Le Gros Caillou

Le Gros Caillou est un des symboles du quartier de la Croix-Rousse à Lyon. Il s'agit d'un gros rocher gris-blanc très dur, dont la composition minéralogique montre qu'il a été transporté depuis les Alpes jusqu'à Lyon par les glaciers : c'est ce qu'on appelle un bloc erratique.

Le Gros Caillou

Le Gros Caillou.
Localisation
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Rhône
Commune Lyon
Coordonnées géographiques 45° 46′ 29″ N, 4° 50′ 07″ E
Caractéristiques
Type Bloc erratique
Origine Transport glaciaire
Géolocalisation sur la carte : Lyon
Géolocalisation sur la carte : France

Géographie

Le Gros Caillou était à l'origine symboliquement à cheval sur le 1er arrondissement (les pentes de la Croix-Rousse, dites "les pentes") et le 4e arrondissement (le plateau de la Croix-Rousse, dit "le plateau"). Cette position en fin du boulevard de la Croix-Rousse est signifiante, puisque celui-ci fut lui-même aménagé en 1865 à la place des remparts qui séparaient la Croix-Rousse de Lyon jusqu'à l'annexion en 1852, et constitue donc un autre symbole fort de la réunion des deux bourgs. À la suite de la construction d'un parking souterrain et d'une esplanade végétalisée (nommée Espace Gros Caillou), il a été déplacé d'une trentaine de mètres pour être désormais uniquement dans le 1er arrondissement, ce qui excite l'ire de certains croix-roussiens[1].

L'Espace Gros Caillou fut achevé en 2008, et l'esplanade végétalisée offre désormais une vue sur l'est lyonnais et le Bugey, et même sur les Alpes et le Mont Blanc par temps clair.

Histoire

Le Gros Caillou est composé de quartzite triasique métamorphique, roche typique de la Haute-Maurienne et de la Haute Tarentaise, régions situées dans les Alpes à près de 200 km de Lyon, d'où le bloc a été déplacé par le glacier du Rhône pendant la Glaciation de Riss (environ -140000 ans)[2].

Sa découverte remonte à 1861 lors du percement de la ficelle (funiculaire) reliant la Presqu'île du centre de Lyon à la Croix-Rousse : les travaux de percement du tunnel durent être interrompus car les travailleurs étaient bloqués par une roche extrêmement dure, qu'ils n'arrivaient pas à briser. La roche en question dut donc être dégagée et extraite du substrat, ce qui demanda de grands moyens et provoqua un certain retard dans les travaux.

Une autre version[3] prétend que à cause de la périodicité des révoltes de Croix-Rousse, l'armée creusa la colline d'amples galeries de la hauteur d'un homme à cheval, et que pendant ces travaux, on tira du Rhône ou de la colline elle-même, le fameux "Gros Caillou".

Finalement exhumé, le « Gros Caillou » est devenu à la fois le symbole de la force et de la persévérance des Lyonnais face aux obstacles, mais aussi le symbole du rattachement de la Croix-Rousse à Lyon, facilité par le funiculaire. Le Gros Caillou fut ainsi installé sur un socle le au bout est du boulevard de la Croix-Rousse, d'où il domine le Rhône et toute la plaine jusqu'aux Alpes[4].

Culture populaire

*La République du Gros-Caillou

Association créée en 1934 sous l'égide de Claudius Linossier. Elle se réunissait, au temps où la Croix-Rousse était jumelée avec Montmartre, au " Café des 4 vents" aujourd'hui détruit à l'angle des rues Pouteau et Jean-Baptiste Say. Elle attribuait :

Elle suspendit ses activité en 1942 pendant l'Occupation. Outre Claudius Linossier, ses membres comptaient Camille Niogret, René Deroudille et était fréquenté par Émile Bollaert alors préfet du Rhône.

*Le Gros Caillou

Point de rendez-vous fréquent des croix-roussiens qui le surnomment souvent Gros Caill. Il a notamment été immortalisé dans la littérature de jeunesse comme point de ralliement des Les Six Compagnons de la Croix-Rousse, série de romans écrits par Paul-Jacques Bonzon et parus dans la collection Bibliothèque verte.

*La bande du Gros Caillou

Plus tard surnommé le « Gang des Lyonnais » qui multiplia les actions criminelles dans les années 60 et 70 , ses membres originels étant tous croix-roussiens.

Autres « gros cailloux » lyonnais

Plusieurs pierres ayant une histoire géologiques similaire ont été retrouvées aux alentours de Lyon : c'est le cas notamment de la « Pierre Vieillette..., qui dominait le marais des Échets, en Dombes »[5], et d'« un bloc gigantesque, situé à Saint-Genis-Laval, près de Lyon »[6], toutes deux détruites au cours du XIXe siècle, ou encore d'une autre « Pierre Vieillette », nommée ainsi en l'honneur de la première, découverte lors du chantier de l'A46 et détruite lors de celui de l'A432[5]. Un bloc erratique est également présent à Saint-Fons.

Galerie

Accessibilité

Le Gros caillou est desservi par l'ensemble des lignes de bus et de trolleybus transitant à la station Croix-Rousse : C13, 2, 33, 45, S4, S6 et S12. Ce site est desservi par la station de métro Croix-Rousse.  V  Ce site est desservi par la station Vélo'v de : place de la Croix-Rousse

Notes et références

  1. Espace Gros Caillou sur le site de la Communauté urbaine de Lyon
  2. Source : Pierre Thomas, « Le Gros Caillou de la Croix-Rousse », sur http://planet-terre.ens-lyon.fr (consulté le ).
  3. Jean-Louis Bernard, Histoire secrète de Lyon et du Lyonnais, Albin Michel, , p. 270
  4. Source : « Le Gros Caillou », sur http://www.la-croixrousse.com (consulté le ).
  5. « La pierre vieillette », sur http://www.pac-cailloux.fr/, Cailloux-sur-Fontaines, (consulté le )
  6. Gabriel A. Daubrée, « Rapport sur l'intérêt que présente la conservation de certains blocs erratiques situés sur le territoire français », page 568, dans Académie des sciences, Comptes-rendus des séances de l'Académie des Sciences, janvier - juin 1878, tome LXXXVI.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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