Maison de la brique

Le musée La Maison de la brique, installé sur la site même d'une ancienne briqueterie, permet de découvrir le fonctionnement d'une usine artisanale de brique du début du XXe siècle.

Des expositions retraçant l'histoire du métier de briquetier, de la brique et de son utilisation en Basse-Normandie permettent d'en savoir plus sur ce savoir-faire.

Le musée est installé dans une ancienne briqueterie de la commune de Saint-Martin-d'Aubigny.

Histoire

Une première briqueterie à Périers

L’histoire de l’emploi de la terre remonte au néolithique, au cours du 3e millénaire avant J-C. Son bassin d’exploitation était alors le proche orient. Quelque peu délaissée par la suite, l’argile connait un nouvel essor au milieu du XIXe siècle, avec la fabrication de brique, de tuile et de poterie. Il s’agit d’un moment favorable, entre les deux révolutions industrielles, où de nombreuses constructions collectives se développent, comme les mairies, les gares, les écoles, les casernes ou encore les usines.

Dans cette période favorable et en expansion, le marquis de Piennes, maire de Périers et grand chambellan de la reine-impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, fit construire une briqueterie en 1872 sur la commune de Périers, route de Montsurvent. Ceci permit d’employer plus de 10 personnes, alors que le chômage existait déjà ! Il garda cette activité pendant 1 an et la revendit.

La briqueterie de Périers changea plusieurs fois de main, et c’est en 1887 qu’un certain Georges Texier l’acheta. L’argile était alors extraite à proximité de la briqueterie de Périers. Cependant, une quinzaine d’année plus tard, le filon d’argile arrivait à épuisement : il fallait prospecter à nouveau. C’est à Saint-Martin-d’Aubigny que Mr Texier trouva une veine d’argile de très bonne qualité. L’argile était alors extraite à Saint-Martin-d’Aubigny, puis transportée jusqu’à Périers. Toute cette manutention poussa Mr Texier à construire une nouvelle briqueterie, à Saint-Martin-d'Aubigny.

L'installation de la briqueterie à Saint-Martin-d'Aubigny

L’histoire de la briqueterie de Saint-Martin-d’Aubigny commence en 1913. Le transport d’argile devenant trop compliqué, des bâtiments furent construit directement sur le site d’extraction. Mr Texier y installe des fosses de pourrissage, des hangars abritant les machines et des séchoirs de 60 mètres de long. Ainsi, on pouvait maintenant fabriquer et sécher les produits qui seront ensuite transportés et cuits à Périers.  

Mais la Première Guerre mondiale éclata, les hommes furent mobilisés et ce fut la fin de la briqueterie de Périers. Au retour de la guerre, Mr Texier fit construire les derniers éléments de la briqueterie de Saint-Martin-d’Aubigny, notamment le four.  Ainsi, à partir de ce moment, en 1923, toutes les phases de fabrication étaient assurées à Saint-Martin-d’Aubigny et la briqueterie de Périers n’avait plus lieu d’être.

À la fin de ces travaux, il céda son entreprise à son fils, Georges Texier également. L’activité y était importante jusqu’en 1930, époque où le ciment et le béton armé commencèrent à apparaître dans la construction. L’effectif passa de 12 à 4 ouvriers. La briqueterie ferma définitivement ses portes en 1939, lors de la mobilisation pour la Seconde Guerre mondiale. Georges Texier appartenait également à un réseau de résistance. Il suggéra, en mai 1944, de cacher des armes dans la briqueterie. Ces dernières ont ensuite permis de faire sauter la ligne stratégique de Coutances à Cherbourg. Quelques semaines plus tard, le bourg de Périers est bombardé, le 27 juin vers 15h. La briqueterie, située à seulement 2 kilomètres à vol d’oiseau de Périers, en fait également les frais. Une partie du bâtiment principal fut ravagée par des obus incendiaires.

Dans cet état, Georges Texier ne fit jamais rouvrir la briqueterie, les travaux étant trop conséquents pour le bénéfice rapporté. D’abord laissée à l’abandon, elle fut ensuite utilisée par un agriculteur pour engranger du fourrage. Après quelques années d’utilisation, l’agriculteur souhaita démolir le four, afin de libérer de l’espace de stockage. Elle devait être abattue comme toutes les briqueteries du département.

Un musée unique en Normandie

C’est à ce moment que nait l’histoire du musée. La commission du patrimoine de l’ADAME des Marais, une association qui valorise le territoire des marais de Marchésieux, l’a repérée et de là, la commune de Saint-Martin-d’Aubigny, aidée par le Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin, qui venait d’être créé, réhabilita ce site industriel pour l’ouvrir au public en 1994.

Niché dans un écrin de verdure en plein cœur du centre Manche, le musée La Maison de la brique propose de remonter le temps. Cette ancienne briqueterie du XIXe et XXe siècle permet aux visiteurs de découvrir ou de redécouvrir ce savoir-faire artisanal aujourd’hui oublié. Ce musée unique en son genre retrace l’histoire du métier de briquetier, de la brique et de son utilisation en Basse-Normandie. Au cours de la visite, les visiteurs peuvent découvrir les différentes étapes indispensables à la fabrication d’une brique : la carrière d’extraction, les fosses de pourrissage, les machines et outils servant à la fabrication, les séchoirs et l’immense four à flammes renversées !

Muséographie

La restauration du site permet la vision dans son ensemble d'un site de production, avec notamment la carrière d'extraction, les fosses de pourrissage, les machines, les séchoirs, le four et la cheminée[1].

Cette base industrielle est complétée par des expositions permettant une présentation de l'histoire du métier et de son produit la brique.

Notes et références

  1. Michelin, Les plus beaux lieux du... Patrimoine industriel, Michelin, 2011 (ISBN 9782067157262) p. 57 extrait (consulté le 17 mai 2011).

Bibliographie

  • Levavasseur Joelle. « La briqueterie de Saint-Martin d'Aubigny ». dans Le Viquet, Saint-Jean, no 108, 1995

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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