Mignonne, allons voir si la rose

Mignonne, allons voir si la rose est l'un des poèmes les plus célèbres de Pierre de Ronsard, écrit en juillet 1545.

Cet article concerne un poème. Pour l'essai de Cavanna, voir Mignonne, allons voir si la rose….
Rose « Pierre de Ronsard ».

Historique

Cette ode, inspirée du poète latin Ausone[1], est composée en 1545 après la rencontre de Pierre de Ronsard, âgé de 20 ans, avec Cassandre Salviati, fille d'un banquier italien. Ce poème fait partie du premier livre des Odes, 17, et évoque la jeunesse qui passe comme le temps d'une fleur. Cette méditation sur la vieillesse et la mort est un thème récurrent dans la littérature tant religieuse que profane, aussi bien que dans les arts, à cette époque.

Texte

Texte conforme à l'édition de 1584 : voyez Pierre de Ronsard, Œuvres complètes, tome I, éd. par J. CÉSARD, D. MÉNAGER et M. SIMONIN, Paris, "Bibliothèque de la Pléiade", 1993

À sa maîtresse

Ode XVII

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
 
Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Musique

Fichier audio
Interprétation en quatuor de la polyphonie de Guillaume Costeley.
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  • Ce poème de l'Ode à Cassandre a inspiré une célèbre chanson polyphonique à Guillaume Costeley (1530-1606) et une autre à Jean de Castro (1540-1600)[2], pendant cette même période de la Renaissance.
  • Mignonne, allons voir si la rose a aussi été mis en musique, toujours au XVIe siècle, par Jehan Chardavoine, qui en a fait une chanson populaire à une voix, publiée dans son Recueil des plus belles et excellentes chansons en forme de voix de ville tirées de divers auteurs et poètes françois tant anciens que modernes ausquelles a été nouvellement adaptée la musique de leur chant commun[3]. C'est le premier recueil de chansons populaires françaises à avoir été imprimé (1576).
  • Ce poème a été mis en musique au XIXe siècle par Richard Wagner (1813-1883), lors de son séjour à Paris en 1839-1841 (sous la forme d'un lied pour une voix et piano WWV 57).
  • Il l'a encore été par Cécile Chaminade (1857-1944) en 1894.
  • Le groupe français de musique médiévale Les Ménestriers propose sa propre interprétation de la version de Jehan Chardavoine dans son album, intitulé Les Ménestriers paru en 1971[4].
  • La chanteuse et animatrice de télévision pour enfants française Dorothée enregistre sa propre interprétation du poème qu'elle chante sur la mélodie de Jehan Chardavoine, dans le cadre de la rubrique Discopuce de l'émission Récré A2. Son interprétation, orchestrée et arrangée par son habituel compositeur, le musicien Gérard Salesses, paraît sur son album intitulé Le jardin des chansons album 3 et sur son 45 tours Longue durée 5 titres livre-disque Le jardin des chansons volume 1, tous deux sortis chez AB Productions en 1982.

Notes et références

  1. Voir le poème d'Ausone, Les Roses.
  2. Ronsard et les Néerlandais, sur le site allmusic.com, consulté le 25 octobre 2014
  3. Partition de l'Ode à Cassandre, sur le site Gallica de la BNF.
  4. Album "Les Ménestriers", sur le site discogs.com

Voir aussi

Articles connexes

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