Mériadec Rivière

Mériadec Rivière, né le à Nantes et mort le dans le 15e arrondissement de Paris, est un contrôleur général économique et financier français et responsable d'associations au sein du mouvement familial.

Pour les articles homonymes, voir Rivière (homonymie).

C'est un spécialiste des questions de politique familiale française.

Biographie

Famille

Antoine Mériadec Rivière[alpha 1] est né le à Nantes, du mariage d'Henri Rivière, ingénieur-géomètre, et de Cécile Noury[2]. Il est l'arrière-petit-fils d'Émile Rivière, président-fondateur de la Société préhistorique française et inventeur en 1890 du terme spéléologie.

Le , il épouse Marie-Béatrice Bouyer, petite-fille d'Émile Decré. De ce mariage, sont issus trois enfants[2].

Il meurt le [6] à Paris dans le 15e arrondissement[7].

Formation

Après des études à l'externat des Enfants-Nantais à Nantes, il poursuit ses études au sein de l'université Paris-II[2].

Il est titulaire d'une maîtrise de droit et d'un diplôme d'études supérieures de droit communautaire. Il est également diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (IEP)[2].

Mériadec Rivière est ancien élève de la promotion Léon Blum de l’École nationale d'administration[2].

Carrière professionnelle

Nommé en 1975 administrateur civil à la direction générale des Impôts au ministère de l’Économie, des Finances et du Budget, il est en 1977 chargé du bureau des conventions fiscales internationales à la direction de la législation fiscale au ministère chargé du Budget. En 1979, il est conseiller technique à la commission des finances du Sénat. En 1981, il est nommé chef du bureau de l'impôt sur les sociétés et de l'impôt sur les grandes fortunes à la direction de la législation fiscale au ministère chargé du Budget. En 1984, il est conseiller du président de la Chambre de commerce et d'industrie de Nantes et en 1987 il est nommé chef de service à la Commission des opérations de bourse (COB)[2],[8].

Il quitte alors la fonction publique et rentre au Crédit lyonnais où il est responsable du département fiscal. En 1999, il entre à la Deutsche Bank, nommé conseiller du président[2].

En 2001, il revient dans la fonction publique où il est nommé contrôleur général économique et financier[alpha 2] au ministère de l’Économie, des Finances et de l'Emploi ; puis au ministère de l’Économie, de l'Industrie et de l'Emploi[2], jusqu'au où il est admis à la retraite[10].

À ce titre, il est membre du Conseil national de l'information statistique[11]

Mouvement familial

Engagement associatif

Mériadec Rivière est une personnalité engagée dans le mouvement familial en France compte tenu des responsabilités qu'il y exerce. Membre d'association familiale, administrateur de l'Union départementale des associations familiales (Udaf) de Paris depuis 1998, il préside cette institution de 2003 à 2016[12].

Il est par ailleurs administrateur de l'Union nationale des associations familiales (Unaf) depuis 2008[2]. Il y est membre du bureau et président du département Économie - Consommation – Emploi[13] et représente l'Unaf au Haut Conseil de la famille[14].

Il est également administrateur de la Confédération des organisations familiales de l'Union européenne (Coface)[15].

Prises de position

Mériadec Rivière est reconnu comme spécialiste des questions de politique familiale française[16] dont il rappelle qu'il ne faut pas la confondre avec la politique sociale. Ainsi, lorsqu'en octobre 2014, le budget 2015 de la Sécurité sociale prévoit de nouveaux coups de rabot sur les aides aux familles, Mériadec Rivière constate que ce n’est rien moins que l’orientation progressive de « la politique familiale vers une politique sociale : les aides sont en effet soumises aux conditions de ressources et ces conditions sont toujours abaissées ». Le principe d’universalité de la politique familiale « qui compense la charge d’une famille » est ainsi remis en cause[17].

Conférencier sur le thème « La fiscalité et son impact dans la vie des familles »[18], il fait part des « nombreuses erreurs » qu'il a rencontrées dans l'ouvrage Pour une révolution fiscale de Thomas Piketty[19], invité à exposer ses théories lors d'une assemblée générale de l'Unaf[20].

Le , lors de l'assemblée générale de la fédération nationale de la Médaille de la famille française, il rappelle la différence entre politique familiale et politique sociale : « Cette confusion entre la politique sociale et la politique familiale — qui a pour but de réaliser l’équité horizontale entre les ménages sans enfants et les ménages chargés de famille à égalité de revenus — est d’autant plus pernicieuse qu’elle frappe, en proportion, plus les familles ayant de nombreux enfants.L’ensemble de ces mesures portent une atteint grave à la politique familiale et sont d’autant moins justifiées qu’une récente note de janvier 2015 de la direction du Trésor - réalisée qui plus est avant la mise sous conditions de ressources des allocations familiales - a montré que l’écart de niveau de vie, à égalité de revenus, est inférieur de 26 % pour une famille de trois enfants par rapport à un ménage sans enfants et que l’incidence des transferts sociaux (allocations) et des mesures fiscales ( quotient familial ) ne réduit cet écart que de 15 points. Même après prise en compte du quotient familial et des allocations familiales cet écart demeure de 11 % ! »[21].

Début 2016, l'Insee annonce qu'en 2015, le nombre de naissances en France a baissé de 2,4 %. Après la formule d'Yves Thréard, éditorialiste du Figaro « Si François Hollande n’est pas parvenu à inverser la courbe du chômage pour le meilleur, il aura réussi à inverser celle de la natalité pour le pire » et bien qu’il existe de très nombreux facteurs pouvant influer sur la démographie, une chose est certaine selon Mériadec Rivière : « À supposer que ces réformes ne soient pas la cause de la baisse enregistrée, elles n’auront certainement pas encouragé les naissances »[22].

Le , lors d'une conférence de presse du mouvement familial Confédération nationale des associations familiales catholiques, il pointe cette corrélation : « plus vous avez d’enfants et plus la mise sous condition de ressources est contraignante ». Il s’étonne ensuite : « On aurait pu trouver une justification sociale [à ces mesures]. Or, elles n’ont en rien amélioré ni la situation des familles les plus pauvres, ni celle des pensionnaires de petites retraites. On aurait pu penser aussi que l’économie réalisée sur le dos de la politique familiale aurait permis de financer d’autres types d’aides aux familles, ccomme le nombre de places disponibles en crèches »[16].

Le , lors de la conférence Politique familiale, 20 ans d’abandon, il déclare que « La politique familiale est de plus en plus marquée par l’individualisation »[23].

De façon connexe à ces questions de politique familiale, il s'intéresse au désarroi des parents face au danger du cannabis ; le constat : « Il existe des campagnes de prévention dans les établissements scolaires auprès des jeunes, mais les parents ne sont pas suffisamment informés. Souvent, ils ne se rendent pas compte si leur enfant se drogue ou non, et si c'est le cas, ils sont désemparés. ». Face à ce désarroi, « la meilleure réponse est de préférer le dialogue avec l'adolescent au discours moralisateur »[24].

Distinctions

Mériadec Rivière est nommé chevalier de l'ordre national du Mérite le et promu officier le en sa qualité de « contrôleur général, membre d'une mission de contrôle »[25].

Le , il est nommé chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur en tant que « contrôleur général économique et financier » et pour « 41 ans de services »[26].

Liens externes

  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
  • Enregistrement vidéo de la conférence Politique familiale, 20 ans d’abandon le
  • Enregistrement radio de l'intervention (à partir de 23 min 30 s) de Mériadec Rivière dans l'émission « Vivante Église » de Radio Présence, le , sur le thème de la politique familiale.
  • Interview de Mériadec Rivière par Ariane Lecointre-Cloix le sur le thème Fin des cotisations familiales : quel risque pour les familles ?

Notes et références

Notes

  1. Son nom de famille est « Rivière » et non pas « Rivière de Précourt », comme indiqué parfois, compte tenu de l'arrêt rendu par la cour d'appel de Bourges le , confirmant le jugement du tribunal de Château-Chinon du refusant à son père Raoul d'ajouter « de Précourt » à « Rivière »[1].
  2. Le contrôle général économique et financier intervient dans des organismes dans lesquels l’État possède des intérêts majoritaires […] ou qui relèvent de la catégorie des opérateurs de l’État, ainsi que des organismes indépendants de l’État autorisés à percevoir (ou bénéficiaires) des taxes, redevances ou cotisations à caractère obligatoire. […] Garant de la bonne gestion de l’argent public, le contrôleur général apprécie les risques, notamment financiers, et mesure la performance des organismes qu’il contrôle pour alerter les dirigeants et en rendre compte aux directions de tutelles et aux ministres. Pour ce faire il doit à la fois collecter la bonne information, transformer cette information brute en analyses stratégiques, anticiper pour bâtir et proposer les solutions les plus pertinentes, puis accompagner la mise en œuvre du changement et les démarches de progrès[9].

Références

  1. Arrêt rendu par la cour d'appel de Bourges le .
  2. Who's Who in France, édition 2013, pages 1894.
  3. « Cote LH/2341/11 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  4. Généalogie de la famille Rivière.
  5. Site consacré à Michel Noury.
  6. Biographie en ligne.
  7. « Fichier Insee des actes de décès : Mériadec Antoine Rivière » (consulté le ).
  8. « COB Mériadec Rivière Georges Bontemps », sur le site du quotidien Les Échos, (consulté le ).
  9. La mission de contrôle du CGEFi sur le site du ministère de l’Économie et des Finances.
  10. Arrêté du portant admission à la retraite (contrôleurs généraux).
  11. Les membres du comité du label de la statistique publique.
  12. « Conseil de Paris : Rapport final de la mission sur les familles monoparentales », (consulté le ).
  13. « Conseil d’Administration », sur le site de l'Union nationale des associations familiales (consulté le ).
  14. Liste des membres, sur www.hcf-famille.fr.
  15. Site de la COFACE.
  16. Guilhem Dargnies, « Politique familiale : les AFC veulent un débat », sur le site du magazine Famille chrétienne, (consulté le ).
  17. Ariane Lecointre, « Congé parental : des économies sur le dos des familles », sur le site du magazine Famille chrétienne, (consulté le ).
  18. Bulletin de l'association familiale de la région brestoise.
  19. « Suite AG Unaf », sur le site du mouvement Associations familiales protestantes, (consulté le ).
  20. « Assemblée générale de l’Unaf les 25 & 26 juin 2011 à Nancy, en présence de Roselyne Bachelot-Narquin », sur le site de l'Union nationale des associations familiales, (consulté le ).
  21. « Allocution de Mériadec Rivière », sur le site de la fédération de la Médaille de la famille française, (consulté le ).
  22. Hugues Lefèvre, « Baisse de la natalité : la faute au gouvernement ? », sur le site du magazine Famille chrétienne, (consulté le ).
  23. « Mériadec Rivière : « La politique familiale est de plus en plus marquée par l’individualisation » », sur le site Lengadoc Info, (consulté le ).
  24. Martine Laronche, « Le désarroi des parents face au danger du cannabis », sur le site du quotidien Le Monde, (consulté le ).
  25. Décret du portant promotion et nomination.
  26. Décret du portant promotion et nomination.
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