Le Vieux qui lisait des romans d'amour

Le Vieux qui lisait des romans d'amour (Un viejo que leía novelas de amor) est un roman de l'auteur chilien Luis Sepúlveda, publié originellement en espagnol en 1992 et traduit la même année en français par François Maspero pour les Éditions Métailié.

En France, Le Vieux qui lisait des romans d'amour connaît un succès commercial ; entre 1992 et 2010, 1 250 000 exemplaires du roman sont vendus (tous formats confondus)[1].

Résumé

Lorsque les habitants d'El Idilio, petite ville d'Amazonie, découvrent dans une pirogue le cadavre d'un homme blond assassiné, ils accusent les Indiens (les Shuars) de meurtre. Le maire, surnommé « La Limace », est l'un des plus virulents accusateurs. Seul Antonio José Bolívar, un vieil homme, déchiffre dans la blessure de l'homme assassiné l'attaque d'un félin et fait l'hypothèse — qui se révélera juste — qu'il s'agit de la vengeance d'une femelle envers les chasseurs qui ont sans doute tué ses petits et son mâle.

L'auteur évoque ensuite la vie d’Antonio José Bolívar Proaño. À 13 ans, il se fiance et se marie ensuite avec Dolores Encarnación del Santísimo Sacramento Estupiñán Otavalo. Ils partent vivre en Amazonie, mais Dolores y meurt de la malaria deux ans plus tard.

Antonio devient ensuite l'ami des Shuars. Ils vivent paisiblement jusqu'à ce que des Blancs investissent la forêt et tuent deux Shuars dont Nushiño, l'ami d'Antonio. Ce dernier retrouve le meurtrier de son ami et lui ôte la vie avec son fusil. Il est alors chassé de la tribu pour ne pas avoir tué le Blanc selon la coutume des Shuars : avec une sarbacane et des fléchettes au curare, condamnant ainsi l'esprit de Nushiño à errer entre le monde des morts et des vivants. Antonio part pour El Dorado et y découvre les romans d’amour pour lesquels il se passionne rapidement. Il passe des heures et jours entiers à lire des romans d'amour et attend avec impatience l'arrivée du dentiste (Rubincondo Loachamin) qui lui apporte de nouveaux romans. Par la lecture, Antonio se remémore son histoire d'amour avec Dolores.

Un matin de pluie, on entend des cris. Un deuxième homme est victime du félin. Le maire d’El Idilio organise une expédition dans le but de le tuer. Mort de peur, il finit par demander à Antonio de traquer seul la bête. Antonio accepte. Il la cherche pendant plusieurs heures, la trouve — c'est effectivement une femelle —, et dans une clairière, il voit son mâle à l’agonie. Antonio comprend qu’il doit l’achever.

Il se réfugie alors sous une vieille pirogue. La femelle vient le provoquer : il la blesse, elle s'éloigne, puis il sort de la pirogue. Elle revient à la charge et, au moment où elle bondit sur lui, il tire deux coups de chevrotine. Elle meurt. Il pleure, jette l’animal dans le fleuve Amazone et jette son fusil. Ayant honte de son acte, et pris par la mélancolie, il repart lire ses romans d'amour dans sa cabane pour oublier la « barbarie des hommes ».

Personnages

  • Antonio José Bolívar Proaño : le héros du roman qui va chasser la femelle ocelot.
  • Dolores Encarnación : la femme d'Antonio José Bolívar morte dans le récit avant la première page (morte de la malaria 2 ans plus tard); nous savons peu d'elle hormis les souvenirs que nous transmet son mari.
  • Nushiño : l'ami d'Antonio José Bolívar, qui meurt tué par un chercheur d'or.
  • Le maire, dit « La Limace » : surnommé ainsi à cause de sa transpiration abondante. Il est aussi décrit comme étant stupide et obèse.
  • Le docteur Rubincondo Loachamín : dentiste, il apporte des romans d'amour à Antonio José Bolívar. Il hait tous les gouvernements.
  • La femelle ocelot: Tue des hommes pour se venger
  • Les Shuars : peuple d'Amazonie qui adopte Antonio et lui apprend la vie dans la jungle ; boucs-émissaires accusés de tous les meurtres, ils sont très respectueux de la jungle et de la nature.
  • Les Jívaros : indigènes rejetés du peuple des Shuars car avilis et dégénérés par les habitudes des « Apaches », autrement dit les Blancs.
  • La jungle.

Style d'écriture

Le roman se définit par son style à la fois humoristique et émouvant[réf. souhaitée]. En effet, l'histoire s'articule entre des passages humoristiques, tel que l'arrivée du dentiste, et des passages plus émouvants, particulièrement lorsque Antonio se confie sur le cours de sa vie et sur son histoire d'amour avec Dolores.

Passage-clé

Tout au long du livre, le lecteur peut[Qui ?] deviner le caractère d'Antonio José Bolivar[réf. souhaitée]. À la dernière page, après qu'il a tué la femelle ocelot à l'aide d'une carabine, une phrase résume bien son esprit[Interprétation personnelle ?] : « par sa connaissance de la forêt et des animaux, sa patience, son intelligence et sa faculté d'anticiper. Mais tuer l'animal qui est son égal, qui n'a lui-même tué que pour se venger des hommes qui ont massacré ses petits, reste pour lui immoral et dégoûtant ».

Adaptation cinématographique

Le roman a été adapté au cinéma en Australie par Rolf de Heer en 2001. Intitulé The Old Man Who Read Love Stories, Richard Dreyfuss tient le premier rôle et est accompagné, entre autres, par Timothy Spall et Hugo Weaving. D'après les critiques, les personnages sont très bien représentés.

Publications en français

Distinctions

Notes et références

  1. « Luis Sepúlveda », article de Claire Devarrieux dans Libération (cahier livres) le 18 mars 2010. Page consultée le 24 août 2015.
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