Lucretia Mott

Lucretia Mott, née Coffin le dans le Nantucket et décédée le à Philadelphie d'une pneumonie[1], était une féministe, abolitionniste, enseignante et prédicatrice quaker nord-américaine.

Biographie

Jeunesse et formation

Lucretia Mott, âgée.

Lucretia Coffin[2] naît le dans le Nantucket, elle est la seconde des cinq enfants de Thomas Coffin Jr. et d'Anna Folger Mott. Son père est capitaine de baleinier et sa mère est gérante de magasin[3],[4]. La famille fait partie des quakers (la Société religieuse des Amis)[5], qui croient en l'égale valeur de tous devant Dieu et grandit dans un milieu où l'indépendance des femmes va de soi. Elle étudie dans un collège quaker le Nine Partners[6],[7]. Elle y apprend l'horreur de l'esclavage en écoutant les conférences du Quaker abolitionniste Elias Hicks, son intérêt pour les droits des femmes y compris droit de vote des femmes est éveillé, lorsqu’elle découvre que les enseignantes du Nine Partners sont moins bien rémunérées que leurs collègues masculins, c'est ainsi qu'elle décide qu'elle vouera sa vie à mettre fin à deux injustices[8].

En 1809, ses parents s’installent à Philadelphie, deux ans après, elle épouse le partenaire de son père James Mott[9].

Carrière

La maison de James et Lucretia Mott était le centre du mouvement antiesclavagiste à Philadelphie[9] et une étape du Chemin de fer clandestin (Underground Railroad). Les femmes étaient en ce temps considérées comme inadéquates pour l'activité publique. Lucretia Mott fonda pourtant en 1833 la Philadelphia Female Anti-Slavery Society (Société féminine antiesclavagiste de Philadelphie). Elle fut souvent menacée, ce qui ne l'empêcha pas de mener ses multiples activités[10].

Le congrès mondial pour l'abolition de l'esclavage qui se tint à Londres en 1840 refusa la participation formelle de Lucretia Mott et de ses collègues de lutte. Elle pu cependant y rencontrer des activistes européennes comme Elizabeth Jesser Reid, future fondatrice du Bedford College[11]. Elle mobilisa alors d'autres femmes abolitionnistes, avec Elizabeth Cady Stanton, jusqu'à la convention de Seneca Falls pour les droits des femmes de 1848 (à laquelle elle est invitée par Jane Hunt). La « Déclaration de sentiments » qui en est issue est considérée comme l'acte fondateur du mouvement féministe nord-américain.

Lorsque l'esclavage a été aboli en 1865, elle a préconisé de donner aux Noirs américains le droit de vote.

Lucretia Mott appartenait au groupe de libéraux qui fondèrent en 1867 la Free Religious Association, avec entre autres Isaac Mayer Wise et Ralph Waldo Emerson. Les quakers furent fortement influencés par ses positions théologiques.

Vie personnelle

En 1811, Lucretia épouse James Mott, le couple donne naissance à six enfants[3].

Lucretia repose au Fair Hill Burial Ground (en) de Philadelphie, aux côtés de son époux décédé en 1868[12].

Archives

Les archives de Lucretia Mott sont déposées aux bibliothèques du Swarthmore College et du Pomona College[13],[14].

Publications

En général, en tant prédicatrice quaker, Lucretia Mott exprimait spontanément ce que la lumière intérieure lui dictait (she spoke from the divine light within) et elle n'a pas rédigé ses sermons ou discours. Elle a rarement écrit un texte destiné à publication. Cependant, ses capacités d'expression ont fait d'elle une importante abolitionniste, féministe, et réformatrice.

Son Sermon aux étudiants en médecine (Sermon to the Medical Students) est publié en 1849[15]. Son Discours sur la femme (Discourse on Woman) sur les restrictions touchant les femmes aux États-Unis, est publiée en 1850[16].

Bibliographie

  • Constance Buel Burnett, Lucretia Mott : Girl of Old Nantucket, Bobbs-Merrill Company, 1951, rééd. 1 juin 2000, 192 p. (ISBN 978-0-672-50125-8),
  • Otelia Cromwell, Lucretia Mott., New York, Russell & Russell, 5 février 1958, rééd. 1 juin 1971, 264 p. (ISBN 978-0-8462-1579-0, lire en ligne),
  • Alma Lutz, Crusade for freedom; women of the antislavery movement, Boston, Beacon Press, , 360 p. (OCLC 437484, lire en ligne),
  • Lloyd C.M. Hare, The greatest American woman, Lucretia Mott, New York, Negro Universities Press, , 328 p. (ISBN 978-0-8371-3593-9, lire en ligne),
  • Henry Warner Bowden, Dictionary of American religious biography, Westport, Connecticut, Greenwood Press, , 581 p. (ISBN 978-0-8371-8906-2, lire en ligne), p. 319-320,
  • Margaret Hope Bacon, Valiant Friend : The Life of Lucretia Mott, Walker & Company, 1980 rééd. 1 mars 1990, 292 p. (ISBN 978-0-8027-0645-4, lire en ligne),
  • Margaret Hope Bacon, Mothers of Feminism : The Story of Quaker Women in America, San Francisco, Harper & Row, 1 août 1986, rééd. 1989, 292 p. (ISBN 978-0-06-250046-5, lire en ligne),
  • Jean Fagan Yellin, The Abolitionist Sisterhood : Women's Political Culture in Antebellum America, Cornell University Press, juin 1994, rééd. 21 juillet 2009, 388 p. (ISBN 978-0-8014-8011-9, lire en ligne),
  • Norma Johnston, Remember the Ladies : The First Women's Rights Convention, New York, Scholastic, 1 janvier 1995, rééd. 1 mars 1995, 180 p. (ISBN 978-0-590-47086-5, lire en ligne),
  • Lucile Davis, Lucretia Mott : A Photo Illustrated Biography, Capstone Press, , 32 p. (ISBN 978-1-56065-749-1, lire en ligne),
  • Dorothy Sterling, Lucretia Mott, The Feminist Press at CUNY, , 240 p. (ISBN 978-1-55861-217-4, lire en ligne),
  • Kathryn Kish Sklar, Women's Rights Emerges within the Anti-Slavery Movement, 1830-1870, Boston, Bedford / St. Martin's, , 248 p. (ISBN 978-0-312-10144-2, lire en ligne),
  • Gina DeAngelis, Lucretia Mott, Chelsea House Publications, , 118 p. (ISBN 978-0-7910-5295-2, lire en ligne),
  • (en) Carol Faulkner, Lucretia Mott's heresy : abolition and women's rights in nineteenth-century America, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, 1 janvier 2011, rééd. 7 juin 2011, 291 p. (ISBN 978-0-8122-4321-5),


Hommages

Timbre représentant Elizabeth Stanton, Carrie Chapman Catt et Lucretia Mott, émis en 1948. « 100 years of progress of women, 1848-1948 » est écrit sous les portraits.
  • En 1948, un timbre postal honore Lucretia Mott et deux autres femmes à l'occasion du centième anniversaire du lancement du mouvement pour les droits des femmes aux États-Unis.
  • 1983 : cérémonie d'inscription au National Women's Hall of Fame[5].

Notes et références

  1. (en) History com Editors, « Lucretia Mott », sur HISTORY (consulté le )
  2. (en) « Lucretia Mott | Biography & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. (en-US) « Lucretia Mott », sur National Women's History Museum (consulté le )
  4. (en) History com Editors, « Lucretia Mott », sur HISTORY (consulté le )
  5. (en-US) « Mott, Lucretia », sur National Women’s Hall of Fame (consulté le )
  6. (en) McMillen Sally, Seneca Falls and the Origins of the Women's Rights Movement, New York, Oxford University Press, , 322 p. (ISBN 978-0-19-518265-1, lire en ligne)
  7. (en-US) « Lucretia Mott », sur Biography (consulté le )
  8. (en-US) « Lucretia Mott - Women's Rights National Historical Park (U.S. National Park Service) », sur www.nps.gov (consulté le )
  9. (en-US) « Lucretia Coffin Mott | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  10. (en-US) « Encyclopedia of Greater Philadelphia | Lucretia Mott », sur philadelphiaencyclopedia.org (consulté le )
  11. Sybil Oldfield, "Reid , Elisabeth Jesser (1789–1866)" dans le Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004; online edn, May 2011.
  12. « Lucretia Coffin Mott (1793-1880) - Mémorial Find... », sur fr.findagrave.com (consulté le )
  13. (en-US) « An Inventory of the Mott Manuscripts, 1831-1959 », sur Swarthmore College
  14. (en-US) « Mott Project », sur www.mott.pomona.edu (consulté le )
  15. (en) Lucretia Mott, « A Sermon to the Medical Students », sur anti-slavery.org, .
  16. (en) Lucretia Mott, « Votes for Women: Selections from the National American Woman Suffrage Association Collection, 1848-1921, "Discourse on woman" », sur American Memory, Bibliothèque du Congrès.

Voir aussi

Liens externes

  • Portail des femmes et du féminisme
  • Portail du XIXe siècle
  • Portail de l’esclavage
  • Portail des droits de l’homme
  • Portail des Afro-Américains
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.