement intenable et il doit s'enfuir à Athènes, échappant de peu à la flotte perse. Il est aussitôt accusé d'avoir exercé la tyrannie en Chersonèse, mais il est acquitté, signe de l'influence déclinante des Alcméonides et des Pisistratides, ses adversaires.

Devenu l'un des dirigeants du parti oligarchique, avec le soutien d'Aristide le Juste, il est élu stratège et exerce une influence déterminante sur ses neuf collègues. À l'ekklêsia il stimule l'esprit de résistance aux Perses en faisant adopter un décret stipulant que le corps des hoplites s'avancerait au-devant des Perses et qu'un messager irait demander l'aide des Spartiates[1]. Ce sont ainsi sa résolution et son énergie qui permettent aux Athéniens de remporter la victoire de Marathon en 490 av. J.-C.

Ce succès est de courte durée. Profitant du prestige gagné à Marathon, il lance une expédition contre Paros, dans le but, peut-être, d'ébranler la domination perse dans les Cyclades, ou bien de s'emparer des richesses de Thasos, la colonie de Paros. Quoi qu'il en soit, il est blessé devant la cité en -489. Ses adversaires démocrates, en particulier Xanthippe, le père de Périclès, trouvent là un prétexte pour l'accuser de trahison. Il est vrai que les Athéniens lui ont confié une flotte de 70 trières sans qu'il dévoile son projet d'attaquer Paros. Après un procès inique, il est condamné à une lourde amende de cinquante talents et, incapable de payer, il meurt en prison des suites de ses blessures en -489. Cette version est contestée par Hérodote[2]. Platon, dramatisant ce procès, rapporte[3] dans son Gorgias que Miltiade a été condamné à être précipité au Barathre, mais, épargné grâce à l'intervention du premier prytane, il est seulement emprisonné[4].

Musique

Bibliographie

  • Émile Chambry, Alain Billault, Émeline Marquis et Dominique Goust (trad. du grec ancien par Émile Chambry, préf. Alain Billault), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1248 p. (ISBN 978-2-221-10902-1), « Qu'il ne faut pas croire à la calomnie ». 
  • (fr) Luc Brisson (dir.) et Monique Canto-Sperber (trad. du grec ancien), Gorgias : Platon, Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9). 

Notes et références

  1. Édouard Will, Le monde grec et l'Orient, Le Ve siècle (510-403), PUF, 1972, p. 97.
  2. Hérodote, Histoires [détail des éditions] [lire en ligne], Livre VI, 132 sq.
  3. Platon, Gorgias [détail des éditions] [lire en ligne], 516 d-e.
  4. Le statut de Premier prytane donnait le droit à celui-ci d'annuler un jugement déjà prononcé.

Voir aussi

Liens externes

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