Mantinée

Mantinée (en grec ancien Μαντίνεια / Mantíneia), Ptolis (Πτόλις / Ptólis) à l'époque de Pausanias, est une petite cité-État grecque antique, située au sud-est de l'Arcadie. Elle est le résultat de l'unification de cinq villages (synécisme) vers le VIe siècle av. J.-C.

Mantinée
(grc) Mαντινεια

Trois Muses de la base de Mantinée.
Localisation
Pays Grèce
Périphérie Péloponnèse
Nome Arcadie
Coordonnées 37° 37′ 05″ nord, 22° 23′ 33″ est
Géolocalisation sur la carte : Grèce
Mantinée

Étymologie

Selon la légende, son nom vient de Mantíneos, un fils de Lycaon.[réf. nécessaire]

Site archéologique

Le territoire de Mantinée était limité à l'ouest par le massif du Ménale (en) et à l'est par celui de l'Artémision qui le séparait de l'Argolide ; au nord, une ligne de collines le séparait de celui d'Orchomène, et au sud, une rivière était la frontière avec sa rivale Tégée. En gros, ce territoire correspond aujourd'hui à celui de Tripoli. Elle était entourée à l'époque de Pausanias des villages de Maïra, Petrosaca, Xenis, Foïzôn, Prinos, Climax, Nestanè, et Melaguia.

On a une bonne vue sur la plaine agricole et l'ensemble de la cité depuis la colline voisine de la Panayia Goutsouli, où la base de Mantinée fut découverte en 1887.

Les vestiges archéologiques les plus significatifs sont ceux du théâtre, de la première époque hellénistique (IVe et IIIe siècles av. J.-C.), ceux de l'agora voisine, avec ses deux portiques (stoai), dont le plus méridional, qui se développe en deux ailes, devait abriter le bouleutérion, puis une exèdre du temps d'Auguste due à une bienfaitrice nommée Épigonè (inscription IG 5.2.344, au musée de Tripoli), ainsi qu'un temple attribué à Artémis Mésopolitis. Les remparts de la ville s'étendaient sur km, comportant 120 tours, dont 108 ont été effectivement relevées sur le terrain.

Histoire

Mantinée était souvent en guerre contre sa voisine et rivale Tégée. Les deux cités se disputaient l'hégémonie locale en Arcadie, comme le raconte Thucydide qui décrit leurs combats. Elle fut une alliée de Sparte et, durant les guerres médiques, 500 Mantinéotes combattirent aux Thermopyles aux côtés de Léonidas, mais parfois elle changea d'alliance et combattit Sparte. Contrairement à celle de Sparte, sa constitution était démocratique : Polybe la donne en exemple.

Au cours de son histoire, trois grandes batailles eurent lieu à Mantinée : celle du Ve siècle pendant la Guerre du Péloponnèse, celle du IVe siècle et celle du IIIe siècle avant notre ère.

Lors de la bataille de 362 av. J.-C., les Thébains y vainquirent la coalition athénienne-spartiate au IVe siècle av. J.-C., mais leur général Epaminondas s'y fit tuer. N'ayant pas d'enfants, il aurait dit : « je laisse deux filles immortelles, Leuctres et Mantinée » et, en expirant : « J'ai assez vécu, puisque je meurs sans avoir été vaincu. » Au siècle suivant, Mantinée est détruite par la ligue achéenne, mais renaît de ses ruines sous le nom d'Antigonée (Ἀντιγόνεια / Antigóneia, du nom du roi de Macédoine, chef de la ligue). C'est sous ce nom qu'elle devient, au IIe siècle av. J.-C., une alliée romaine. Ce fut la seule cité grecque à prendre le parti d'Octave avant la bataille d'Actium, et bien lui en prit.

Elle resta romaine tandis que l'Empire évoluait en un État oriental, grec et chrétien, avant de disparaître au VIe siècle ou au VIIe siècle[1] à la suite de l'invasion slave du Péloponnèse.

Personnalités liées à la ville

Bibliographie

Notes

  1. S. Hodkinson et H. Hodkinson, Mantineia and the Mantinike: Settlement and Society in a Greek Polis, in The Annual of the British School at Athens', 76, 1981, p. 239
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