Littérature de colportage

La littérature de colportage désigne une première forme de littérature dite « populaire », apparue en Europe distribuée par les colporteurs.

En Europe

Cette littérature, au départ urbaine et locale, fut ensuite popularisée par les colporteurs et sur du papier de mauvaise qualité non couvert, elle est imitée. Tout en restant prudent, Roger Chartier considère qu'elle constituait l'une des sources principales de culture des masses populaires en France[1] ; d'autres, à l'instar de Carlo Ginzburg, insistent sur notre ignorance des modes de réception de ces textes ; cependant les historiens s'accordent sur l'importance — difficilement mesurable — de la culture orale : les illettrés se contentaient d'en apprécier les gravures, quand il y en avait, mais la plupart du temps, ils pouvaient avoir accès au texte lors de séances de lecture collective. Toutefois, une clientèle mélangée s’approprie ces livres, et ce, pendant près de deux siècles.

Hors de France, se développent à la même époque le Volksbuch (Allemagne) et le chapbook (Angleterre).

Exemple en France

La Bibliothèque bleue avant tout, une formule éditoriale nouvelle inventée et imprimée à Troyes dès 1602 par les frères Oudot, notamment Nicolas Oudot dont l'enseigne est le chapon d'or couronné[2]. L'impression en était de mauvaise qualité et de petit format ; les cahiers (assimilables à une brochure d'aujourd'hui) recouverts d'une couverture de papier couleur bleu gris (comme la couverture bon marché qui enveloppait les pains de sucre), d'où l’appellation qui, à l'époque, fut d'abord celle de livres bleus[3].

Par types

Elle se fait sous forme d'almanachs comme les almanachs des bergers, les Messager boiteux, l'almanach de Liège.

Ou de romans comme le roman de Huon.

Notes et références

  1. Roger Chartier in Dictionnaire encyclopédique du Livre, Cercle de la Librairie, 2003, t. 1, pp. 294-295 (ISBN 9782765408413)
  2. Anne Marie Christin, Écrire, voir, conter, Revue de l'U.F.R., , p. 86
  3. Lise Andriès, La Bibliothèque bleue au dix-huitième siècle : une tradition éditoriale, Taylor Institution, , p. 9

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