Louis-Claude Vincent

Louis-Claude Vincent, né le au Puy-en-Velay et mort le à Marsat, est un ingénieur hydrologue français, diplômé de l'École supérieure des travaux publics (promotion 1925). Il a également publié des essais notamment sur la notion d'eau parfaite[1].

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Biographie

Durant douze ans ingénieur conseil pour les services d'eau et d'égouts de centaines de communes françaises, Louis-Claude Vincent acquiert statistiquement la conviction que « Les taux de mortalité due aux maladies graves (tuberculose, cancer, maladies cardiovasculaires…) sont directement liés à la qualité de l'eau délivrée aux populations. Ces taux augmentent quand l'eau est très minéralisée et rendue « potable » après traitement et adjonction de produits chimiques oxydants comme le chlore. »[2].

Il fonde en 1961 le Centre de recherche Bioélectronique à Avrillé (Maine-et-Loire) avec le Docteur en pharmacie Jeanne Rousseau. Celle-ci présidera l'Association de Bioélectronique (A.B.E.), de sa fondation en 1989 jusqu'à 2008.

Il est professeur en hygiène alimentaire dans un établissement libre d'enseignement supérieur à l'École d'anthropologie de Paris entre 1955 et 1960, où il donne notamment des cours sur les boissons[3].

Il est le cofondateur de la Société internationale de bio-électronique Vincent (SIBEV) avec le médecin allemand le Dr Franz Morell.

Il a figuré au comité de patronage de Nouvelle École[4].

« Bio-électronique »

La bioélectronique insiste sur le fait que nous avons besoin d’énergie sous la forme de protons et d'électrons. Elle recommande ainsi de consommer une eau et des aliments chargés d’énergie et d’éviter ceux qui en sont dépourvus… c’est-à-dire les eaux chlorées, trop minéralisées ou encore les aliments raffinés industriels.

Cette énergie primordiale se mesure relativement facilement via deux paramètres physico-chimiques de base :

  • La richesse en protons se mesure par le potentiel hydrogène ou pH : plus une eau est acide (pH < 7), plus elle est riche en protons (ions hydrogène H+) et en activité magnétique.  
  • La richesse en électrons se mesure par le facteur d’oxydoréduction ou rH2 : plus une eau ou un aliment est oxydant (rH2 > 28), plus il épuise l’organisme en captant ses électrons.
[réf. nécessaire]

Pour les adeptes de la Bioélectronique, l’eau biocompatible devrait idéalement posséder les caractéristiques énergétiques suivantes :

  • légèrement acide, soit un pH compris entre 5,5 et 6,8 ;
  • légèrement réductrice (anti-oxydante) ou neutre, soit un rH2 compris entre 25 et 28;
  • légèrement minéralisée (entre 10 et 120 mg/l), soit une résistivité supérieure à 6000 ohms (et inférieure à 50 000 ohms).[5],[6]

Le caractère scientifique dont se réclame la bio-électronique de Vincent n'est pas reconnu par la communauté scientifique ; la bio-électronique de Vincent fonctionnerait sur ce que le physicien français Sébastien Point, chroniqueur pour la revue Science et Pseudoscience, qualifie d'« apparente scientificité »[7]. Dans un autre article, le même auteur alerte également sur les passerelles existantes entre différentes pseudo-sciences comme notamment la bioélectronique de Vincent, la géobiologie, ou encore la chromathérapie et dénonce la naissance d'un « corpus pseudoscientifique autosuffisant »[8].

Racisme

Il se fait le « vulgarisateur du très nazi "Message d’Uppsala" [...], vraisemblablement rédigé en 1958 par un groupe raciste français en relation avec le Nouvel Ordre Européen ». Ce pamphlet est publié dans Le Valentinois (numéro de juillet-août 1960) assorti d'une présentation dans laquelle il reprend les thèses gobiniennes quant à l'inégalité des races humaines sur la base de « différenciations biologiques ». Ainsi met-il en garde contre le métissage qui constituerait une « violation des lois de la vie ».

[...] les concepts mentaux et moraux des races jaunes et noires sont totalement différents de ceux de la race blanche. De cela, le "Message d'Uppsala" nous apporte la certitude, fondée sur les différenciations biologiques. Entre l'homme blanc, le jaune et le noir il existe de profondes différences d'aptitude - contrairement à tous les mensonges professés à ce jour. Différences dans le poids de l'encéphale, dans l'anatomie du cerveau, dans la structure du fond de l'oeil et dans la physiologie nerveuse [...]. Cette différenciation de l'hérédité totale entraîne des différences peu sensibles dans l'aptitude à enregistrer des informations données par le monde extérieur, mais des différences énormes dans l'aptitude à utiliser ces informations, à les combiner entre elles efficacement, de manière à accroître leur masse générale (science pure), soit à les transformer en moyens d'action sur la Nature (science appliquée). Le cerveau blanc, le cerveau jaune et le cerveau noir sont trois ordinateurs électroniques de conceptions différentes [...]. Dès lors il faut dénoncer la fausse doctrine de l'égalité des races et, en particulier, le transfert de recettes techniques des Blancs aux Jaunes et aux Noirs. De même il faut dénoncer cette violation des lois de la vie qu'est le métissage. Car le métissage est la juxtaposition et non la fusion impossible, en vertu des lois de la génétique, de deux hérédités radicalement divergentes, dans un même organisme, chez un même individu.[9]

Cette « brochure raciste »[9] est republiée dans la revue anticommuniste Psyché-Sôma (numéro de novembre 1960 - janvier 1961). On peut y lire une vitupération contre « [...] les inepties d'une démoniaque politique d'égalité raciale [qui] voulaient que les hordes jaunes et noires viennent un jour faire la loi sur les terres d'Europe, violant nos femmes et nos filles blanches, dont ils sont avides par le fait d'une irrésistible frénésie sexuelle pendant que les hommes seraient soumis à l'esclavage négro-chinois dont on ne revient pas. »[10] D'après Pierre-André Taguieff, ces propos « [dévoilent] l’une des inspirations occultes de la Nouvelle Droite » dans la mesure où ils théorisent le « message biopolitique » porté par les revues de la Nouvelle droite Europe Action et Nouvelle Ecole.[11]

Bibliographie

  • Bio-Électronique Vincent - Évolution de 1952 à 1986, Éditions Stec, 1979.
  • Traité de bio-électronique, Éditions Stec, 1979.
  • Le Paradis perdu de Mu, Éditions de la Source, 1969.
  • Aperçu sur la bio-électronique, Pacomhy, 1954.

En collaboration avec son frère Pierre :

  • Louis-Claude Vincent et Pierre Vincent, Aménagement hydro-électrique des Alpes occidentales, projet franco-italo-suisse dit de Val-d'Isère, d'après MM. Louis-Claude et Pierre Vincent frères, 1948.
  • Louis-Claude Vincent et Pierre Vincent, Vincent frères Louis-Claude et Pierre, Considérations diverses sur l'énergie hydro-électrique, base de l'économie moderne et richesse des nations , 1948.
  • (en) Fluid-Testing Device, United Stated Patent number: 2886771, , délivré en [12]

Notes et références

  1. « Les types d'eau: l'eau parfaite selon la bioélectronique de Vincent (BEV)et d'autres critères », sur www.lemieuxetre.ch (consulté le )
  2. « Site Officiel de la Bioélectronique Vincent », sur Votre santé naturelle (consulté le )
  3. Site personnel de l'École d'Anthropologie
  4. « Comité de patronage », Nouvelle École, no 66, , p. 2-5.
  5. « Pourquoi la Bioélectronique dérange-t-elle autant ? »,
  6. Benoît Saint Girons, La qualité de l'eau, Médicis, , 218 p. (ISBN 978-2-85327-695-5), p. 68-77
  7. « La bio-électronique  : noyée dans un verre d’eau / Afis Science - Association française pour l’information scientifique », sur Afis Science - Association française pour l’information scientifique (consulté le ).
  8. « Géobiologie de l’habitat  : un simulacre de science / Afis Science - Association française pour l’information scientifique », sur Afis Science - Association française pour l’information scientifique (consulté le ).
  9. Pierre-André Taguieff, « Le néo-racisme différentialiste. Sur l'ambiguïté d'une évidence commune et ses effets pervers », Langage & société, vol. 34, no 1, , p. 69–98 (DOI 10.3406/lsoc.1985.2039, lire en ligne, consulté le )
  10. Christian de Brie, « Habits neufs et fausses pudeurs de l’extrême droite », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  11. « Pierre-André Taguieff, L'Héritage nazi. Des Nouvelles Droites européennes à la littérature niant le génocide », sur phdn.org (consulté le )
  12. (en) Brevet no 2886771 - Google Patent Search.

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