Michel Carayol

Michel Charles Henri Carayol est un ingénieur de l'armement français né le à Alger et mort le à Paris[1].

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C'est en tant que chercheur détaché à la Direction des Applications Militaires (DAM) du CEA, alors sous la direction scientifique de Robert Dautray, qu'il a participé à l'élaboration de la bombe H en France[2].

Biographie

Michel Carayol était polytechnicien (Promo 54).

La France chercha à développer la bombe à hydrogène en 1960. Des résultats de calculs préliminaires, menés par Pierre Billaud (chef du Service de Physique Expérimentale au CEA), avaient montré qu’il ne suffisait pas de chauffer un combustible thermonucléaire tel que le deutérure de lithium 6 pour que ses composants fusionnent. Il était nécessaire de le comprimer sans le chauffer afin d'obtenir un rendement élevé (conception-clé de la compression froide du DLi avant inflammation).

En 1967, Michel Carayol lança une simulation numérique d’un assemblage thermonucléaire sphérique, comprenant du deutérure de lithium 6 entouré d’uranium, puis d’une couche épaisse d’un métal de nombre atomique intermédiaire portée à haute température. Le bon rendement de cette simulation montra qu'il suffisait de chauffer rapidement et uniformément une sphère enrobant une boule de deutérure de lithium.

Luc Dagens, responsable de la section mathématiques appliquées de la DAM, analysa les réactions dans le DLi et élucide les sections efficaces de fusion du DLi.

Grâce à des observations de Joseph Crozier et Bernard Lemaire de phénomènes de compression, Michel Carayol proposa un schéma équivalent à celui de Edward Teller et Stanislaw Ulam : un cylindre en uranium, aux extrémités hémisphériques, renfermant d'un côté un engin à fission et, à l’autre, un étage à fusion ; les photons X, rayonnés par l’étage primaire à fission, envahissaient l’enceinte assez rapidement pour englober complètement l’extérieur de la boule H avant la vaporisation de l’enceinte. Ce schéma aurait été confirmé en par le mathématicien britannique William Cook dans le cadre d'une aide secrète[3]. Deux engins de ce type furent expérimentés avec succès en 1968 sur les atolls de Fangataufa et Moruroa[4],[5].

Notes et références

  1. Les Pieds-Noirs et la bombe H
  2. [PDF] La bombe H française. Dans les faits, parmi tous ceux qui ont contribué au succès dans les trois sections de la DAM (section fission, fusion et mathématiques appliquées), seul Michel Carayol aurait pu légitimement prétendre au titre de « père » de la bombe H française.
  3. Roger Godement, Analyse mathématique II : Calcul différentiel et intégral, séries de Fourier…
  4. Pierre Billaud, « Le vrai père de la bombe H », La Recherche, no 422, (lire en ligne).
  5. Pierre Billaud, « La grande aventure du nucléaire militaire français: Des acteurs témoignent » [PDF], sur L'Harmattan, (consulté le ).

Article connexe

  • Armée et histoire militaire françaises
  • Portail du nucléaire
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