Marie Octave Monod

Marie Chavannes, née le à Lyon et morte le à Paris, est une historienne française, biographe, féministe et active dans le domaine social.

D'une famille protestante, elle se marie avec Octave Monod le . Elle est mère de Noël Monod et de Marie-Laure Monod, elle-même épouse de Jean-Marcel Jeanneney, économiste, universitaire et homme politique.

Biographie[1]

Premières années[2]

Marie Chavannes est née le à Lyon, rue de la Guillotière. Sa mère, Laure Poy, est la fille de Félix Poy, industriel de la soierie. Son père Emile Chavannes, ingénieur aux chantiers de la Buire, est issu d’une lignée de pasteurs suisses (canton de Vaud).

Marie a deux frères du premier mariage de son père, Maurice et Édouard Chavannes (1865-1918). Ce dernier est professeur au Collège de France, sinologue réputé. Marie est le quatrième enfant d’une famille qui compte trois autres garçons et quatre filles.

Marie fait ses études dans un cours privé puis au lycée de filles Edgar-Quinet. Elle suit des cours d’histoire à la Faculté de lettres de Lyon (où elle suit les cours de Sébastien Charléty) et au Collège Sévigné de Paris pour obtenir son certificat d’aptitude à l’enseignement secondaire (). Elle prépare l’agrégation d’histoire avec l’aide de Sébastien Charléty ; elle est par deux fois admissible à l’agrégation (1897 et 1898), mais le jury donne priorité aux Sévriennes.

Elle épouse à Lyon Octave Monod, étudiant en médecine, le . Octave est lui aussi imprégné par une forte éducation protestante.

Ils adoptent Noël en 1911 et donnent naissance à Marie-Laure en 1913.

Une féministe œuvrant pour l'éducation des filles[3]

En 1920, Marie Octave Monod fonde avec Marie Bonnet (1874-1960), alors directrice de la Maison des étudiantes à Paris, une Association des Françaises diplômées des universités (AFDU), membre de la Fédération internationale des femmes diplômées des universités (FIFDU). Les fondatrices de l’AFDU sont convaincues que l’éducation des filles est à la fois un facteur de paix et la clef de la promotion des femmes. Marie Bonnet en est la première secrétaire générale et Marie Octave Monod la première trésorière. En 1923, Marie Octave Monod en devient la présidente pour dix ans puis en est présidente d’honneur pendant dix autres années. Jusqu’en 1940,  elle assure la publication du Bulletin de l’AFDU et y rédige la « revue des revues », pour laquelle elle traduit des textes anglais et allemands. Le siège de l’Association est à Reid Hall, lieu d’accueil d’étudiants américains, 4 rue de Chevreuse, dans le 6ème arrondissement de Paris. Elle lutte pour promouvoir les études et les carrières féminines, participe à la distribution de bourses pour Françaises et pour étrangères en France. Membre du Conseil international de l’Association, elle représente la France à l’étranger. En 1923, elle organise à Paris le deuxième Congrès de l’Association qui réunit trois cents participantes en provenance de dix-sept pays.

Elle publie en 1939 le Lexique international des termes universitaires, avec des préfaces d’Édouard Herriot et Gilbert Murray. Rédigé en français et en anglais, cet opus magnum présente en détail les dispositifs universitaires du monde entier dans le but de faciliter les échanges. Elle a présidé la commission d’éducation du Conseil national des femmes françaises (CNFF).

Pendant la Seconde guerre mondiale, elle s’appuie sur le réseau de l’AFDU en étroit contact avec son amie Marie Louise Puech, pour aider de nombreuses intellectuelles réfugiées en France - polonaises, tchèques ou scandinaves - à survivre. Elle aide à leur évacuation en zone libre ou en Suisse.[4] Elle rend visite à des personnes internées.

Une historienne

En 1902, elle publie et annote le Mémoire sur le gouvernement de Lyon par Lambert d’Herbigny, l'intendant de Louis XIV.

En 1937, elle est l'auteure, sous le titre Daniel Stern, d'une biographie de la comtesse Marie d’Agoult, femme de lettres et historienne (1805-1876) dont le nom de plume est Daniel Stern.

Entre 1934 et 1962, elle assure le secrétariat général de la Fondation du musée Clemenceau, sous la présidence de Jules Jeanneney jusqu’en 1949 puis de Nicolas Piétri.

Activités sociales

Marie Octave Monod est active au sein de l’Union nationale des Amies de la Jeune Fille[5], association qui gère des foyers pour employées et ouvrières ainsi que des bureaux de placement et lutte contre la prostitution. Elle joue également un rôle majeur au sein de l’Œuvre des Gares. Cette œuvre, créée en 1902, a pour mission d’accueillir les « filles-mères » et leurs bébés (intitulée en 1955 Accueil et reclassement féminin - Œuvre des gares). Marie Octave Monod contribue à lever des fonds pour soutenir le redémarrage de cette association à partir de 1945.

Ouvrages

  • Mémoire sur le gouvernement de Lyon (1697) par Lambert d’Herbigny, Introduction et notes par M. Chavannes,  Revue d’histoire de Lyon, Lyon, A : Rey et Cie éditeurs, 1902, 122 p.
  • Daniel Stern, comtesse d’Agoult. De la Restauration à la IIIe République, Plon, Paris, 1937, 313 p.
  • Lexique international des termes universitaires, Gauthier-Villars, Paris, 1939, 796 p.

Distinction

Notes et références

  1. Évelyne Diebolt (dir.), Dictionnaire biographique. Militer au XXème siècle. Femmes, féminismes, Églises et société., Paris, Michel Houdiard éditeur, , 348 p. p.
  2. « Hommage à Madame O. Monod », Femmes diplômées, numéro 29, 1959, 1er trim., pages 25-32
  3. Nicole Fouché et Renée Gérard, « Soixante-quinze ans d’histoire de l’AFFDU », Diplômées, numéro 180,
  4. Rémy Cazals, Lettres de réfugiées, Des étrangères dans la France de Vichy, Paris, Taillandier,
  5. Geneviève Poujol, Un féminisme sous tutelle. Les protestantes françaises, 1810-1960, Paris, Les Editions de Paris,

Liens externes

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