Marins de la Garde impériale

Les marins de la Garde impériale constituent une unité de marine intégrée à la Garde impériale. Ce corps est directement issu du bataillon des marins de la Garde consulaire.

Marins de la Garde impériale

Marin de la Garde, quartier-maître. Illustration de Victor Huen.

Création 1804
Dissolution 1815
Pays France
Allégeance Empire français
Type Bataillon
Effectif 1 136
Guerres Guerres napoléoniennes
Batailles Siège de Dantzig
Bataille de Bailén
Bataille de Wagram
Bataille de Leipzig
Bataille de Waterloo
Commandant François Henri Eugène Daugier (1805)
Pierre Baste (1809)
Honoré Joseph Antoine Ganteaume (1811)

Organisation

Lorsque Napoléon est sacré Empereur le , le Bataillon des Marins de la Garde des Consuls compte 820 officiers, sous-officiers et matelots. L’empereur intègre cette unité dans sa Garde impériale avec l'effectif de 5 équipages pour un total de 818 soldats. Les grades sont ceux de la marine et non ceux de l'armée de terre. Ainsi, chaque équipage est commandé par un capitaine de frégate (ou un capitaine de vaisseau) et 4 officiers, et est composé de 15 sous-officiers et 125 matelots. Par la suite, les marins voient leur nombre diminuer, notamment à cause de la guerre d'indépendance espagnole et surtout de la campagne de Russie, d'où seulement 85 marins reviennent.

Les marins ont de nombreuses aptitudes : ils peuvent être marins, bien sûr, mais aussi artilleurs (ils ont été formés au tir sur les navires de guerre), fantassins et remplissent aussi quelques-unes des missions du génie (cela est dû à l'expérience qu'ils ont acquise au camp de Boulogne en aidant à construire les bateaux).

« Ils ont été de bons marins, puisqu'ils ont été les meilleurs des soldats. Et ils ont tout fait : soldats, artilleurs, sapeurs, tout ! »[1]

Guerres napoléoniennes

Tambour des marins de la Garde consulaire (par Maurice Orange).

Du camp de Boulogne à la bataille de Friedland

Les marins sont tout d'abord cantonnés au camp de Boulogne dans le cadre de l'invasion de l'Angleterre. Napoléon y voit en effet ici le rôle principal que doivent tenir les marins de la Garde : servir d'unité d'élite pour encadrer les équipages des navires de guerre souvent bien peu expérimentés. Cependant, avec la destruction de la flotte française à Trafalgar brisant tout espoir d'envahir la Grande-Bretagne, une partie des marins est engagée dans la campagne d'Autriche de 1805, où ils assistent aux batailles d'Ulm et d'Austerlitz. En 1806, 102 marins participent à la campagne de Prusse, en étant présents à Iéna et surtout au siège de Dantzig, où ils font partie du génie sous le commandement de Chasseloup-Laubat. Ils suivent la Grande Armée en Pologne, où, rejoints par les équipages restés en France, ils assistent, encore, à la bataille d'Eylau et à celle de Friedland.

Le désastre de Bailén et la réorganisation du corps

Après la paix de Tilsit, le bataillon est renvoyé en France, mais part peu après pour l'Espagne. Sous les ordres du général Dupont, ils participent activement à la bataille de Bailén, où le tiers des marins présents est mis hors de combat. Le reste est fait prisonnier et envoyé à Cadix sur les pontons, où certains restent détenus jusqu'en 1814. Anéanti, le bataillon est recréé par décret en , mais seulement sous la forme d'un équipage de 150 hommes. Ce petit corps participe à la bataille de Wagram sous les ordres du capitaine de vaisseau Baste, où ils servent surtout en tant qu'artilleurs.

L'effectif des marins remonte brusquement en , où il leur est adjoint 8 équipages, portant le nombre de soldats à 1 136 officiers, sous-officiers et marins. La campagne de Russie fait néanmoins de nouveaux ravages dans les rangs des marins de la Garde. Engagée dans de nombreuses batailles, décimée par le froid et le gel, l'unité ne compte plus que 85 soldats lorsqu'elle arrive en Allemagne. Réorganisés et complétés par de nouvelles recrues, les marins de la Garde affrontent les coalisés à Leipzig au sein de l'infanterie de la Jeune Garde.

En 1814, le bataillon participe également à la campagne de France, notamment à la défense de Paris, où ils combattent face aux troupes ennemies. Un petit détachement de 21 marins accompagne l'Empereur en exil[2]. En 1815, un équipage de 150 hommes est recomposé[3]. Il participe aux batailles de Ligny et surtout de Waterloo, où les marins couvrent la retraite française avec les 1ers régiments de grenadiers et de chasseurs à pied de la Vieille Garde, avant d'être licenciés définitivement le .

Uniformes

L'uniforme des marins de la Garde impériale est composé d'une veste bleu avec tresses et nœuds à la façon d'un dolman avec épaulettes à écailles. Chaque manche a un parement écarlate. La coiffure consiste en un shako à cordons et raquettes surmonté d'un plumet écarlate et orné d'un aigle en laiton. Le pantalon large est bleu avec soutaches et trèfles à la hongroise, et les chaussures noires. La ceinture est celle de la cavalerie légère, tout comme la giberne noire. Les buffleteries, quant à elles, sont noires.

Chefs de corps

Pierre Baste
  • 1810 : Antoine Vattier
  • 1815 : François Louis Taillade[4]

Historique des batailles de l'unité

Un marin de la Garde en 1810 (gravure de Félix Philippoteaux).

Articles connexes

Notes et références

Bibliographie

  • Henry Houssaye, 1815, Paris, Perrin et cie, , 566 p. (OCLC 796388989, lire en ligne)
  • Philip Haythornthwaite, « Grandes armées : La Garde impériale », Armées et batailles, Osprey Publishing, no 1, (ISBN 2-84349-178-9).


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