Le Mené (Côtes-d'Armor)

Le Mené [lə məne] est une commune nouvelle française constituée le , par les communes membres de la Communauté de communes du Mené (Collinée, Le Gouray, Langourla, Plessala, Saint-Gilles-du-Mené, Saint-Gouéno, Saint-Jacut-du-Mené) situées dans le département des Côtes-d'Armor en région Bretagne.

Pour les articles homonymes, voir Mené.

Le Mené
De haut en bas, de gauche à droite : La mairie de Collinée ; le château de la Motte-Basse du Gouray ; le plan d'eau de Langourla.
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Côtes-d'Armor
Arrondissement Saint-Brieuc
Intercommunalité Loudéac Communauté − Bretagne Centre
Maire
Mandat
Gérard Daboudet (DVG)
2020-2026
Code postal 22330
Code commune 22046
Démographie
Population
municipale
6 406 hab. (2018)
Densité 39 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 17′ 46″ nord, 2° 31′ 17″ ouest
Altitude Min. 79 m
Max. 337 m
Superficie 163,23 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Le Mené
(commune-centre)
Élections
Départementales Canton de Plénée-Jugon
Législatives Troisième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
Le Mené
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Le Mené
Géolocalisation sur la carte : France
Le Mené
Géolocalisation sur la carte : France
Le Mené
Liens
Site web http://www.ccmene.fr/accueil

    Géographie

    Localisation

    La commune nouvelle se trouve dans l'est des Côtes-d'Armor, et est avec 163,23 km2, la plus vaste commune du département. Le chef-lieu de la commune est situé à « La Croix Jeanne Even », au siège de l'ancienne communauté de communes, sur le territoire de la commune déléguée de Collinée[1].

    Géologie et relief

    La commune se situe dans les Monts du Mené.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[3].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[4]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[2]

    • Moyenne annuelle de température : 10,6 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 1,7 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 1,6 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 11,7 °C
    • Cumuls annuels de précipitation[Note 2] : 870 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 13,9 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,4 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Plouguenast », sur la commune de Plouguenast-Langast, mise en service en 1987[8] et qui se trouve à 14 km à vol d'oiseau[9],[Note 3], où la température moyenne annuelle est de 11 °C et la hauteur de précipitations de 966,8 mm pour la période 1981-2010[10]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 4], « Saint-Brieuc », sur la commune de Trémuson, mise en service en 1985 et à 35 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[12] à 11,2 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[14].

    Urbanisme

    Typologie

    Le Mené est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 5],[15],[16],[17].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Mené, dont elle est la commune-centre[Note 6]. Cette aire, qui regroupe 6 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18],[19].

    Toponymie

    Mené vient du breton menez qui signifie montagne. La commune nouvelle du Mené se situe sur une partie des monts du Mené[Note 7] dont le point culminant est le mont Bel-Air (339 m).

    Histoire

    La région du Mené au XIXe siècle

    De nombreuses jeunes mères de la région du Mené qui venaient de mettre au monde un enfant quittaient leur famille, y compris leur propre nouveau-né, pour quelques mois, se rendant en ville, souvent à Paris, pour s'y placer comme nourrices dans des familles bourgeoises. Le recteur de Hénon se demande « si l'éloignement prolongé de la mère de famille ne constitue pas un dommage que ne saurait compenser le salaire reçu » ; un autre témoin en 1912 évoque le « fléau des nourrices », la famille étant désorganisée par l'absence de la mère, et leur propre nourrisson, mal nourri, décédant fréquemment. La loi Roussel, votée en 1874[20], tenta de mettre fin à ces séparations prématurées en obligeant la nourrice à produire un certificat de sa commune de résidence indiquant que son dernier enfant était vivant et âgé d'au moins sept mois révolus, ou qu'il était allaité par une autre femme. Certains médecins servaient de véritables bureaux de placement pour les nourrices ; une agence, dénommée « À la bonne nourrice bretonne » avait pignon sur rue dans le bourg de Saint-Carreuc[21]. Cette tradition se ralentit au début du XXe siècle, mais perdura jusqu'à la Seconde Guerre mondiale : en 1943 on comptait encore une dizaine de nourrices originaires de Saint-Gouéno[22].

    La création de la commune nouvelle

    Le , le projet de création d'une commune nouvelle est approuvé par les conseils municipaux des sept communes concernées : Saint-Gilles-du-Mené, Saint-Jacut-du-Mené, Plessala, Saint-Gouéno, Langourla, Collinée et Le Gouray[23]. L'arrêté préfectoral du a officiellement créé la nouvelle commune[1],[24].

    L'usine "Géotexia", implantée à Saint-Gilles-du-Mené, inaugurée le en présence de Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'environnement, pionnière de la méthanisation, mais en redressement judiciaire depuis , a été ravagée par un incendie le [25].

    Une importante population roumaine

    De 700 à 800 Roumains, la plupart travaillant dans les abattoirs de Kermené (qui employaient précédemment beaucoup de Portugais et de Maliens), vivraient dans la commune nouvelle du Mené en 2020, y constituant environ 10% de la population[26].

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    6 janvier 2016 25 mai 2020 Jacky Aignel[27] PS retraité
    25 mai 2020 En cours Gérard Daboudet[28],[29] DVG  
    Liste des communes déléguées
    Nom Code
    Insee
    Intercommunalité Superficie
    (km2)
    Population
    (dernière pop. légale)
    Densité
    (hab./km2)
    Collinée
    (siège)
    22046CC du Mené7,06921 (2013)130
    Langourla22102CC du Mené21,41522 (2013)24
    Le Gouray22066CC du Mené30,501 263 (2013)41
    Plessala22191CC du Mené51,451 834 (2013)36
    Saint-Gilles-du-Mené22292CC du Mené12,92468 (2013)36
    Saint-Gouéno22297CC du Mené20,08689 (2013)34
    Saint-Jacut-du-Mené22303CC du Mené19,81734 (2013)37

    Population et société

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis sa création.

    En 2018, la commune comptait 6 406 habitants[Note 8].

    Évolution de la population  [modifier]
    2014 2015 2016 2017 2018
    6 3986 3976 4256 4176 406
    (Sources : Insee à partir de 2014[30].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Parmi les entreprises implantées au Mené, il y a notamment l'entreprise agro-alimentaire Kermené dont les deux sites sont à Saint-Jacut-du-Mené (siège social) et à Collinée.

    Voir aussi

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
    3. La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
    4. Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
    5. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    6. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    7. « Monts du Mené » est une tautologie.
    8. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Commune nouvelle. Le Mené : c’est signé ! », Ouest-France, (lire en ligne).
    2. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    3. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    4. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    5. Glossaire – Précipitation, Météo-France
    6. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    7. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
    8. « Station Météo-France Plouguenast - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
    9. « Orthodromie entre Le Mené et Plouguenast-Langast », sur fr.distance.to (consulté le ).
    10. « Station Météo-France Plouguenast - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
    11. « Orthodromie entre Le Mené et Trémuson », sur fr.distance.to (consulté le ).
    12. « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    13. « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    14. « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
    15. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    16. « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    17. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    18. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    20. La loi de protection de l'enfance, dite "loi Roussel" est votée le .
    21. Le Mené au XIXe, ouvrage collectif édité par l'association de sauvegarde du patrimoine culturel du Mené.
    22. Marcel Le Moal, L'émigration bretonne, Coop Breizh, 2013.
    23. « Le Mené devient la plus grande commune de Bretagne », Ouest-France, 23 mars 2015.
    24. Arrêté en date du 5 octobre 2015 portant création de la commune nouvelle Le Mené
    25. Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, https://www.letelegramme.fr/economie/methanisation-geotaxia-en-difficulte-04-03-2019-12223174.php et journal Ouest-France, n° du 17 juillet 2019, https://www.ouest-france.fr/bretagne/le-mene-22330/saint-gilles-du-mene-geotexia-en-proie-des-flammes-6446990
    26. Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 29 juillet 2020.
    27. Isabelle Sigoura, « Jacky Aignel, élu maire du Mené. », Ouest-France, 6 janvier 2016.
    28. « Municipales au Mené. Gérard Daboudet a été élu à l’unanimité », Ouest-France, (lire en ligne).
    29. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    30. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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