Mémoire interdite. Témoignages sur la révolution culturelle au Tibet

Mémoire interdite. Témoignages sur la révolution culturelle au Tibet est un ouvrage de l'écrivaine chinoise d'origine tibétaine Tsering Woeser.

Mémoire interdite. Témoignages sur la révolution culturelle au Tibet
Auteur Tsering Woeser
Pays Taïwan
Genre essai
Version originale
Langue chinois
Titre 《西藏记忆》
Éditeur Taipei: Lotus Publishers, Taiwan, Dàkuài wénhuà 大块文化
Date de parution 2006
ISBN 9867291840
Version française
Traducteur Li Zhang, Bernard Bourrit
Éditeur Gallimard
Collection Bleu de Chine
Date de parution 2010
Nombre de pages 563
ISBN 2070131157

Présentation

Sur la base de photos prises durant la révolution culturelle au Tibet par son père, alors cadre dans l’armée populaire de libération, Tsering Woeser, interviewa de 1999 à 2006, 70 personnes photographiées. Elle conserva 23 témoignages (dont celui de Demo Wangjoe Dorjee) pour un ouvrage, qu’on ne trouve pas en Chine où il est interdit[1] et qui fut publié en chinois à Taïwan en 2006 [2]. Elle veut comprendre pourquoi des temples comme le Jokhang ont été saccagés par de jeunes gardes rouges, comprenant des Han, mais aussi une majorité de Tibétains, venus de Pékin ou des lycées de Lhassa. Woeser explique : « Les plus jeunes, souvent, croyaient vraiment à la propagande de Mao. Elle était efficace et, d'ailleurs, on y a cru dans le monde entier. Mais on s'aperçoit aussi combien de gens n'avaient pas le choix : ils participent parce qu'ils ont peur. Parce que c'est la seule manière de survivre. » La traduction française de l'ouvrage de Woeser est parue en 2010[3], et la traduction anglaise en 2020[4].

Accueil critique

En , Michel Crépu, journaliste et critique littéraire, présente l'ouvrage de Tsering Woeser dans la Revue des deux Mondes. En conclusion à cette présentation, il indique que « le plus étrange, le plus stupéfiant de tout cela, c’est la faculté d’endurance, la patience, le substrat caché où brûlait la petite lampe sacrée aux pires heures. Les bouddhas ont été détruits, les moines massacrés, mais l’ultime racine n’a pas été arrachée » et si « la Chine n’a pas eu son Soljenitsyne, cette modeste stèle tibétaine nous laisse voir un instant ce qu’il pourrait en être d’un Archipel chinois »[5].

Barthélémy Courmont indique qu'au-delà des témoignages, Tsering Woeser engage une réflexion sur la culpabilité d’une génération de Tibétains emportée dans les « délires d’une folie incontrôlable ». C’est un nouveau regard sur les excès dans lesquels s’engagea un peuple, « de façon désordonnée, voir chaotique ». Une invitation à comprendre la révolution culturelle, sans chercher de coupables ni de victimes[6].

Martine Bulard, journaliste du Monde diplomatique, considère les témoignages d’acteurs de l’époque recueillis par Tsering Woeser comme « bouleversants, loin de tout manichéisme »[7].

Éditions

Références

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