Massacre de Solhan

Le massacre de Solhan a lieu le , pendant l'insurrection djihadiste au Burkina Faso.

Massacre de Solhan
Date
Lieu Solhan
Victimes Civils
Morts 160 au moins[1]
Auteurs Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (katiba Mujaïd al-Qaïda)
Guerre Insurrection djihadiste au Burkina Faso
Coordonnées 13° 22′ 34″ nord, 0° 27′ 26″ est
Géolocalisation sur la carte : Afrique
Géolocalisation sur la carte : Burkina Faso

Déroulement

Dans la nuit du 4 au , des hommes armés attaquent Solhan, une petite ville de 3 000 habitants dans la province de Yagha[2],[3]. Les tueries débutent à deux heures du matin[4]. Les assaillants visent d'abord le poste des miliciens des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), puis ils pénètrent dans les habitations civiles et procèdent à des exécutions sommaires[4]. Le marché et plusieurs maisons sont incendiées[4],[5].

Responsabilités

Le gouvernement burkinabé attribue l'attaque à des « terroristes », mais celle-ci n'est pas revendiquée[2]. Le soir du , une autre attaque fait 14 morts dans le village de Tadaryat, près de Tokabangou, dans la région de Oudalan[4],[2]. Un deuil national de trois jours est décrété[2].

Le , le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) déclare ne pas être impliqué dans les tueries[6]. Il dénonce un massacre qui « n'a rien à voir avec l'islam dans le Jihad et le combat au nom de Dieu » et présente ses « condoléances les plus attristées aux familles des victimes »[6].

Cependant le 24 juin, le gouvernement burkinabé affirme que d'après ses informations, l'attaque a été commises par des combattants de la katiba Mujaïd al-Qaïda, affiliée au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans[7],[8]. RFI indique cependant que la katiba Mujaïd al-Qaïda n'est connue d’aucun spécialiste de la zone[8].

Le 25 juin, l'État islamique affirme dans son magazine Al-Naba, que le massacre a été commis par une unité « indisciplinée » du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans[8],[9]. Il accuse le GSIM de « fuir ses responsabilités » et assure que des affrontements internes ont eu lieu au sein du groupe[9].

Selon le chercheur Héni Nsaibia : « Jusqu’ici, c’est le GSIM qui s’efforçait de discréditer l’EIGS en pointant ses excès contre les civils » et après le massacre de Solhan, la direction du groupe « a choisi de se désolidariser par une communication purement stratégique »[8].

Bilan humain

Le massacre fait au moins 160 morts, dont une vingtaine d'enfants[1]. Il s'agit alors de l'attaque la plus meurtrière au Burkina Faso depuis le début du conflit en 2015[2].

Suites

Opération armée

Le 2021, l'armée burkinabée déclare qu'une « dizaine de terroristes » ont été « neutralisés » lors d'opérations de ratissage entre le 7 et le dans les environs de Solhan[10].

Enquête et Justice

Selon l'enquête des autorités burkinabés, l'attaque a été décidée le 21 mai 2021[11]. Elle aurait eu pour objectif de piller Solhan afin de financer le GSIM. Le groupe qui a commis le massacre serait aurait déjà commis plusieurs autres attaques à Solhan et à Sebba, à Boundoré et Koholoko à la frontière du Niger, ainsi que des incursions sur les territoires béninois et nigériens[11]. Il est également suspecté d'avoir perpétré l'attaque contre un convoi minier sur l'axe Ouragou-Boungou, dans le sud-est du Burkina Faso, le 6 novembre 2019, qui avait fait 37 morts[11].

Le 25 juin 2021, deux terroristes présumés burkinabés âgés de 28 ans, Mano Tidjani alias "Ali" et Woba Dikouré, sont mis en examen et placés sous mandats de dépôt pour "association de malfaiteurs, assassinats, tentative d'assassinats, vols, détention illégale d'arme à feu et de minutions, dégradation volontaire de biens mobiliers et immobiliers, toutes infractions en lien avec le terrorisme"[11]. Ils sont suspectés d'avoir joué un rôle clé dans le massacre[11]. Mano Tidjani est également soupçonnés d'être le chef d'une base du GSIM située dans une forêt de Boundoré, dans le nord du pays[11]. Leur mise en examen est rendue publique le 29 juin par un communiqué d'Émile Zerbo, procureur du Burkina[11].

Lien externe

Notes et références

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