Les Éduts

Les Éduts est une commune du Sud-Ouest de la France située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine).

Les Éduts

Le château d'eau, le bâtiment le plus haut de la commune.
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Arrondissement Saint-Jean-d'Angély
Intercommunalité Vals de Saintonge Communauté
Maire
Mandat
Françoise Guéret
2020-2026
Code postal 17510
Code commune 17149
Démographie
Gentilé Edutois
Population
municipale
59 hab. (2018 )
Densité 7,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 59′ 32″ nord, 0° 12′ 55″ ouest
Altitude Min. 105 m
Max. 156 m
Superficie 8,05 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Matha
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Les Éduts
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime
Les Éduts
Géolocalisation sur la carte : France
Les Éduts
Géolocalisation sur la carte : France
Les Éduts
Liens
Site web les-eduts.fr

    Ses habitants sont appelés les Édutois[1].

    Cette très petite commune a comme particularité de posséder le plus haut village perché de toute la Charente-Maritime.

    Géographie

    Le plus haut village de la Charente-Maritime

    La petite commune des Éduts, qui appartient au canton de Matha, est située entre deux collines élevées dont l'une culmine à 156 alors que le bourg se trouve sur l'autre colline. Le village des Éduts a la particularité d'être le village le plus élevé de la Charente-Maritime, où il occupe le sommet d'un coteau de 145 de hauteur. Celui-ci se trouve à proximité du point culminant du département situé dans la commune voisine de Contré.

    La commune appartient géographiquement aux premières hauteurs de la partie méridionale du seuil du Poitou où le relief se relève assez brusquement dans le nord-est de la Charente-Maritime. Par son altimétrie moyenne, la commune des Éduts fait partie des quatre communes les plus élevées de la Charente-Maritime où aucun point de son territoire communal n'est inférieur à 100 mètres d'altitude comme pour les communes voisines de Saleignes, Vinax et Romazières.

    Un site de causse

    Située géologiquement sur les terrains du Jurassique supérieur, la commune a un sol argilo-calcaire qui présente les caractéristiques communes des terres de groie.

    Si aucun cours d'eau n'est référencé par le Sandre dans la commune, le sous-sol karstique présente des allures de causse avec des problèmes d'asséchement chronique des terrains en été. Mais bien amendés et fertilisés, ces sols donnent de bonnes terres à céréales où les productions locales sont stockées dans le puissant silo de la commune voisine de Saleignes. Un paysage d'openfield, de formation récente, caractérise aujourd'hui le finage communal des Éduts dans sa partie centrale qui a été fortement défrichée au détriment des vastes forêts alentour.

    Une commune boisée

    Un tiers environ de la commune est constitué de bois et de forêts où ces dernières sont des morceaux détachés des grands massifs forestiers domaniaux des forêts d'Aulnay et de Chef-Boutonne.

    Dans les parties orientales de la commune, quelques bois épars sont encore présents et sont des morceaux détachés de la vaste forêt d'Aulnay qui, au Moyen Âge, s'étendait beaucoup plus au sud du territoire communal.

    C'est surtout dans le nord que prédominent les bois sur les terrains les plus montueux et les plus secs portant principalement des chênaies. Celles-ci forment la Foye de Saint-Jean qui est une fraction de forêt isolée dépendant de la forêt domaniale d'Aulnay composée également du Bois de Chantemerlière qui se situe plus au nord, au-delà de la limite communale[Note 1]. Cette forêt était originellement une hêtraie comme son toponyme l'indique clairement et devait certainement appartenir à l'ancienne abbaye de Saint-Jean-d'Angély qui possédait de nombreux bois et fiefs dans les paroisses de la vicomté d'Aulnay. Le GRP de la Sylve d'Argenson, grand circuit de randonnée pédestre, la traverse d'est en ouest.

    Aux portes du village perché des Éduts se profile la forêt de Fontaine dont une importante fraction occupe toute la partie méridionale de la commune. Cette chênaie, qui est aujourd'hui une dépendance domaniale de la Forêt de Chef-Boutonne, prolonge au nord la forêt de Fontaine qui s'étend sur une grande partie de la commune voisine de Fontaine-Chalendray.

    Localisation

    Les Éduts se trouve à 13 km à l'est d'Aulnay-de-Saintonge, chef-lieu du canton le plus étendu de la Charente-Maritime, et à 33 km à l'est de Saint-Jean-d'Angély, chef-lieu d'arrondissement de la Charente-Maritime et principale ville de la Saintonge du Nord.

    Le bourg le plus proche et le plus important par son équipement en services de première nécessité est celui de Néré. Cet ancien chef-lieu de canton auquel appartenait Les Éduts est situé à seulement 2,5 km au sud-ouest, sur la D 131, route départementale qui relie Néré à Chef-Boutonne.

    La ville des Deux-Sèvres la plus proche est Chef-Boutonne qui est également un chef-lieu de canton, lequel est situé à 25 km au nord-est directement par la D 131.

    La ville la plus proche en Charente est Ruffec qui se situe à 33 km à l'ouest.

    Communes limitrophes

    Toute la commune des Éduts est sise dans le département de la Charente-Maritime bien que le département voisin des Deux-Sèvres soit très proche que séparent au nord-est et à l'est les petites communes forestières et céréalières de Saleignes et de Romazières.

    Au nord du village des Éduts, le Bois de Chantemerlière qui s'étend sur plusieurs centaines d'hectares occupe un plateau élevé et karstique et sépare la commune du village forestier de Vinax.

    À l'ouest, s'étend la vaste commune de Néré qui englobe les petits villages de Chez Naudin et de Paradis, autrefois dépendances de l'ancienne paroisse poitevine des Éduts. Elle l'enserre également au sud.

    Communes limitrophes des Éduts[2]
    Vinax Saleignes
    Romazières
    Néré

    Urbanisme

    Typologie

    Les Éduts est une commune rurale[Note 2],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5]. La commune est en outre hors attraction des villes[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (75,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (70,2 %), forêts (21,3 %), zones agricoles hétérogènes (8,5 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Démographie


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[9]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[10].

    En 2018, la commune comptait 59 habitants[Note 3], en diminution de 11,94 % par rapport à 2013 (Charente-Maritime : +2,13 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    237150159167172161156159153
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    132120114118131110118100127
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1101011101039690819980
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    718370818264666666
    2013 2018 - - - - - - -
    6759-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[11] puis Insee à partir de 2006[12].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Les Éduts fait partie des communes les moins peuplées du canton d'Aulnay auxquelles s'ajoutent Romazières, Saleignes et Vinax, qui ont toutes le trait commun de compter moins de 100 habitants.

    Cette petite commune rurale, comme beaucoup dans cette partie du nord-est de la Charente-Maritime, appartient à ces zones rurales en voie de désertification où le problème démographique est particulièrement préoccupant. Lors du recensement de 2007, Les Éduts comptait 66 habitants. À son apogée dans le premier tiers du XIXe siècle, au début de la Monarchie de Juillet, elle en comptait presque le triple, 172 en 1831. Mais l'accélération de la dépopulation de la commune a été impressionnante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, où Les Éduts a perdu plus d'un tiers de sa population en un demi-siècle seulement, passant de 99 habitants en 1946 à 64 habitants en 1999.

    Aujourd’hui la densité est nettement inférieure à 10 hab./km2 (8 hab./km2 en 2007), ce qui en fait une des communes les moins densément peuplées de la Charente-Maritime.

    Toponyme

    Le site perché du village justifie son toponyme. C'était en effet un lieu de refuge très recherché pendant les périodes troublées du Moyen Âge, de l'ancien français esduit qui signifie refuge[13]. Ce toponyme daterait du XIIIe siècle[14].

    Histoire

    Dépendant de l'ancienne province du Poitou[14], le petit village des Éduts aurait été créé non seulement en raison de son site élevé permettant d'assurer la protection de ses habitants dans les temps d'insécurité mais également par la présence d'un petit édifice religieux, probablement un monastère[13]. Sur le site perché du village, une petite église romane a été édifiée au XIIe siècle et est de fait l'église la plus élevée de tout le département de la Charente-Maritime[14].

    La commune des Éduts était plus étendue qu'elle ne l'est actuellement. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la paroisse des Éduts comptait trois autres villages dont, au nord, ceux de Chez-Naudin et Paradis qui ont été rattachés à Néré en 1790 lors de la création des communes et du département[14]. De 1790 à 1800, la commune des Éduts faisait partie du canton de Néré.

    Administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1983 En cours Françoise Guéret SE Retraitée Fonction publique

    Canton

    La commune des Éduts appartient depuis au canton de Matha, après avoir longtemps dépendu du canton d'Aulnay.

    Intercommunalité

    La commune adhéra de 1994 à 2013 à la communauté de communes du canton d'Aulnay-de-Saintonge dont le siège administratif était situé à Aulnay-de-Saintonge. Depuis le , la commune adhère à la Communauté de communes des Vals de Saintonge qui regroupe les communes du nord-est de la Charente-Maritime et dont le siège se trouve à Saint-Jean-d'Angély.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'église Saint-Révérend.

    L'église Saint-Révérend

    L'église Saint-Révérend date du XIIe siècle et a été remaniée au XIIIe siècle, puis au XVe siècle. Cette ancienne église romane, fort modeste dans son architecture, possède une façade avec modillons à voussures, un portail d'entrée en plein cintre, une corniche et un pignon-clocher. Sa particularité est qu'elle est l'édifice religieux le plus haut perché de la Charente-Maritime, étant située à 145 mètres de hauteur.

    Elle est inscrite à l'inventaire des monuments historiques depuis le 23 juillet 1973[15].

    Le puits de la rue de l'École

    Le puits de la rue de l'École date du XIXe siècle, fort probablement de l'époque de la Monarchie de Juillet en un temps où les problèmes d'adduction d'eau potable et d'hygiène publique se posaient avec acuité, à moins qu'il ne date du Premier Empire à l'exemple du Grand Puits de Vinax où celui-ci fut creusé en 1800. Ce puits, creusé au cœur du village, assurait la fourniture en eau d'une partie des habitants des Éduts. À ses côtés sont exposés des auges et des abreuvoirs pour le bétail qui revenait des champs[16].

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Jean-Luc Flohic (ouvrage collectif sous la direction de), Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic - Collection Le Patrimoine des communes de France, tome 1, p. 122-123).
    • M.A. Gautier, Le dictionnaire des communes de la Charente-Maritime - Notices communales (réédition de la Statistique du département de la Charente-Inférieure de 1839), éditions Les chemins de la Mémoire, Saintes, p. 135.
    • Michel de la Torre, Charente-Maritime - L'art et la nature de ses 472 communes, éditions Nathan, Paris, 1985.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. le Bois de Chantemerlière s'étend sur le nord de la commune de Néré, le sud de la commune de Vinax et l'est de la commune de Contré dans lequel se situe le point culminant du département à 173 mètres.
    2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Les gentilés de Charente-Maritime.
    2. Carte IGN sous Géoportail.
    3. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    10. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    11. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    12. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    13. Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, éditions Bordessoules, Saint-Jean-d'Angély, 2002, p. 120.
    14. Jean-Yves Flohic, Le Patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic, 2002, p. 122.
    15. « Église Saint-Révérend (ancienne) », notice no PA00104681, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    16. Jean-Yves Flohic, Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic, 2002, p. 123.
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