Mathis (entreprise)

Mathis est une marque automobile française créée par Émile Mathis. Elle a produit des véhicules de 1905 à 1940.

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Mathis

Logo de la firme Mathis

Création 1905
Disparition 1953
Fondateurs Émile Mathis
Forme juridique Société anonyme
Slogan 1922 - « Le poids, voilà l'ennemi.»

1930 - « La voiture qui a étonné l'Amérique.» 1932 - « La flamme de la roue libre Mathis éclaire les routes du monde.»

Siège social Strasbourg
 France
Directeurs Émile Mathis
Activité Automobile
Produits Automobile

Histoire

La Belle Époque

Mathis MY 1926
Obligation de la Mathis SA en date du 13 octobre 1931
Mathis EMY4S 1933 lors des journées du patrimoine 2012 à Blaye.
Mathis EMY4S 1933, vue arrière.

Émile Mathis fut d'abord distributeur d'automobiles de diverses marques à Strasbourg, ville alors annexée à l'Allemagne.

Il s'associa avec Ettore Bugatti pour construire des véhicules Mathis Hermès Simplex de 28, 40, 45, 50 et 90 HP à l'usine de Graffenstaden. En 1907, les associés se séparèrent et Mathis fit construire une vaste usine à Strasbourg. Bugatti se consacra alors aux voitures de sport et de prestige, tandis que Mathis se tourna vers des véhicules plus populaires.

Les véritables voitures Mathis sortirent en 1911, la production étant axée sur des modèles légers de 1 500 cm3. La grande époque de Mathis commença plus tard après la Première Guerre mondiale lors du retour de Strasbourg à la France. Il devint rapidement le quatrième constructeur français avec la 8/10 HP produite en série (à la chaîne) comme la Citroën 10 HP type A.

Les Années folles

À partir du Salon de Paris 1926, la 8 CV MY eut un succès considérable et fut le plus produit de tous les modèles.

Afin de transposer cette réussite sur le haut de gamme, Mathis lança fin 1927 l'Emysix (6 cylindres et 11 CV) puissante mais plus légère que la concurrence. Puis il mit à l'étude une voiture plus compacte que la MY : la 7 CV PY apparue en 1930. C'est l'époque où Mathis dota ses voitures des perfectionnements ramenés des États-Unis comme le pont à denture hypoïde qui s'imposera après la Seconde Guerre mondiale.

La crise concentra les efforts sur une 8 CV moderne, l' Emyquatre à roues avant indépendantes et à freins hydrauliques lancée au Salon 1932, un an après l' Emyhuit (8 cylindres et 17 CV) à moteur 3 litres.

Ce fut l'âge d'or pour la marque qui employa jusqu'à 15 000 personnes dans ses usines de la Meinau entre 1925 et 1935.

En 1926, Mathis s’installa en Région Parisienne à Gennevilliers. En 1938, cette usine travailla aussi pour la construction aéronautique.

À partir de l'automne 1934, afin de résister à la Grande Dépression, Mathis s'allia avec Ford pour former le groupe Matford et construire à la fois des véhicules Mathis et des véhicules Ford. Mais la 5 CV TY et la 8 CV Emyquatre disparurent et l'association prit fin avec le deuxième conflit mondial. Parti aux États-Unis dès juin 1940, Émile Mathis créa la société Matam (pour MAThis AMérique) qui participa à l'effort de guerre des Alliés en produisant, notamment, un nombre considérable d'obus pour la Navy.

L'Après-guerre

Mathis VL333 (devant) et Mathis 666 (au fond).
Mathis 333, avec sa roue arrière unique.

Revenu en France en 1946, Mathis avait deux projets futuristes : la VL333, voiture à trois roues légère et aérodynamique et la 666, plus haut de gamme avec un six cylindres à plat et quatre roues indépendantes. Mais ils n'eurent pas de suite et la marque disparut en 1953.

VL333

Émile Mathis étant parti aux États-Unis, ce modèle fut étudié sous l'occupation par Jean Andreau sur la base d'une étude préalable répondant au concours de la Société des Ingénieurs de l'automobile (SIA) de 1935 (véhicule économique, trois places, vitesse 75 km/h).

La VL333 ou VEL333 fut fabriquée à moins de dix exemplaires. VL/VEL pour Véhicule Économique Léger[1]. "333" pour 3 roues, 3 places et 3 litres aux cent kilomètres (en fait 3,5 l/100). Pour réduire la consommation, il faut faire léger (coque et carrosserie en aluminium), avec peu de résistance de roulement grâce à la forme aérodynamique (petit Cx de 0,285) et aux trois roues. Ce véhicule à traction avant est motorisé par un moteur bi-cylindres à plat de 700 cm3.

Mathis fut un partisan des innovations techniques, mettant en pratique son slogan « Le poids, voilà l'ennemi ! » en développant les premiers moteurs entièrement en aluminium et les premières boîtes de vitesses à quatre rapports.

Analyse complète des caractéristiques techniques de la VL333 faite par Association de Sauvetage Créatif du Savoir Aérotechnique [2]

Mathis 666

En 1947, Mathis présente une berline moderne à 6 places, 6 cylindres à plat, 6 vitesses, nommée Mathis 666 : c'est une traction à quatre roues indépendantes, aux lignes résolument modernes, avec un pare-brise panoramique et une grande surface vitrée qui, pour finir, ne fut pas commercialisée[1].

Moteur G.8R

En 1945, Mathis fut également chargé de motoriser le SUC-10 Courlis qui développa le moteur Mathis G.8R, moteur V8 de 190 ch. Il se revèle être un échec. En 1961, Continental Motors est sélectionné pour remplacer Mathis.

Sources

Voir aussi

  • Mathis PS

Bibliographie

Ouvrages

  • Simone Chopp, Une entreprise : Mathis, mémoire de maîtrise d'histoire, Université Strasbourg II, 1986, 201 p.
  • Jean-François Blattner, Émile Mathis, constructeur automobile, Editions Edifree/La Vie de l'Auto, 1990, 496 p.

Articles ou dossiers

  • Lucien Février, « Les usines automobiles Mathis », in La vie en Alsace, .
  • Revue de l'aluminium, no 119, .
  • Le destin d'un constructeur automobile oublié, in La Charte (organe de la Fédération nationale André Maginot), no 3, mai/.

Liens externes

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