Lytechinus variegatus

C'est un gros oursin régulier de forme arrondie et légèrement aplatie (à l'âge adulte), pouvant dépasser 10 cm de diamètre pour 5 cm de hauteur[1]. Ses radioles (piquants) pointues sont nombreuses, épaisses, densément réparties mais courtes (1-2 cm[1]). Elles sont réparties à la surface du test (coquille) en cinq doubles sections, alternées d'intervalles presque nus et de couleur claire (les « aires ambulacraires », où se situent les podia). Les radioles sont généralement verdâtre ou brunâtres, mais leur couleur est très variable suivant les individus (blanc, violet, rose, orange, rouge...). La couleur générale de l'animal est souvent blanchâtre ou verdâtre, avec des radioles colorant plus ou moins les zones interambulacraires[2].

La plupart des autorités scientifiques de classification s'accordent à distinguer deux sous-espèces : Lytechinus variegatus carolinus (Agassiz) et Lytechinus variegatus variegatus (Lamarck)[3]^,[4]^,[5]. L. v. carolinus est présent en Floride (et parfois jusqu'en Caroline) et généralement plus coloré (rose, rouge, violet).

Cet oursin peut être confondu avec son proche cousin l'« oursin joyau » Lytechinus williamsi, qui est cependant plus petit et pourvu de pédicellaires violet sombre très visibles.

Cet oursin vit à faible profondeur, dans les lagons coralliens calmes, les mangroves, les herbiers ou les fonds sableux. Il affectionne tout particulièrement les herbiers d'« herbe à tortue » (Thalassia testudinum), et fuit les eaux turbides. Il vit de la surface à 50 m de profondeur, et occasionnellement plus profond (au moins jusqu'à 250 m)[2].

On le trouve principalement dans la mer des Caraïbes, des Bermudes au Brésil[2].

C'est un oursin principalement herbivore, qui se nourrit d'algues et d'herbes marines (surtout l'« herbe à tortue » Thalassia testudinum). Son régime peut cependant être plus omnivore si besoin, l'oursin pouvant brouter une grande diversité d'aliments à l'aide de sa mâchoire solide (la « lanterne d'Aristote »). Pendant la journée, il se recouvre souvent de graviers et de débris d'algues ou de corail pour se camoufler, ce qui le rend difficile à voir et augmente les chances de marcher dessus[1].

La reproduction est gonochorique, et mâles et femelles relâchent leurs gamètes en même temps en pleine eau, où œufs puis larves vont évoluer parmi le plancton pendant quelques semaines avant de se fixer[2].

Comme tous les oursins vivant à proximité de la surface, l'oursin variable est souvent responsables de vives douleurs quand un baigneur marche dessus par inadvertance : ses épines ont tendance à se casser dans la plaie, ce qui les rend presque impossibles à enlever entièrement[1]. Heureusement, il n'est pas venimeux, et ne présente pas de grand danger si la plaie est correctement désinfectée : le corps dissoudra les morceaux de silice en quelques semaines[2].

Cet oursin est comestible, et consommé aux Antilles en « blaff d'oursins ». Il est également consommé au Venezuela, où existent des élevages[2].

• (en) Référence World Register of Marine Species : espèce Lytechinus variegatus (Lamarck, 1816)
• (fr) Référence SeaLifeBase : espèce Lytechinus variegatus (Lamarck, 1816) (+ noms communs)
• (en) Référence Paleobiology Database : Lytechinus variegatus Lamarck 1816
• (fr+en) Référence ITIS : Lytechinus variegatus (Lamarck, 1816) (+ version anglaise)
• (en) Référence Animal Diversity Web : variegatus/ Lytechinus variegatus
• (en) Référence uBio : Lytechinus variegatus (Leske, 1778)
• (fr) Référence DORIS : espèce Lytechinus variegatus
• (en) Référence NCBI : Lytechinus variegatus (taxons inclus)

• Jack Harrang, « Lytechinus variegatus », sur SousLesMers, François Cornu (consulté le 24 octobre 2013)
• « Lytechinus variegatus », sur SNV.Jussieu.fr (consulté le 24 octobre 2013)

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