Manon des sources (film, 1986)
Manon des sources est un film dramatique franco-helvético-italien réalisé par Claude Berri, sorti en 1986. Adapté du deuxième tome éponyme du diptyque romanesque L'Eau des collines de Marcel Pagnol, le film est la suite de Jean de Florette sorti la même année.
Pour les articles homonymes, voir Manon des sources.
Réalisation | Claude Berri |
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Scénario | Claude Berri d'après l'œuvre de Marcel Pagnol |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Pathé |
Pays d’origine |
France Italie Suisse |
Genre | Film dramatique |
Durée |
120 minutes (version cinéma) 2 x 66 min (version téléfilm en deux parties) |
Sortie | 1986 |
Série
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Le film a été diffusé en version longue sous la forme de deux téléfilms de 66 minutes les [1] et [2] sur Antenne 2. La diffusion de la version cinématographique a quant à elle eu lieu le [3] sur Antenne 2.
Synopsis
Les années ont passé depuis la mort de Jean de Florette. Ugolin Soubeyran est désormais propriétaire des Romarins et prospère grâce à la culture des œillets. Son oncle César souhaite maintenant qu'il se marie pour perpétuer le nom de la famille. Ugolin tombe sous le charme de Manon, la fille du bossu, devenue une belle jeune femme. Mais la vérité sur les circonstances qui ont conduit son père à la mort menace d'éclater à tout moment. Ugolin, malgré les avertissements de son oncle, essaye désespérément de séduire la jeune femme. Cette dernière, par souci de vengeance, va boucher la source. Un jeune instituteur arrive au village, et tombe sous le charme de la belle sauvageonne, qui va tomber à son tour amoureuse de lui.
Résumé détaillé
Plusieurs années après la mort de Jean de Florette, Ugolin Soubeyran prospère sur son lieu-dit perché sur un coteau, les Romarins. Il s'est lancé dans la culture de fleurs, principalement des œillets, qu'il vend à bon prix. Manon, la fille de Jean, est désormais une belle jeune femme. Elle est devenue bergère et vit comme une ermite dans les collines environnantes, sa mère étant retournée en ville. Elle évite autant qu'elle peut les contacts avec les villageois.
César, le Papet, oncle vieillissant d'Ugolin, somme son neveu de se marier et d'avoir des enfants car il est le dernier des Soubeyran. Le Papet veut qu'il transmette tout l'or du clan Soubeyran à ses enfants et qu'il ne reproduise pas ce qu'ont fait les anciens, trop orgueilleux. En effet, les multiples mariages entre cousins ont donné deux folles et trois suicidés. Ugolin ne tarde pas à éprouver un amour passionnel envers Manon, sans la reconnaitre, au départ, pour qui elle est. Il l'a aperçue un matin se baignant nue dans une cascade et il est immédiatement tombé sous son charme. Mais Manon soupçonne le rôle criminel joué par Ugolin dans l'échec de son père à vivre de sa terre. Elle le repousse vivement et s'éprend de Bernard Olivier, le jeune instituteur du village. Ce dernier, qui n'est pas originaire de la région, ne la juge pas, comme le font les autres habitants des lieux, sur sa parenté ou sur sa condition.
La bergère surprend une conversation entre deux villageois qui parlent entre eux de la surprenante source « retrouvée » par Ugolin sur le terrain des Romarins. Elle comprend que tous savaient qu'il y avait une source aux Romarins mais qu'aucun n'a envisagé d'avertir son père. Les habitants ne voulaient en effet pas qu'un « étranger au village » vive dans les lieux, quand bien même ils lui revenaient de droit. Ils ont alors laissé le bossu s'épuiser à la tâche, jusqu'à mourir en tentant de creuser un puits.
Plus tard, en voulant retrouver une chèvre tombée dans un trou, elle découvre par hasard le petit lac souterrain qui permet aux sources des environs d'être alimentées. Avide de vengeance envers les habitants et consciente de tout ce qu'elle a perdu à cause d'eux, elle la bouche consciencieusement durant la nuit. La panique se répand dans le village, qui est en sursis sans eau courante. Lors d'un sermon mémorable, le curé fait comprendre qu'il sait que les villageois ont porté préjudice au défunt Jean de Florette (sans doute grâce à une confession d'Anglade, le bigot).
Le village ne parle que du sermon du curé et l'on commence à accuser Ugolin et le Papet, qui se défendent malgré les accusations publiques de Manon. Un témoin inattendu, Eliacin, l'idiot du village au tempérament agressif, intervient et confirme les dires de Manon. Ugolin est désespéré. Il propose de racheter ses fautes en offrant tous ses biens à Manon si elle l'épouse mais elle le rejette avec dégoût. Ugolin se suicide quelques heures plus tard par pendaison, laissant le Papet esseulé et meurtri de voir disparaitre le dernier espoir de voir sa famille se perpétuer.
Manon révèle à l'instituteur son rôle dans le tarissement de la source et ils vont la déboucher ensemble. Ils se marient quelques semaines plus tard. Le temps passe et Manon tombe enceinte. Le Papet mène désormais une vie solitaire, ponctuée par des visites sur la tombe de son neveu.
Une de ses vieilles amies, une aveugle nommée Delphine, revient au village qu'elle a quitté il y a fort longtemps. Alors qu'ils sont assis tous les deux sur un banc, à bavarder, elle lui reproche de ne pas avoir répondu à une lettre très importante, des décennies auparavant. Cette lettre a été écrite par Florette, la mère de Jean, qui avait une liaison avec le Papet. Il faisait à cette époque son service militaire en Afrique du Nord et la lettre s'est égarée. Ému, il jure à Delphine, réticente à le croire, qu'il ne l'a jamais reçue.
Elle lui raconte que Florette, enceinte du Papet, l'implorait de promettre, par retour de courrier, de prendre soin d'elle et de l'épouser, lui permettant ainsi d'éviter la honte d'être fille-mère. La réponse ne venant pas, elle accepta, par nécessité, l'offre de mariage d'un homme de la ville. Pour éviter les ragots, elle partit du village de son enfance et n'y revint jamais. Elle donna naissance à un enfant moins de cinq mois après son départ. Il naquit bossu, ce qui fut attribué aux tentatives de sa mère de provoquer une fausse couche, et fut prénommé Jean.
Le Papet, mortifié, comprend qu'il a causé la mort de son propre fils. Rongé de remords et sentant sa fin proche, il fait venir le curé dans sa maison pour se confesser. Il écrit ensuite à Manon, sa petite-fille, lui expliquant toute l'histoire et lui léguant tout ce qu'il possède. Il meurt la nuit suivante dans son costume de cérémonie.
Fiche technique
- Titre : Manon des sources
- Réalisateur : Claude Berri, assisté de Xavier Castano et Pascal Baeumler
- Producteur : Pierre Grunstein, Alain Poiré
- Scénario : Claude Berri, Gérard Brach, Marcel Pagnol (roman)
- Photographie : Bruno Nuytten
- Montage : Hervé de Luze, Geneviève Louveau
- Musique : Jean-Claude Petit, Giuseppe Verdi (thème)
- Pays : France
- Genre : Film dramatique
- Durée : 120 minutes
- Date de sortie :
- France :
Distribution
- Yves Montand : César Soubeyran dit « Le Papet »
- Daniel Auteuil : Ugolin Soubeyran dit « Galinette »
- Emmanuelle Béart : Manon Cadoret
- Hippolyte Girardot : Bernard Olivier, l'instituteur
- Élisabeth Depardieu : Aimée Cadoret, la veuve de Jean et mère de Manon
- Margarita Lozano : Baptistine, la sorcière qui vit avec Manon[4]
- Yvonne Gamy : Delphine, la vieille aveugle qui apprend la vérité au Papet
- Ticky Holgado : le « Génie rural »
- Didier Pain : Eliacin
- Marc Betton : Martial
- Jean Maurel : Anglade
- Roger Souza : Ange
- Jean Bouchaud : Le curé
- Gabriel Bacquier : Victor
- Armand Meffre : Philoxène
- Pierre Nougaro : Casimir
- André Dupon : Pamphile, le menuisier
- Patrick Portal : l'enfant de chœur
- Pierre-Jean Rippert : Cabridan
- Chantal Liennel : La bonne de César Soubeyran
Récompenses (1987)
- César de la meilleure actrice dans un second rôle : Emmanuelle Béart
- César du meilleur acteur : Daniel Auteuil (pour Jean de Florette et Manon des sources)
Autour du film
- Le film a été tourné dans le Vaucluse à Mirabeau pour les scènes du café, de la fontaine et de l'école et à Vaugines pour celles de l'église et du cimetière.
- Comme clin d'œil à Marcel Pagnol, Fernandel, et aux acteurs provençaux du début du cinéma parlant (Fernand Charpin, Charles Blavette, etc.), Fransined, le frère de Fernandel est recruté pour les deux volets de la saga : il y joue le petit rôle d'un fleuriste.
- Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart étaient en couple au moment du film. Ce fut difficile pour Emmanuelle Béart de jouer un personnage qui éprouve une haine maladive vis-à-vis d'Ugolin incarné par son compagnon de l'époque. Il lui fallut sept jours en pleine canicule à la fin d'un tournage de huit mois pour jouer la scène où elle accuse en public devant tout le village Ugolin et Papet d'être coupables de la mort de son père, Jean de Florette.
- Emmanuelle Béart était réticente pour tourner devant une centaine de techniciens la scène où Manon se baigne nue. Pour l'encourager, le réalisateur Claude Berri lui montra l'exemple en se dévêtant puis en allant plonger nu dans la rivière. Emmanuelle Béart, mise en confiance par son acte, se dénuda dans la foulée et joua sa scène.
- Yvonne Gamy a également joué dans la version de Marcel Pagnol en 1952.
Notes et références
- « Antenne 2 23/12/1988 20:40:48 01:03:54 Manon des sources : 1ère partie », sur ina.fr
- « Antenne 2 30/12/1988 20:40:50 01:06:16 Manon des sources : 2ème partie », sur ina.fr
- « Antenne 2 24/07/1990 20:52:20 01:56:02 Manon des sources », sur ina.fr
- Le mari de Baptistine n'apparaît pas dans Manon des Sources alors qu'il apparaît dans le film précédent Jean de Florette. Dans le film de 1952, Baptistine jette un sort au village car la tombe de son mari a été supprimée, dans la version de Claude Berri, nous pouvons penser que le mari de Baptistine est mort avant le début du second film.
Voir aussi
Articles connexes
- Jean de Florette
- Manon des sources, film de 1952
- Ugolin
- Colline de Jean Giono, qui conte aussi la recherche de l'eau des collines et sa disparition soudaine.
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- http://lieuxdetournages.over-blog.com/2014/04/manon-des-sources-claude-berri-1986.html
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