Marche de la mort de Bataan
La marche de la mort de Bataan (en anglais Bataan Death March, en japonais Batān shi no kōshin) eut lieu aux Philippines, du au , et fut comptée ultérieurement comme l'un des crimes de guerre japonais.
La marche forcée concerna de 70 000 à 85 000 prisonniers de guerre américains et philippins capturés par l'Armée impériale japonaise après la bataille de Bataan qui avait duré trois mois, celle-ci étant elle-même un épisode de la bataille des Philippines durant la Guerre du Pacifique.
Déroulement
La marche, longue de 97 km, s'ébranla de Cabcaben, dans la péninsule de Bataan, vers le camp d'internement O'Donnell. Pour les prisonniers, cette épreuve consista en une marche quasi permanente, jour et nuit, sans nourriture et avec très peu d'eau, des violences physiques, des meurtres et d'autres actes de sauvagerie ou de sadisme perpétrés par les soldats japonais tout le long du trajet. Tout prisonnier qui s'arrêtait ou se plaignait était exécuté (abattu par balle ou à la baïonnette, ou encore gorge tranchée). Parmi les actes de barbarie rapportés, les camions japonais empruntant la route des prisonniers roulaient systématiquement sur toute personne tombée à terre et depuis ces mêmes camions, les soldats japonais laissaient volontairement saillir leur baïonnette à hauteur d'homme.
Nombre de morts
Le nombre exact de morts est impossible à déterminer, mais certains historiens ont indiqué un minimum de 6 000 à 11 000 morts[1]. Le rapport officiel de l'armée américaine a évalué ce nombre à environ 23 500, dont 22 000 Philippins, pendant que le Tribunal de Manille, où fut jugé le général Masaharu Homma, a quant à lui retenu le chiffre de 20 000 morts sur 78 000 prisonniers. Certains rapports alliés d'après guerre indiquaient eux que seulement 54 000 des 72 000 prisonniers atteignirent leur destination. À ces chiffres s’ajoute le nombre de morts dans les jours qui ont suivi l'arrivée dans les camps.
Conséquences
Condamné à mort le , le général Homma fut fusillé le de la même année à la prison de Los Banos avec son collègue Tomoyuki Yamashita. De nombreux doutes[Qui ?] ont toutefois été soulevés sur sa responsabilité directe dans les événements, bon nombre de faits pointant notamment en direction du chef d'état-major de l'armée, Hajime Sugiyama, et de son envoyé spécial, le colonel Masanobu Tsuji. Sugiyama se suicida en 1945. Tsuji ne fut jamais jugé et retourna au Japon en 1952 et fut élu député du Parti libéral démocrate au sein du gouvernement de Nobusuke Kishi.
Notes et références
- « Plus de 7 000 hommes morts d'épuisement, dont 2 330 américains. » Philippe Masson (dir.), Dictionnaire de la Seconde Guerre Mondiale, vol. I, Larousse, , 964 p. (ISBN 2-03-519309-5), p. 267
Voir aussi
Filmographie
- Le film Le Grand Raid (The Great Raid), de John Dahl, met en scène un commando d'Américains et de Philippins montant une opération pour libérer des survivants de la marche de la mort emprisonnés à Cabanatuan.
- Un film philippin, Death March (2013) est consacré à cet épisode.
Bibliographie
- Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, Perennial, 2001
- Breuer, William B., The Great Raid on Cabanatuan, 1994, J. Wiley & Sons, (ISBN 0-471-03742-7)
- Toland, John, The Rising Sun: The Decline and Fall of the Japanese Empire 1936-1945, 1970
- John Grisham met en scène son personnage principal dans le contexte historique de la marche de la mort de Bataan dans son roman "La sentence", 2018, (chez JC Lattès pour l'édition française et Belfry Holdings pour les Etats-Unis) (ISBN 978-2-253-24180-5)
Articles connexes
Liens externes
- (en) Camp O'Donnell-Report on American prisoners of war interned by the Japanese in the Philippines, 19-11-1945
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