Michael Davitt

Michael Davitt (Mícheál Mac Dáibhéid) (né le à Straide dans le Comté de Mayo et décédé le ) était un homme politique irlandais, partisan du Home Rule irlandais, opposant à l'impérialisme britannique et partisan des Boers d'Afrique du sud.

Enfance

Michael Davitt est né pendant la Grande famine en Irlande, deuxième des cinq enfants de Martin and Catherine Davitt, paysans pauvres. En 1850, ils furent chassés de leur exploitation en raison de leurs arriérés de loyer et émigrèrent en Angleterre, à Haslingden dans le Lancashire. À neuf ans, Michael Davitt commença à travailler dans une filature textile, mais deux ans plus tard, il perdit son bras, pris dans une machine[1]. Il ne fut pas indemnisé.

Un philanthrope local finança alors son éducation dans une école méthodiste, bien qu'il fût catholique. En 1861, il commença à travailler dans une imprimerie. Il y resta cinq ans, tout en poursuivant ses études. Il découvrit l'histoire irlandaise et le chartisme radical d'Ernest Charles Jones.

Fénien

En 1865, il rejoignit l'Irish Republican Brotherhood. Deux ans plus tard, il abandonna l'imprimerie pour se consacrer à plein temps au militantisme irlandais. Il devint secrétaire de l'IRB pour le nord de l'Angleterre et l'Écosse, chargé du trafic d'armes. Pour dissimuler cette activité, il se fit représentant de commerce.

Il participa au raid manqué sur Chester Castle de , mais échappa à la justice. Il finit par être arrêté à la gare de Paddington à Londres en mai 1870 alors qu'il attendait une livraison d'armes. Il fut condamné à 15 ans de travaux forcés pour trahison. Il entra en contact avec un des élus irlandais de la Chambre des Communes qui obtint sa libération (en raison des mauvais traitements qui lui étaient infligés[réf. nécessaire]) sept ans plus tard, en [1]. Il fut accueilli en héros en Irlande.

Il devint membre du Supreme Council de l'IRB et commença à militer pour une réforme agraire.

Réforme agraire

L'Irlande pour laquelle militait Michael Davitt devait non seulement être indépendante du Royaume-Uni, mais également terre de liberté et d'égalité. Les thématiques socialistes émergent clairement dans sa volonté d'établir une Irlande « dans laquelle la propriété individuelle des terres serait abolie et le sol nationalisé »[2]. Afin de diffuser ses idées, il fonda en l'Irish National Land League avec d'autres Fenians. Charles Stewart Parnell en prit rapidement la présidence pour mieux en contrôler la dimension égalitariste.

Michael Davitt fit valoir ses revendications lors d'une conférence organisée à Londres en 1880 par Annie Besant et Charles Bradlaugh. Il fut à nouveau emprisonné en 1881 en raison de ses actions contre Charles Cunningham Boycott, un grand propriétaire. Ces actions sont à l'origine du mot « boycott ».

En 1882, lors d'une législative partielle, Michael Davitt fut élu Membre du Parlement britannique pour le Comté de Meath mais son élection fut invalidée car il était en prison. Il fut relâché la même année et se rendit aux USA voir sa mère qui y avait immigré mais aussi pour y lever des fonds pour l'Irish National Land League

De retour en Grande-Bretagne en 1883, il fut à nouveau emprisonné et sa santé en prit un coup définitif.

En 1885, il fit une tournée de conférences autour du monde.

En 1886, il épousa une américaine Mary Yore (née en 1861). Ils eurent cinq enfants.

Syndicaliste et homme politique

Il fonda en l'Irish Democratic Labour Federation à Cork.

Il fut élu Membre du Parlement britannique pour le Comté de Meath en 1892 mais son élection fut à nouveau invalidée. Il se présenta l'année suivante dans le Comté de Cork et fut élu car il n'avait pas d'adversaire, de même pour le comté de Mayo en 1895.

Il se prononça en faveur du Home Rule proposé par Gladstone. Il soutint ensuite le socialiste James Keir Hardie ainsi que la création du Parti travailliste qu'il ne rejoignit cependant pas, préférant rester au Parti libéral pour défendre le Home Rule. Il démissionna du Parlement en 1899 pour protester contre la guerre des Boers. Il se rendit d'ailleurs en Afrique du sud soutenir les Boers.

Écrits

  • Michael Davitt, The Prison Life of Michael Davitt (1878)
  • Michael Davitt, Leaves from a Prison Diary (2 vols) (1885)
  • Michael Davitt, Defence of the Land League (1891)
  • Michael Davitt, Life and Progress in Australia (1895)
  • Michael Davitt, Within the Pale, The True Story of Anti-Semitic Persecutions in Russia (1903)
  • Michael Davitt, Boer fight for freedom (1904)
  • Michael Davitt, The Fall of Feudalism in Ireland (1904) (ISBN 1-59107-031-7)
  • Michael Davitt, Collected Writings, 1868-1906 Carla King (2001) (ISBN 1-85506-648-3)
  • Michael Davitt, The "Times"-Parnell Commission: Speech delivered by Michael Davitt in defence of the Land League (1890)

Notes et références

  1. Jean Guiffan, La question d'Irlande, Complexe, 1997, p. 56
  2. Bédarida 1974, p. 130

Bibliographie

  • D.B. Cashman and Michael Davitt, The Life of Michael Davitt and the Secret History of The Land League (1881)
  • Francis Sheehy-Skeffington, Michael Davitt : revolutionary, agitator and labour leader (1908, etc.)
  • M.M. O'Hara, Chief and Tribune: Parnell and Davitt (1919)
  • Carla King: Michael Davitt, Dundalk (1999)
  • Fintan Lane and Andrew Newby (eds), Michael Davitt: New Perspectives, Dublin (2009)
  • T. W. Moody: Davitt and Irish Revolution 1846-82, Oxford (1981)
  • Kevin Haddick Flynn: Davitt - Land Warrior (History Today May 2006)
  • Laurence Marley: Michael Davitt Four Courts Press (2007) (ISBN 978-1-84682-066-3)
  • François Bédarida, L'Angleterre triomphante 1832-1914, Paris, Hatier, , 224 p.

Liens externes

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