Louis-Rémy Aubert-Roche

Louis-Rémy Aubert-Roche est un médecin français né le à Vitry-le-François et mort à Paris le . Il fut médecin en chef de la Compagnie du Canal de Suez et dirigea le service des maladies contagieuses pendant la construction du Canal[1].

Il fut, en 1846, l'un des fondateurs du périodique L'Union médicale, avec Amédée Latour et Gustave-Antoine Richelot.

Il est le gendre du médecin Louis Charles Roche qui fut président de l'Académie de médecine.

Biographie

Fils de Remy Antoine Aubert, de Sompuis qui était marchand et proche de la famille Royer-Collard et de Marie Madeleine Leblanc. Il fit ses études au collège de garçons de Vitry-le-François avec Delauny-Decriennes et Etienne Gallois. Il était à Paris pour y faire ses études de médecine et participait aux événements des Tuileries en 1830 contre les Gardes Suisse puis rentrait à Vitry lors d'une épidémie de choléra en pour y soigner ses habitants, passait sa thèse le . Il était membre de la Société des droits de l'homme et prit part aux événements lors du Massacre de la rue Transnonain en . Un procès s'ouvrant, il s’exilait en Egypte et fut condamné par contumace à dix ans de détention.

Il fit un voyage en Abyssinie avant de revenir exercer à l'hôpital d'Alexandrie où il rencontrait le vice-consul Lesseps. Il commençait comme médecin major pour le Pacha dans l'hôpital Lesbekie, puis l'hôpital Kars el Rin avant d'aller à l'hôpital Ras el Tin où il continuait son travail de médecin comme civil. Il quittait l'Egypte en . Il obtint sa grâce grâce à l'intervention du conte de Molé et Pierre-Paul Royer-Collard. Il épousait Melle Roche en et ajoutait alors le nom de son beau-père célèbre médecin à son patronyme. Il participa aux journées de février 1848 à Paris et était lieutenant à la cinquième légion[2] entrait parmi les premiers dans la cour des Tuileries[3]. Il est alors nommé Commissaire général par le gouvernement provisoire et se présente à la députation pour la Marne mais fut battu par Jean Bertrand (homme politique, 1809-1869). En 1853 il condamné avec Prudhon à trois mois de prison pour ses articles dans des journaux républicains et fut détenu à Prison Sainte-Pélagie puis à la Conciergerie. En 1857 il fut nommé médecin chef de la compagnie de Suez et resta en Egypte jusqu'en 1869.

Il fut chevalier de la Légion d'honneur le [4], de l'ordre saints Maurice et Lazare, de Ordre de Léopold, d'Isabelle la Catholique et commandeur de l'ordre de François Joseph[5].

Aubert-Roche et l'usage médical du cannabis

Il est connu pour son ouvrage de 1840 intitulé De la peste ou typhus d'Orient : Documents et observations recueillies pendant les années 1834 à 1838, en Égypte, en Arabie, sur la Mer Rouge, en Abyssinie à Smyrne et à Constantinople, dans lequel il décrit ses observations médicales en Afrique du Nord et au Moyen-rient. Dans ce livre, il fait mention du haschisch comme possible traitement pour la peste bubonique et la fièvre typhoïde. Cette conviction est basée sur le fait que les Égyptiens qui consomment du haschisch semblent être moins sensibles aux maladies touchant les Européens[6].

Aubert-Roche n'est pas le premier médecin du XIXe siècle à faire mention d'un possible usage médical des drogues à base de cannabis. En 1839 notamment, William Brooke O'Shaughnessy de la compagnie anglaise des Indes orientales publie un traité appelé On the Preparation of the Indian Hemp or Gunja, Transactions of the Medical and Physical Society of Bengal.

Références

  1. (en) Richard Leslie Hill, A biographical dictionary of the Sudan, , 409 p. (ISBN 0-7146-1037-2, lire en ligne), p. 62
  2. Journal de la garde nationale et de l’armée du 1 mars 1848.
  3. Echo de la Marne du 27 février 1848.
  4. sur la base Léonore.
  5. Nécrologie dans le Messager de la Marne, 26 décembre 1874 par M. Deconveance.
  6. (en) Chris Conrad, Hemp for health : the medicinal and nutritional uses of Cannabis sativa, Inner Traditions / Bear & Company, , 264 p. (ISBN 0-89281-539-6, lire en ligne), p. 20
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