Maria Oktiabrskaïa
Maria Vassilievna Oktiabrskaïa (en russe : Мария Васильевна Октябрьская), née en 1902 ou 1905 en Crimée et morte le à Smolensk, est une militaire soviétique ayant combattu pendant la Seconde Guerre mondiale.
Aux commandes de son char « Boïévaïa Podrouga » (« la petite amie combattante »), elle participe à la bataille de Smolensk en 1943. Elle est également la première femme pilote de char à obtenir le titre de héros de l'Union soviétique.
Biographie
Maria Vassilievna Oktiabrskaïa est née dans une famille paysanne dans la péninsule de Crimée. Les dates de naissance citées sont le [1] et le [2]. Elle fait partie d'une fratrie de dix enfants. Avant la Seconde Guerre mondiale, elle travaille dans une conserverie et aussi comme opératrice téléphonique[3]. En 1925, elle épouse un officier de l'armée soviétique. Mariée, elle s'intéresse aux affaires militaires. Elle s'implique dans l'armée des femmes et est formée comme infirmière dans l'armée. Elle apprend à utiliser des armes et à conduire des véhicules[1].
Durant la Seconde Guerre mondiale, lors du déclenchement de l'opération Barbarossa, elle est évacuée à Tomsk en Sibérie. À Tomsk, elle apprend que son mari est tué au combat vers Kiev en (soit deux ans après la mort de ce dernier).
Jugeant que son devoir est de venger son époux, elle demande alors à rejoindre l'armée mais sa demande est rejetée par le bureau de conscription. Maria est en effet relativement âgée et souffre de problèmes de santé[3].
Loin de se décourager, elle vend toutes ses possessions pour les donner à l'Armée rouge et demande la création d'une section de chars de femmes. La Commission de Défense de l'État accepte la requête et une section de chars T-34 menée par des femmes est créée.
À 38 ans, elle participe à un programme de formation de chars de cinq mois. Ces cinq mois de formation étaient inhabituels pour les équipages de chars à l'époque, généralement les équipages de chars étaient précipités directement sur la ligne de front avec une formation minimale.
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La deuxième Boïévaïa Podrouga confiée à son équipage (hiver 1944). | |
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Après avoir terminé sa formation, elle est affectée à la 26e Brigade de chars de la Garde en comme chauffeur et mécanicien. Devenue ensuite pilote de char, elle donne à son T-34 le nom de « Boïévaïa Podrouga » (Боевая подруга, « la petite amie combattante ») et blasonne ces mots sur la tourelle. Elle est la première femme soviétique pilote de char[3].
Son char ne participant cependant pas aux combats, elle demande à rejoindre le front[3]. Elle obtient gain de cause et, le , elle participe à la bataille de Smolensk. Durant la bataille, elle et ses compagnons détruisent les nids de mitrailleuses et les canons d'artillerie[3].
Le , lors d'un combat pour la gare de Krynki (oblast de Vitebsk dans l’actuelle Biélorussie), elle répare son char endommagé sous le feu ennemi lorsqu'un éclat d’obus la blesse grièvement à l'œil. Tombée dans le coma, elle meurt le à l’hôpital militaire de Smolensk[1].
En sa mémoire, trois autres chars après le sien seront successivement baptisés Boïévaïa Podrouga. La quatrième « petite amie combattante » voit la fin de la guerre en participant à la prise de Königsberg en 1945[4].
Maria Oktiabrskaïa est la première femme pilote de char à obtenir le titre de Héros de l'Union soviétique.
Notes et références
- (ru) Sergueï Serov, « Oktiabrskaïa Maria Vasilievna », sur warheroes.ru
- Sakaida 2003.
- Boris Egorov, « Ces femmes soviétiques pilotes de char ayant semé la terreur chez les nazis », sur Russia Beyond,
- Zaïtsev 1990.
Bibliographie
- Yates, Phil (2009) Eastern Front, Battlefront Miniatures LTD, p. 179, (ISBN 978-0-9864514-1-6)
- Streather, Adrian (2006) Soviet Military and Paramilitary Services: Female Uniforms 1941–1991, p. 21, (ISBN 978-1-84584-067-9)
- Forczyk, Robert (2007) Panther Vs T-34: Ukraine 1943, (ISBN 978-1-84603-149-6)
- (en) Henry Sakaida, Heroines of the Soviet Union 1941–45, Osprey Publishing Ltd., (ISBN 1-84176-598-8)
- (ru) A. D. Zaïtsev, Oktiabrskaïa Maria Vasilievna, Politizdat,
Sources de la traduction
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mariya Oktyabrskaya » (voir la liste des auteurs).
- (ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en russe intitulé « Октябрьская, Мария Васильевна » (voir la liste des auteurs).
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