Le Chien (pièce de théâtre)

Le Chien est une nouvelle d’Éric-Emmanuel Schmitt, appartenant au recueil Les Deux Messieurs de Bruxelles (Albin Michel), paru en , adapté pour la scène au Festival d'Avignon 2016 par Marie-Françoise et Jean-Claude Broche[1], republié séparément en par Albin Michel pour accompagner le succès de la version théâtrale.

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Le Chien
Auteur Éric-Emmanuel Schmitt
Pays France
Genre Théâtre
Version originale
Langue Français
Titre Le Chien
Éditeur Albin Michel
Version française
Éditeur Albin Michel
Lieu de parution Paris
Date de parution 12 octobre 2016
ISBN 2226395938

Argument

Tout tourne autour d’un secret, celui de Samuel Heymann. Médecin ayant exercé dans un petit village du Hainaut, en Belgique, il est resté poli, efficace et discret toute sa vie, demeurant un inconnu aux yeux des villageois, et même à ceux de sa fille unique. Tout ce qu’on sait de lui, c’est l’intense relation qu’il a depuis 40 ans avec son chien Argos, ou plutôt ses chiens, successifs, des beaucerons qu’il appelle tous Argos.

L’histoire commence quand Samuel Heymann se suicide après la mort accidentelle de son chien. Le narrateur, un écrivain qui possède une maison de campagne au village, est choqué par ce geste puis, stimulé par Miranda, la fille du médecin qui, elle aussi, veut comprendre le secret de son père, va mener l’enquête.

Sa recherche est grandement facilitée par la lettre qu’il reçoit du mort, laquelle lui explique ses silences en remontant à l’origine de son histoire. Juif, adolescent heureux d’une famille belge très unie, Samuel connaît l’arrestation par les nazis, la séparation d’avec les siens, la captivité, le camp de concentration d'Auschwitz. Là, un chien va le sauver et donner aux hommes abîmés dans la folie une magnifique leçon d’humanité...

Mené comme une enquête policière, ce texte parle de la difficile communication entre les humains, de la joie animale, de la vengeance et du pardon.

Commentaires

Éric-Emmanuel Schmitt retrouve des thèmes et une époque qu’il a abordés dans La Part de l'autre et L'Enfant de Noé. « Le Chien raconte les heures noires de l’humanité. Étrange barbarie... L’homme parvient à s’aveugler avec des idées. Le chien, lui, s’en montre incapable. N’est-il pas parfois plus humain que l’humain ? Pas raciste en tout cas. Et jamais obscurci par l’idéologie[2]. »

Dans son Journal d’écriture, Éric-Emmanuel Schmitt explique en quoi le philosophe Emmanuel Levinas, important dans sa formation intellectuelle, a été l’élément déclenchant de cette histoire. « À vingt ans, j’avais été frappé par un texte d’Emmanuel Levinas, appelé Nom d’un chien, un article consacré aux animaux qu’il publia dans le recueil Difficile Liberté. Il relate que, prisonnier dans un camp de travail à l’époque nazie, il recevait la visite d’un chien vagabond. L’animal, gai et exubérant, ne toisait pas les Juifs du camp comme des êtres inférieurs, des “sous-hommes”, il les fêtait comme des hommes normaux. “Dernier kantien de l’Allemagne nazie, n’ayant pas le cerveau qu’il faut pour universaliser les maximes de ses pulsions”, ce chien lui avait restitué son humanité perdue[3]. »

Citation

« Si les hommes ont la naïveté de croire en Dieu, les chiens ont la naïveté de croire en l’homme[4]. »

Adaptation au théâtre

Créée au Roseau-Théâtre, Festival d'Avignon 2016. Repris à Théâtre Rive Gauche à Paris de à . Retour au Festival d'Avignon en 2017 et reprise à Paris dès .

  • Mise en scène : Marie-Françoise Broche et Jean-Claude Broche.
  • Le narrateur : Mathieu Barbier.
  • Samuel Heymann : Patrice Dehent.

Éditions

Édition imprimée originale
Édition imprimée séparément

Notes et références

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