Maison du Griffon

La maison du Griffon est localisée à l'angle de la place Champollion et de la rue Boutaric au centre de la ville de Figeac, dans le département du Lot, en région Occitanie.

La maison du Griffon était un élément constitutif de la commanderie templière de Figeac créée vers 1187, sous le règne de Philippe Auguste et le pontificat de Clément III, à l’extrémité de la ville au lieu-dit La Curie Basse. Celle-ci se déplace intra-muros vers 1214 dans le quartier situé entre la rue du Griffoul et la place Champollion. Cette nouvelle commanderie du Griffol est alors associée à un hôpital d’Oltrapont (ultra pontem) situé sur la place Haute (ou de l’Avoine ; aujourd’hui place Champollion) destiné aux pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle[2].

Après 1307, la commanderie passe aux mains des Hosptaliers qui s'en retirent dès 1358. L'hôpital d'Oltrapont est transféré à Saint-Jacques le 30 juin 1670 dans le cadre d'un regroupement général des divers hôpitaux de Figeac.

La Toré del Grifol ou tour du Griffon constituait le cœur de la commanderie avant son morcellement après 1358. Une galerie du XVII^e siècle la relie encore à l'ouest au bâtiment des serviteurs, édifié au-dessus des écuries en face de l’échoppe du maréchal-ferrant et au sud un bâtiment du XIV^e siècle la relie à une autre annexe qui a probablement abrité la banque des Templiers[3].

La façade médiévale reste caractéristique malgré la création d'un entresol et le percement d'ouvertures modernes à chaque étage. Le bâtiment se présente avec un rez-de-chaussée en grès de moyen appareil et deux étages à pans de bois entre des chaînes d'angle en pierre, en encorbellement sur des modillons. Son rez-de-chaussée s'ouvre par deux arcades brisées sur la principale place marchande de la ville alors que la porte d'entrée se trouve sur la rue latérale de Boutaric[4].

Au premier étage, la pièce principale mesure environ cinq mètres de côté et sa hauteur était de trois mètres cinquante. Elle est largement ouverte sur la place par des fenêtres à deux colonnettes et trois arcs légèrement brisés. Ces fenêtres fermées par des volets intérieurs blocables par une barre de bois étaient munies de coussièges. Le sol devait être en plancher ou dallé de carreaux de terre cuite. Une cheminée permettait de chauffer la pièce et d'y préparer les repas. Un évier et des latrines étaient aménagés dans le mur[4].

Sur la façade sud des traces de poutres de plancher attestent de la présence d'un troisième étage à pans de bois avec des combles particulièrement élevés. Ces quatre niveaux confèrent un aménagement exceptionnel pour une maison médiévale et expliquent sa qualification de Tour du Griffon. Au XVII^e siècle, les pans de bois du second étage ont laissé place à une maçonnerie de blocs aux dimensions régulières et un étage d'entresol a été réalisé au XIX^e siècle[4].

Inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 4 avril 1996[5] le bâtiment se visite toujours. Reconstitué dans son état d’origine, il présente tous les éléments de confort dont on pouvait disposer au XIII^e siècle[6].