Marcus Aper

Marcus Aper (son gentilice est inconnu) est un orateur latin d'origine gauloise mort v. 85 apr. J.-C.[1],[2].

Biographie

Tout ce que nous savons d'Aper provient du dialogue De Oratoribus de Tacite. Aper y précise qu'il est originaire de Gaule[3], c'est-à-dire d'une des trois provinces de l'ancienne Gaule chevelue[4]. Sa cité d'origine était peu prestigieuse[5]. Son gentilice est inconnu. Selon Ronald Syme, son gentilice devait être Iulius, ou peut-être Flavius s'il faut le lier au Flavius Aper connu par la correspondance de Pline le Jeune[4],[6]. Un Iulius Aper est aussi connu dans la famille du sénateur Pompeius Falco[4].

Aper participe sans doute en 43 à l'expédition de Claude en Bretagne[7], peut-être comme officier équestre[8]. À Rome, il acquiert un grand renom d'orateur. Il devient alors questeur, sénateur, tribun de la plèbe et préteur[9]. Si pour Ronald Syme, Aper fut questeur avant 48[8], selon André Chastagnol, c'est seulement sous Néron que Marcus Aper aurait reçu le laticlave et il devint prêteur avant 75[10].

Aper est un interlocuteur du dialogue De Oratoribus de Tacite, un ouvrage qui analyse l'évolution de l'éloquence romaine au cours du siècle qui a suivi Cicéron. Contre l'opinion d'un déclin de cette éloquence, Aper affirme que l'art oratoire a évolué et suit l'évolution du goût, qui n'admet plus les lourdeurs et les digressions et préfère les formules brèves et brillantes, l'ornementation du style et l'allure poétique[11],[12]. Dans le dialogue, Aper occupe un place importante, selon Ronald Syme, son personnage, vigoureux et même agressif, est celui dont le portrait est le plus vivace et le plus complet[13].

Utilisation dans la fiction

Marcus Aper est le personnage principal d'une série de romans policiers écrits par Anne de Leseleuc et se déroulant dans la Rome antique.

Bibliographie

  • Yves Burnand, Primores galliarum II : prosopographie, Latomus, Bruxelles, 2006, n°92S18.
  • André Chastagnol, « Les modes d'accès au Sénat romain au début de l'Empire : remarques à propos de la Table claudienne de Lyon », Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, no 1971, , p. 282-310 (lire en ligne).
  • Marc Fumaroli, L'âge de l'éloquence, Droz, 2002, p.65.
  • Ronald Syme, Tacitus, Oxford, , p.107-109.

Notes et références

  1. PIR²,A 910
  2. Burnand 2006, n°92S18
  3. « de Gallis nostris », Tac., De orat., 10, 3
  4. Syme 1958, p. 799.
  5. « in civitate minime favorabili natus », Tac., De orat., 7, 1
  6. PIR², F 206
  7. Tac., De orat., 17, 6
  8. Syme 1958, p. 800.
  9. Pierre Grimal, Œuvres complètes de Tacite, 1990, La Pléiade, index, p. 1015
  10. Chastagnol 1973, p. 306.
  11. Tacite, De oratoribus, 19, 2 et suiv.
  12. Wilfried Stroh (trad. Sylvain Bluntz), La puissance du discours. Une petite histoire de la rhétorique dans la Grèce antique et à Rome, Les Belles Lettres, 2010 (ISBN 978-2-251-34604-5), p. 350-351
  13. Syme 1958, p. 107-109.
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