Michel Anguier

Michel Anguier, né le à Eu, et mort le à Paris, est un sculpteur français.

Biographie

Michel Anguier[1] a étudié avec son frère ainé, le sculpteur François Anguier (1604-1669), jusqu’à leur voyage à Rome. Il y est resté dix ans et y fut l’ami d'Alessandro Algardi, Nicolas Poussin et François Duquesnoy. Il lui est attribué la sculpture de L'Allégorie de la Justice, qui se trouve sur le côté gauche du tympan du grand autel de l'église Saint Jean-Baptiste des Florentins (San Giovanni Battista dei Fiorentini), à Rome.

Revenu à Paris en 1651, il travaille avec son frère au mausolée d'Henri, duc de Montmorency, à Moulins[2]. Il a été professeur à l’Académie royale de sculpture. Il travailla pour Nicolas Fouquet dans sa propriété de Saint-Mandé, où une galerie des sculptures mettait particulièrement bien en valeur ses oeuvres monumentales.

Michel Anguier a sculpté une Amphitrite pour Versailles, les bas-reliefs de la porte Saint-Denis, à Paris, de nombreuses sculptures du Val-de-Grâce, ainsi que la Nativité qui décore le maître-autel de ce monument.

"Nativité du Val-de-Grace" actuellement à l'église Saint-Roch (Paris).

Il a également décoré les appartements personnels de la reine Anne d'Autriche au palais du Louvre. Sa Nativité, qui se trouve à l'église Saint-Roch de Paris, est considérée comme son chef-d’œuvre.

Le , il est témoin au contrat de mariage de son frère Guillaume Anguier, peintre ordinaire du Roi, demeurant à Paris à la maison royale des Gobelins au faubourg Saint-Marcel, et Catherine Goulliard[3].

Il est l'auteur des sculptures pour l’autel de église Saint-Denis-de-la-Chartre à Paris, un crucifix en marbre pour le maître-autel de la Sorbonne et les statues de Pluton, Cérès, Neptune et Amphitrite des jardins de Versailles. La statue de L'Hiver du jardin du Luxembourg à Paris lui est attribuée. Le musée du Louvre abrite une sculpture d’Hercule aidant Atlas à supporter le globe terrestre[4] et quatre statuettes en bronze offertes à Louis XIV par André Le Nôtre en 1693 : Jupiter[5], Junon[6], Amphitrite[7] et Mars quittant les armes[8].

Hommages

Le lycée d’enseignement général de sa ville natale d’Eu a reçu son nom.

Son buste au château d'Eu.

Un Monument à Michel Anguier d'Eugène Bénet a été inauguré en 1908 à Eu. Le buste en bronze a été remplacé par un buste en pierre à une date indéterminée[9].

Une statue de pierre de Joseph Tournois représentant Michel Anguier orne l'escalier d'entrée du musée des beaux-arts de Rouen.

Œuvres

Conférences à l'Académie royale de peinture et de sculpture

Famille

  • Honoré Anguier, maître menuisier à Eu, marié à Catherine Riollé,
    • François Anguier,
    • Michel Anguier marié à Marguerite Dubois,
      • Suzanne Anguier mariée à Pierre de Rosset,
      • François Anguier, avocat au parlement,
      • Catherine Anguier,
      • Magdeleine Anguier,
    • Guillaume Anguier marié en premières noces avec Claude Geny, et en secondes noces, en 1676, avec Catherine Goulliard,
      • Catherine Anguier mariée en 1678 à Dominique Cucci, ébéniste du roi,
    • Catherine Anguier,
    • Geneviève Anguier.

Notes et références

  1. Ce nom est souvent écrit : « Anguière », parce qu’alors la finale : ier sonnait souvent : ière. Voir Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d’histoire : errata et supplement pour tous les dictionnaires historiques d’apres des documents authentiques inedits, Paris, Plon, , 2e éd., 1357 p. (lire en ligne), p. 53.
  2. C'est François Anguier qui a réalisé ceux du cardinal de Bérulle et de Jacques-Auguste de Thou.
  3. Demeurant à Paris à la maison et service d'Antoinette de Mesmes (?-1709), épouse de Louis Victor de Rochechouart de Mortemart (1636-1688), duchesse de Vivonne, à la paroisse de Saint-Nicolas des Champs au 62, rue Sainte-Avoie. Le contrat de mariage est passé en présence de Michel Anguier, sculpteur ordinaire du Roi, recteur de l'Académie royale de peinture et sculpture, frère de l'époux, d'Antoine Barrois et de la marquise de Montespan, par lequel il est établi que la future épouse apporte une somme de 12 000 livres tournois (Archives nationales de France, notice n°795, fol. 50, du 30 mai 1676).
  4. 1668, terre cuite, 130 × 58 cm.
  5. no 191 des Bronzes de la Couronne.
  6. no 192 des Bronzes de la Couronne.
  7. no 180 des Bronzes de la Couronne.
  8. no 283 des Bronzes de la Couronne, don de la Société des Amis du Louvre en 2017 (connaissancedesarts.com).
  9. « Monument à Michel Anguier – Eu (disparu) (remplacé) », notice sur e-monumen.net.

Annexes

Bibliographie et sources

  • Guillet de Saint-George, « Michel Anguier par Guillet de Saint-Georges », Mémoire inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture publiés d'après les manuscrits conservés à l'École impériale des beaux-arts, Paris, J.-B. Dumoulin, t. 1, , p. 435-450 (lire en ligne)
  • Comte de Caylus, « Michel Anguier et Thomas Regnaudin par le comte de Caylus. Vies de Michel Anguier, recteur de l'Académie, et de Thomas Regnaudin, adjoint à recteur, sculpteurs. Lues à l'Académie le 3 mai 1749 », Mémoire inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l'Académie royale de peinture et de sculpture publiés d'après les manuscrits conservés à l'École impériale des beaux-arts, Paris, J.-B. Dumoulin, t. 1, , p. 451-475 (lire en ligne)
  • Antoine Nicolas Dezallier d’Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres : avec leurs portraits gravés en taille douce, les indications sur leurs caractères, et la manière de connaitre les desseins et les tableaux des grands maitres, Paris, De Bure l’aîné, , 471 p. (lire en ligne).
  • Henri Stein, Les Frères Anguier : Notice sur leur vie et leurs œuvres, d’après des documents inédits, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, , 86 p., in-8° (OCLC 886576446, lire en ligne).
  • Paul Labesse, Les frères Anguier, sculpteurs eudois, Éditions Les Amys du Vieil Eu, Eu, 2008.

Liens externes

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