Le Malheur d'avoir trop d'esprit

Le Malheur d'avoir trop d'esprit est une comédie en vers d'Alexandre Griboïedov.

Première page du manuscrit de Griboïedov.

Son titre russe est « Горе от ума » soit, mot à mot Le malheur dû à l'esprit. Mais on compte des dizaines de traductions différentes en français (de Quel malheur l'intelligence, à Malheur à l'homme d'esprit).

Écrite en 1821-1822, la pièce est refusée par la censure au courant des années 1820. Cependant, la pièce circule déjà largement à partir de 1825. Elle sera donnée pour la première fois en représentation publique en 1831, deux ans après la mort dramatique de l'auteur (massacré par la foule à l'ambassade de Russie à Téhéran en Perse)[1]. La première a lieu en version allemande en intégralité au théâtre de Revel, puis elle est jouée en russe au théâtre Maly.

La pièce est largement inspirée des propres déboires de Griboïedov. Elle se déroule dans la société aristocratique moscovite du début du XIXe siècle. De retour à Moscou, Alexandre Tchatski se rend chez Sophie Famoussov. Il l'aimait avant de partir en voyage et cherche maintenant à l'épouser. Cependant, tout les oppose. Il a une vision extrêmement cynique de la société. Elle est légère. Tchatski finira par quitter Moscou, encore plus désabusé, et s'étant attiré l'hostilité de tous[2].

Cette comédie, le chef-d'œuvre de Griboïedov, est la première grande pièce du répertoire russe. Elle a rencontré un tel succès que de nombreuses répliques en sont devenues proverbiales[3].

Intrigue

Acte 1, 2. Tchatski, qui rentre d'un voyage de trois ans à l'étranger, retrouve Sophie sa grande amie d'enfance, qu'il aime encore mais aujourd'hui en jeune homme. Cette union semble pourtant impossible : non seulement Sophie fait bon accueil à son prétendant notoire, Moltchaline, mais de plus les idées politiques modernes de Tchatski choquent la conception traditionnelle, voire intégriste, de la (bonne) société Russe chez le père de Sophie, Famoussov. Acte 3, 4. Au fur et à mesure que le conflit s'envenime entre les deux conceptions antagonistes des rapports sociaux, Sophie va en parallèle découvrir que le prétendant qui ne cesse de lui faire des compliments, Moltchaline, n'est pas très sérieux dans ses sentiments (ce que sa servante savait depuis longtemps...). La voie est alors libérée pour que Sophie et Tchatski envisagent le mariage, mais l'entourage de Sophie se lève comme un seul homme pour repousser cet esprit libre qui remet en cause la tradition. Alors, choix forcé, Tchatski s'en va, non sans dépit, mais la tête haute.

Éditions

  • Le Malheur d'avoir de l'esprit, trad. Maurice Collin in Pouchkine, Griboïedov, Lermontov Œuvres, Éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade no 245, 1973
  • Du malheur d'avoir de l'esprit, trad. André Markowicz, Actes Sud, coll. Babel no 784, Arles, 2007 (ISBN 978-2-7427-6516-4),

Notes et références

  1. (en) Laurence Kelly, Diplomacy and Murder in Tehran : Alexander Griboyedov and Imperial Russia's Mission to the Shah of Persia, Londres, Tauris Parke Paperbacks, , 316 p., poche (ISBN 978-1-84511-196-0, lire en ligne)
  2. Pour un résumé plus long, voir
  3. On les retrouve dans les œuvres de Pouchkine, Gogol ou Dostoïevski. Quelques exemples fournis par le site Evene : http://www.evene.fr/celebre/biographie/alexandre-griboiedov-2018.php

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