Le Petit Soldat
Le Petit Soldat est un film français de Jean-Luc Godard, tourné en 1960, mais qui ne sort que le en raison d'une interdiction par la censure. Il s'agit du deuxième long métrage de Jean-Luc Godard après À bout de souffle. C'est le premier film de Godard avec Anna Karina.
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Réalisation | Jean-Luc Godard |
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Scénario | Jean-Luc Godard |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | La Société nouvelle de cinématographie |
Pays d’origine | France |
Genre | Drame, polar, film historique |
Durée | 84 minutes |
Sortie | 1963 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
En 1958, pendant la Guerre d'Algérie, Bruno Forestier (Michel Subor), déserteur réfugié en Suisse, travaille pour un groupuscule d'extrême droite. Il croise un jour Véronica (Anna Karina) et en tombe amoureux. Ses amis le soupçonnent de mener un double jeu, et pour le tester, lui ordonnent d'assassiner un journaliste.
Fiche technique
- Titre : Le Petit Soldat
- Réalisation et scénario : Jean-Luc Godard
- Musique : Maurice Leroux
- Photographie : Raoul Coutard
- Montage : Agnès Guillemot, Lila Herman, Nadine Marquand
- Production : Georges de Beauregard
- Société de production : Société Nouvelle de Cinématographie (SNC)
- Pays d'origine : France
- Langue originale : français
- Durée : 84 minutes
- Format : noir et blanc - son monophonique
- Dates de sortie :
- France :
- Allemagne de l'Ouest :
- États-Unis : (New York)
- Japon :
Distribution
- Michel Subor : Bruno Forestier
- Anna Karina : Veronica Dreyer
- Henri-Jacques Huet : Jacques
- Paul Beauvais : Paul
- László Szabó : Laszlo
- Georges de Beauregard : Un leader activiste (non crédité)
- Jean-Luc Godard : l'homme à la gare (caméo non crédité)
Sortie et accueil
Censure
La situation en Algérie, la présentation d'un déserteur et la dénonciation de l’utilisation de la torture par les deux bords conduisent à l’interdiction du film pendant trois ans par Louis Terrenoire, ministre de l'Information : « « 1/ Que ces tortures soient appliquées par des agents du FLN ne saurait modifier le jugement qui doit être porté contre ces pratiques et contre leurs représentations à l'écran. 2/ À un moment où toute la jeunesse française est appelée à servir et à combattre en Algérie, il paraît difficilement possible d'admettre que le comportement contraire soit exposé, illustré et finalement justifié. Le fait que le personnage se soit paradoxalement engagé dans une action contre-terroriste ne change rien au problème. 3/ Les paroles prêtées à une protagoniste du film et par lesquelles l'action de la France en Algérie est présentée comme dépourvue d'idéal, alors que la cause de la rébellion est défendue et exaltée, constituent à elles seules, dans les circonstances actuelles, un motif d'interdiction. »[1]
Analyse
Son
Comme dans À bout de souffle, le son est entièrement doublé. Toutefois, dans son premier long métrage, Godard avait prêté une grande attention à la restitution des bruits de fond, si bien que de nombreux critiques n'avaient pas compris que le film était post-synchronisé. Mais, pour ce film, Godard a fait en sorte que le spectateur perçoive immédiatement le fait que le film était doublé, et de nombreuses scènes n'ont aucun bruit de fond. Ce choix esthétique crée un décalage entre l'image et le son[2].
Autour du film
- Dans le film, le personnage principal, Bruno Forestier, donne une définition du cinéma : « La photographie c’est la vérité. Et le cinéma c’est vingt-quatre fois la vérité par seconde. » Dans la même scène, Forestier s'adressant directement à la caméra et au spectateur déclare à propos des acteurs : « Les acteurs, je trouve ça con, je les méprise. C'est vrai vous leur dites de rire, ils rient, vous leur dites de pleurer, ils pleurent, vous leur dites de marcher à quatre pattes, ils le font. Moi je trouve ça grotesque - Véronica : Moi je ne vois pas pourquoi - Forestier : Je ne sais pas, ce ne sont pas des gens libres. »
- Claire Denis narre ce qui aurait pu advenir du personnage de Bruno Forestier, quarante ans plus tard, dans son film Beau Travail. Elle engage par ailleurs Michel Subor pour reprendre le rôle de Forestier.
Notes et références
- cité par Lionel Trélis, La Censure cinématographique en France, mémoire, Institut d'études politiques de Lyon, juin 2001
- (en) Richard Brody, « Godard’s Truthful Torture Scene », The New Yorker, (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Jean d'Yvoire, « Le Petit soldat », Téléciné no 110, Paris, Fédération des loisirs et culture cinématographique (FLECC), avril-, (ISSN 0049-3287)
- Noël Simsolo (1970), « Le Petit Soldat », Image et son 244, pp. 101-106
Liens externes
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