Malamine Koné

Malamine Koné[2] est né dans le village de Niéna, situé à 400 kilomètres de Bamako. Ses premières années de vie sont assez rudes car il doit se débrouiller seul, ses parents ayant émigré en France. C’est à l’âge de dix ans qu’il peut enfin les rejoindre en Seine-Saint-Denis grâce à la loi sur le regroupement familial. Il allait découvrir alors l’école, mais doit travailler deux fois plus que les autres pour s’intégrer et apprendre le français. Après deux années en classe francophone, il a enfin pu suivre une scolarité normale jusqu’à l’obtention d’un DEUG de droit. Il rêvait de faire ses premiers pas au Quai des Orfèvres pour être commissaire de police, métier qui le passionnait et qu'il voulait exercer pour pouvoir protéger les autres.

Parallèlement, Malamine Koné pratique la boxe anglaise. Malheureusement, il est contraint d'arrêter en 1995, victime d’un accident de la route, après avoir évité de peu l’amputation de la jambe gauche. Limité physiquement après douze opérations du genou, il se remet en question et s’intéresse à ce qui l'entoure. Il se rend compte que les tenues vestimentaires de ses amis allaient devenir sa nouvelle source d’inspiration.

C’est en 1999 que Malamine Koné crée sa propre marque de sport, Airness.

Sans moyens financiers ni techniques pour rivaliser avec les grandes marques de sport, il dispose néanmoins de quelques atouts majeurs : un nom, Airness, qui veut dire « toujours plus haut, toujours plus fort » et un logo, une panthère, pour symboliser la combativité. C’est sur le terrain qu'il a appris les rouages du métier : le matin, il s’improvisait agent commercial pour placer ses premiers T-shirts auprès de magasins spécialisés ; l’après-midi, il préparait les quelques dizaines de pièces commandées, les rangeait dans un sac de sport pour ensuite se transformer en livreur.

Pour faire connaître sa marque au grand public, Malamine Koné comprit très vite qu’il lui fallait des ambassadeurs. Certains joueurs comme Djibril Cissé et Didier Drogba, ou des personnalités comme Jean-Pierre Papin et Guy Roux vont être séduites par l’originalité de ses produits et vont accepter l’idée de signer un contrat extrasportif avec Airness.

Rapidement, la marque connaît une ascension fulgurante. Pour mieux asseoir sa notoriété et se positionner comme une véritable marque de sport, Malamine Koné s’attaque alors au cercle fermé des grands équipementiers sportifs.

En 2004, le Stade Rennais sera la première équipe à être sensible à l’histoire et à la créativité de la jeune marque.

Airness devient successivement l’équipementier exclusif des clubs de football suivants : Valenciennes, Nantes, Lille, Toulouse, Le Havre, Auxerre, Renne, Genk (Belgique), Fulham (Angleterre), Boavista (Portugal), et des sélections nationales suivantes : Mali, Guinée, Bénin, Gabon, Burkina Faso, Congo Brazza, République Démocratique du Congo.

La marque se diversifie et devient équipementier officiel dans le basket-ball avec le SLUC Nancy et dans le rugby avec Bourgoin-Jallieu dans l’élite du Top 14. En 2006, Airness fait une entrée très remarquée dans le monde du tennis en signant avec le russe Nikolay Davydenko numéro 4 mondial et Nadia Petrova classée 8^e à la WTA. Grâce à ces différents partenariats, Airness s’implante sur le marché international.

Aujourd’hui, ce sont 11 licenciés qui travaillent au quotidien dans des secteurs majeurs comme le textile, les chaussures, les chaussettes, la papeterie et la bagagerie scolaire, le téléphone portable, les stylos, le linge de maison, les lunettes et les parfums.