Le Cévenol

Le Cévenol est un train grandes lignes de la SNCF. Il reliait quotidiennement Paris à Marseille via Clermont-Ferrand et Nîmes de 1979 à 2007. À partir de cette date, la desserte a été réduite plusieurs fois et le parcours restant (Clermont-Ferrand - Nîmes) est devenu un TER en 2018.

Pour les articles homonymes, voir Cévenol.

Le Cévenol

Passage sans arrêt du Cévenol à Alleyras en août 2011.

Pays France
Départ Paris
Terminus Marseille
Premier jour de circulation 1979
Dernier jour de circulation 2007

Le nom Cévenol a disparu avant la fin des circulations de Paris à Marseille et a été utilisé officieusement pour désigner le TER restant. Ce nom est aujourd'hui de nouveau utilisé dans les communications de la SNCF et de la région Occitanie, et les rames Coradia Liner dédiées à cette relation sont pelliculés "La Région Occitanie aime son Cévenol !".

Ce train circule dans des paysages pittoresques notamment lorsqu'il emprunte la vallée de l'Allier qu'il est possible de contempler grâce à sa faible vitesse, en raison du tracé sinueux de la voie.

Histoire

Créé en 1955, le Cévenol, reliant Clermont-Ferrand à Marseille via Alès et Nîmes, est assuré par des autorails X 2400 et remorques. Il est amorcé à Vichy et au Mont-Dore en saison estivale. À partir du 31 mai 1959, pour faire profiter pleinement du paysage aux voyageurs, il est assuré avec les nouveaux autorails panoramiques X 4200 et remorques. À partir de 1978, les autorails modernisés X 2800, bien que non panoramiques, remplacent les X 4200. À partir de mai 1979, il relie quotidiennement et directement Paris à Marseille via Vichy, Clermont-Ferrand et Nîmes. Les autorails et leurs remorques laissent la place à des rames Corail de 8 voitures et le train est renuméroté 5957 et 5958. Il comporte alors une voiture animation (création des trains « LoisirRail ») durant l’été, une voiture-bar, un service de restauration à la place en 1re classe et un wagon-porte-autos.

Ensuite, les prestations de qualité proposées à bord s'étioleront au fil des ans, jusqu'à disparition complète.

En décembre 2007, du fait de la mise en service des rames Téoz entre Paris et Clermont-Ferrand, la course directe depuis Paris est suspendue, et les trains sont renumérotés 15957 et 15952 entre Clermont-Ferrand et Marseille. Ainsi, comme avant 1979, un changement de train est nécessaire à Clermont-Ferrand. Il en fut de même pour son homologue « L’Aubrac ». Ce train perd alors son nom de baptême « Cévenol », qu'il aura conservé durant 28 ans sous rame Corail et 53 ans sous toutes ses formes.

En 2008, une réduction de la vitesse à 30 km/h est appliquée sur les 67 km qui séparent Langeac et Langogne. Le temps de parcours est allongé d’une heure et les correspondances à Clermont-Ferrand pour Paris et à La Bastide pour Mende et vice-versa sont en partie supprimées et la traction diesel est conservée entre Nîmes et Marseille alors que le parcours est électrifié. Le croisement des deux trains s'effectue alors en gare de Langogne. La composition est réduite à 4 voitures à 2009 et 3 voitures en 2010. En 2009, débutent des travaux de rénovation de la voie entre Langeac et Langogne (Plan Rail Auvergne) ce qui permet de limiter la zone réduction de vitesse, maintenue à 40 km/h en 2010 sur 23 km, au tronçon Monistrol-d'Allier et Chapeauroux. Le temps de parcours est alors réduit de 30 min et les correspondances rétablies à Clermont-Ferrand et La Bastide.

Jusqu'en 2012, le train, prolongé à Marseille par la ligne de la Côte Bleue, est limité à Nîmes dès 2013, comme convenu dans la convention des trains d'équilibre du territoire[1], justifiant aussi la saturation de la gare de Marseille-Saint-Charles[2], et ce malgré une annonce du président de la SNCF annonçant son retour à Marseille pour . Les gares desservies dans les Bouches-du-Rhône étaient Tarascon, Arles, Miramas et Marseille-Saint-Charles.

En décembre 2016, lors des États Généraux du Rail et de l'Intermodalité de la région Occitanie, il a été annoncé que cette région deviendrait la nouvelle autorité organisatrice du Cévenol à compter du . L'État s'est également engagé pour le renouvellement du matériel roulant à hauteur de 30 millions d'euros, par l'acquisition de rames Coradia Liner, et pour « la pérennisation des infrastructures de cette ligne[3] ». Au , ce train devient donc un TER Occitanie[4], sous les numéros 877952 et 877959.

Description

La longueur totale du parcours est de 863 kilomètres, qui se décomposent de la manière suivante :

  • Paris - Clermont-Ferrand : 420 kilomètres, à double voie, en traction électrique.
  • Clermont-Ferrand - Nîmes : 303 kilomètres, à double voie jusqu’à Arvant (bifurcation vers Aurillac et Béziers), voie unique ensuite jusqu’à Alès puis double voie entre Alès et Nîmes, traction diesel en totalité.
  • Nîmes - Marseille : 140 kilomètres, à double voie électrifiée, traction diesel maintenue jusqu’à Marseille depuis décembre 2008 (pour éviter changement de machines et manœuvres sur voies principales à Nîmes).

Outre une rupture de charge et un changement de traction à Clermont-Ferrand, Le Cévenol était astreint à un rebroussement par pousse pour la desserte de la gare de Nîmes-voyageurs au niveau du Poste 3 (triage de Nîmes-Courbessac), le raccordement à la ligne du littoral Narbonne - Marseille étant situé à l’est de la ville.

Le Cévenol est un train du service régulier dont le temps de parcours entre les deux métropoles régionales de Nîmes et Clermont-Ferrand reste concurrentiel par rapport à un détour coûteux via Lyon, où la correspondance n’est pas toujours aisée en fonction des diverses gares d’arrivée possibles. Cependant on note aussi tout l’intérêt touristique de cette relation, notamment sur parcours montagneux entre Brioude et Alès, dénommé Ligne des Cévennes :

  • Il remonte d’abord la vallée de l’Allier, passant à Issoire (km 456), Brioude (km 489,1) et Saint-Georges-d'Aurac (km 512,9 - bifurcation vers Lyon et Saint-Étienne via Le Puy-en-Velay), avant de s’engager dans des gorges sauvages à partir de Langeac (km 520,5) où la voie ferrée est seule dans un paysage grandiose, suivant un tracé en corniche spectaculaire de 67 km au-dessus de l’Allier, jalonné de nombreux tunnels et viaducs.
  • Après Langogne (km 587,1) la vallée s’élargit à nouveau, puis Le Cévenol remonte l’Allier jusqu’à La Bastide-Puylaurent (km 606,6), point culminant de la ligne (altitude 1 023 m, embranchement ferroviaire vers Mende), franchit la ligne de séparation des eaux Atlantique-Méditerranée, et entreprend une descente vertigineuse à travers les contreforts des vallées Cévenoles, pour rejoindre l’ancien bassin houiller d’Alès (km 674,1), porte des Cévennes, et de poursuivre son chemin dans la plaine du Gardon, qu’il quitte peu avant d’arriver à Nîmes.
  • Cette section de ligne comporte de nombreux ouvrages d’art importants, dont plusieurs viaducs remarquables, souvent en courbe et/ou en pente, notamment à Monistrol-d'Allier (Viaduc de Fontannes - km 545,7), Chapeauroux (km 567,3), Villefort (Viaduc de l’Altier - km 625,4), Concoules (Viaduc de La Malautière - km 632,2) et Chamborigaud (Viaduc du Luech - km 646,1), sans doute le plus impressionnant, car en demi-cercle de 200 m de rayon). Ces trois derniers ouvrages ont été construits par l’ingénieur nîmois Charles Dombre.

Service en 2018

Ligne Caractéristiques
Cévenol Clermont-Ferrand Nîmes
Ouverture / Fermeture
— / —
Longueur
303 km
Durée
5 h - 5 h 28 min
Nb. d’arrêts
21
Matériel
Jours de fonctionnement
L, Ma, Me, J, V, S, D
Jour / Soir / Nuit / Fêtes
O / N / N / O
Voy. / an
Dépôt
Desserte : Clermont-Ferrand, Clermont-La Pardieu, Issoire, Brassac-les-Mines, Arvant, Brioude, Saint-Georges-d'Aurac, Langeac, Monistrol-d'Allier, Alleyras, Chapeauroux, Langogne, Luc, La Bastide - Saint-Laurent-les-Bains, Villefort, Génolhac, Chamborigaud, Grand'Combe-La Pise, Alès, Saint-Geniès-de-Malgoirès, Nîmes
Autre :

Horaire (en 2006)

Voici à titre indicatif les horaires du Cévenol à l’été 2006 :

dans le sens impair (train 5957) :

  • Paris Gare de Lyon départ 8h47 (couplé avec la rame de l’Aubrac à destination de Béziers)
  • Clermont-Ferrand arrivée 12h29 / départ 12h55
  • Nîmes arrivée 17h40 / départ 18h00
  • Marseille arrivée 19h17

et dans le sens pair (train 5958) :

  • Marseille départ 12h12
  • Nîmes arrivée 13h31 / départ 13h51
  • Clermont-Ferrand arrivée 18h47 / départ 19h07 (19h27 du vendredi au dimanche)
  • Paris Gare de Lyon arrivée 22h49 (23h09 du vendredi au dimanche)

Le croisement des circulations paire et impaire s’effectue en gare de La Bastide Saint-Laurent-les-Bains à 15h50/15h52. En cas de retard, il peut s’effectuer en gare de Langogne ou de Villefort.

Notes et références

  1. Roland Povinelli (sénateur des Bouches-du-Rhône), « Suppression de la liaison SNCF Nîmes-Marseille-Clermont-Ferrand », sur le site du Sénat, (consulté le ).
  2. Françoise Laurent-Perrigot (sénatrice du Gard), « Maintien pérenne du train Le Cévenol », sur le site du Sénat, (consulté le ).
  3. « Rail : la Région remet sur les rails les lignes du Cévenol et de l’Aubrac », sur midilibre.fr, (consulté le ).
  4. D'après la fiche horaires Clermont-Ferrand – Nîmes valable du au [PDF] (consultée le ), montrant que l'Intercités est remplacé par un TER (disposant du même sillon) à partir du .

Voir aussi

Bibliographie

  • Patricia et Pierre Laederich, André Jacquot et Marc Gayda, Histoire du réseau ferroviaire français, Valignat, Éditions de l’Ormet,
  • Pierre Bazin, « La ligne des Cévennes en 2008 », Connaissance du Rail, nos 328-329, (ISSN 0222-4844)
  • « Le nouveau Cévenol », La Vie du Rail, no 1701,

Articles connexes

Liens externes

  • Portail du Gard
  • Portail du chemin de fer
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.