Maison allumette

Les maisons allumettes sont des demeures où résidaient autrefois les ouvriers travaillant dans les usines d'allumettes, usines que l'on retrouvait un peu partout dans Gatineau, au Québec. Ces maisons construites en bois, ont une apparence bien particulière. Leurs façades étroites, construites en hauteur, avec un toit très pentu à deux versants et alignées les unes à la suite des autres, leur donnent l'apparence d'allumettes cordées bien sagement dans leur boite. Comme elles sont construites en bois, au moindre incident elles prenaient feu, ce qui facilitait la propagation des incendies. Beaucoup de ces maisons ont été détruites par d'importants incendies qui ont sévi fin XIXe siècle, début du XXe siècle. Heureusement, plusieurs de ces maisons ont traversé l'épreuve du temps. On peut donc encore en voir sur l'Île-de-Hull, à Pointe-Gatineau, dans Deschênes, et le Vieux-Aylmer. Elles font partie du patrimoine industriel de la ville de Gatineau et de l'histoire de ses ouvriers. La préservation de ce volet de l'histoire fait donc partie de la politique patrimoniale de Gatineau [1].

Le terrain

Les propriétaires des usines possédaient aussi les lots entourant leurs usines. Afin de loger leurs ouvriers, ils subdivisaient ces lots en petites parcelles, qu'ils louaient à leurs ouvriers, avec bail d'une durée de cinq ans. Afin de pouvoir accommoder le plus d'ouvriers possible, ils eurent l'idée de diviser les terrains en lanières étroites, ce qui du même coup, augmentait leurs revenus de location.

Les ouvriers étaient à la merci des propriétaires fonciers, car ces derniers avaient le loisir de ne pas renouveler le bail.

Un nombre suffisamment important de gens ont dû se retrouver dans cette catégorie, vu que le Gouvernement du Québec a adopté la Loi sur les constituts ou sur le régime de tenure[2] (abrogée en 1994)[3] qui favorisait ce type de locataires.

La construction

Les ouvriers ne disposant pas d'un revenu élevé, et risquant d'être évincés du terrain qui ne leur appartenait pas, ne pouvaient pas se permettre d'investir dans la construction de leur demeure. Souvent ils se procuraient du bois de construction à même les surplus de l'usine, et se contentaient d'une demeure qui leur procurait le confort, mais sans superflu. Le fait qu'ils aient été locataires du terrain explique aussi le fait que ces maisons n'arborent aucune fantaisie, aucun surplus architectural.

Bibliographie

  • Pierre-Louis Lapointe, Outaouais, Le Hull industriel 1900/1960, Industrial Hull 1900/1960, vol. 1, Société d’histoire de l’Outaouais, , 104 p. (lire en ligne), « Loi relative aux constituts... », p. 19-23

Notes et références

  1. Ville de Gatineau, Au cœur de notre patrimoine : Politique du patrimoine de la Ville de Gatineau, , 25 p. (ISBN 978-2-920961-78-4, lire en ligne)
  2. . « Loi relative aux constituts et au régime de tenure dans la cité de Hull », S.Q. 1924, chap. 99 [lire en ligne]
  3. . « Loi sur l'application de la réforme du Code civil », L.Q. 1992, chap. 57, art. 522

Liens externes

  • . « Loi sur les constituts ou sur le régime de tenure », RLRQ, chap. C-64. (version en vigueur : Abrogée le Ier janvier 1994) [lire en ligne]
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