Liadain

Liadain est une poétesse irlandaise, du VIIe siècle. Elle nous est connue par un conte du IXe ou du début du Xe siècle.

Biographie

Selon l'histoire Comracc Líadaine ocus Cuirithir, qui remonte au 9e ou au début du 10e siècle, Liadain de Corkaguiney est une poétesse irlandaise itinérante sur le territoire des habitants du Connacht. Elle rencontre Cuirithir mac Doborchu, poète originaire de la région[1].

Cuirithir lui propose lors d'une fête de la bière : « Pourquoi ne faisons-nous pas union, ô Liadain? Brillant serait notre fils que vous engendreriez. ». Liadain a répondu « Ne le faisons pas, afin que ma tournée ne soit pas gâchée pour moi. Si vous pouviez revenir pour moi, chez moi, je viendrai avec vous ». Ils ont dormi ensemble cette nuit-là et se sont séparés le lendemain[2].

Liadain devient religieuse, avant que Cuirithir n'aille à sa rencontre. Il est possible qu'il s'agisse d'un conflit entre l'amour et la religion. Une autre hypothèse est celle du refus de la maternité Liadain et donc du renoncement de son activité en tant que poétesse itinérante[2].

Le couple demande l'aide spirituelle de Saint-Cummine (Cummaíne Fota). Le mariage spirituel, est un thème fréquent en hagiographie et dans la vie des femmes religieuses, en particulier au Haut et au Moyen-Âge tardif. Ce qui est surprenant, c'est que le récit date du neuvième ou début du dixième siècle[2].

Une grande partie du verset du texte est remplie de regrets. Cuirithir et Líadain semblent ne pas vivre dans le même espace. Cuirithir, devient moine à son tour. Líadain demande à Cummaíne Fota un sursis de leur séparation, qui est accordé tant qu'une personne de la communauté dort entre eux comme gardien. Cuirithir est ensuite envoyé dans un autre monastère puis part en pèlerinage en Irlande. Líadain part à sa recherche et retourne sur les lieux de leur pénitence. Elle meurt peu de temps après. Cummaíne Fota dépose sur la tombe de Líadain la pierre sur laquelle elle a pleuré son amour pour Cuirithir[3].

Traduction

Ruth Lehmann propose une traduction d'une partie du conte, racontée par Liadain:

No pleasure
in deed done to loving-one;
tormenting without measure.
What madness
not to give him happiness,
though fear of God feed sadness.
No ruin,
his affair desirable
through pain heaven pursuing.
Cause slender
through me troubled Cuirithir,
though I was gentle, tender.
I'm Liadan;
it is I loved Cuirithir;
truly, though said by heathen.
Brief hour
together with Cuirithir;
our closeness then a dower.
Woods singing
to me beside Cuirithir
with somber sea-sounds dinning.

I wonder
it would trouble Cuirithir,
any deal made asunder.
No hiding:
he was my heart's true lover,
though I loved all beside him.
Flames flowing
burst my heart, now desperate, dead without him - this knowing. No.

Bibliographie

  • (en) Moirin Cheavasa, traducteur, Liadain and Curithir, Oxford, B.H. Blackwell, (lire en ligne)
  • (en) Ruth Preston Miller Lehmann, An Introduction to Old Irish, New York, Modern Language Association of America,

Postérité

Líadain fait partie des femmes qui sont citées dans l’œuvre The Dinner Party de Judy Chicago[4].

Notes et références

  1. Stempel, Esser and Slocum, 2016
  2. « Love and Commitments in Early Medieval Ireland: The Account of Líadain and Cuirithir – Medieval Studies Research Blog: Meet us at the Crossroads of Everything », sur sites.nd.edu (consulté le )
  3. « Comrac Liadaine ocus Cuirithir 'The Encounter of Liadain and Cuirithir' », sur lrc.la.utexas.edu (consulté le )
  4. « Brooklyn Museum: Liadain », sur www.brooklynmuseum.org (consulté le )

Liens externes

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