Le Christ hébreu

Le Christ hébreu : la langue et l'âge des Évangiles est une œuvre du philosophe Claude Tresmontant publiée, en 1983, aux Éditions François-Xavier de Guibert.

Après une rétroversion des quatre Évangiles et en avoir comparé les différences et les ressemblances avec la langue hébraïque, il finit par conclure que les textes grecs sont en fait des traductions de « plusieurs recueils de notes écrites en hébreu »[1] selon le guide de traduction hébraïco-grecque déjà utilisé pour la Bible des Septante. Le scandale fut qu'il remettait par là même en cause le courant exégétique allemand, dominant depuis le début du siècle précédent.

Pour les uns, en dépit des indéniables qualités de traducteur de Claude Tresmontant, sa rétroversion ne prouverait justement que ces qualités. D'autres, au contraire, le considèrent, aux côtés de l'abbé Jean Carmignac, comme la grande figure de l'exégèse biblique de la fin du XXe siècle[2]. D'autres enfin, comme l'abbé Philippe Rolland, se situent entre ces deux positions, partageant ses avancées mais sans pour autant hésiter à les approfondir voire à les rectifier[3]. L'ouvrage demeure intéressant autant pour ses audaces que comme jardin de racines grecques et hébraïques.

Cet ouvrage fut préfacé par Mgr Jean-Charles Thomas, alors évêque de Corse qui lui accorda l'imprimatur.

Les théories de Claude Tresmontant ont été suivies par Jacqueline Genot-Bismuth.

"Le Christ hébreu" est aussi une rupture avec la datation traditionnelle des évangiles. Celle-ci affirmait que leur écriture datait de 65 à 70 pour Marc, 70 à 90 pour Luc, 85 à 100 pour Matthieu, 90 à 120 pour Jean. Or pour Claude Tresmontant : 1) comment occulter des évangiles la destruction du Temple de Jérusalem en 70 (qui est un symbole considérable), si ce n'est parce qu'ils ont été écrits avant cette date, et 2) la rapidité des conversions des gentils au christianisme ne peut s'expliquer que par la diffusion presque immédiate des évangiles après la mort de Jésus et de Stéphanos. Pour Claude Tresmontant, Matthieu est ainsi daté des environs de la mort du Christ, Jean des années 36, Luc entre 40 et 60, Marc entre 50 et 60.

Bibliographie

  • Claude Tresmontant, Le Christ hébreu : la langue et l'âge des Évangiles, Paris, O.E.I.L. 1983. — Rééditions : Albin Michel, 1992 ; Desclée de Brouwer, 2015 (sudoc).
  • Pierre Grelot, Évangiles et tradition apostolique. Réflexions sur un certain "Christ hébreu", Coll. « Apologique », Éditions du Cerf, 1984. Recension sur le site Persée.

Références

  1. Le Christ hébreu, Introduction.
  2. Guy Sorman dans son livre Les Vrais Penseurs de notre temps (1989, Fayard) s'en est fait l'écho : http://www.philo5.com/Les%20vrais%20penseurs/25%20-%20Claude%20Tresmontant.htm
  3. https://web.archive.org/web/20120611050321/http://fdier.free.fr/origine.doc
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