Le Bœuf sur le toit (ballet)
Le Bœuf sur le toit, op. 58, est une œuvre musicale de Darius Milhaud créée le à la Comédie des Champs-Élysées.
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Le programme du concert, dirigé par Vladimir Golschmann comprenait également les créations suivantes : Adieu, New York ! de Georges Auric ; Cocardes de Francis Poulenc (sur des poèmes de Jean Cocteau) ; Trois petites pièces montées d'Erik Satie.
Histoire
Achevée le , il s'agit à l'origine d'une pièce pour violon et piano intitulée Cinéma-fantaisie et destinée à accompagner un film muet de Charlie Chaplin. Membre du tout nouveau groupe des Six (avec notamment Auric et Poulenc), Milhaud la transforme en ballet-pantomime sur la suggestion de Jean Cocteau qui en écrit l'argument. Les costumes sont conçus par Guy-Pierre Fauconnet et les décors et cartonnages par Raoul Dufy.
Le titre comme la musique sont inspirés d'une ancienne chanson brésilienne, pays que fréquenta le compositeur, nommée « O boi no telhado ». Le refrain revient près de quatorze fois sur douze tonalités différentes. Son exécution dure environ un quart d'heure (18 minutes d'après la partition).
« Farce » surréaliste (sous-titre du morceau pour le disque A. Charlin : "Cinéma-Symphonie sur des thèmes sud-américains mise en farce par Jean Cocteau"), dans l'esprit des Mamelles de Tirésias de Guillaume Apollinaire ou du ballet Parade de Satie, il n'y a pas à proprement parler d'histoire. Le décor représente un bar qui voit défiler plusieurs personnages : un bookmaker, un nain, un boxeur, une femme habillée en homme, des hommes habillés en femmes, un policier qui se fait décapiter par les pales d'un ventilateur avant de ressusciter...
La chorégraphie était volontairement très lente, en décalage avec le côté vif et joyeux de l'accompagnement musical. Contrairement à un ballet traditionnel, les interprètes ne venaient pas de la danse mais du cirque dont les frères Fratellini, vedettes à Medrano.
Distribution de la création
- Paul Fratellini : le barman
- François Fratellini : la mère sona
- Albert Fratellini : la dame décolletée
- Busby : le policeman
- Cyrillo : le boxeur nègre
- Roberts : le bookmaker
- Pinocchio : le monsieur en habit
- le nain Boda : le nègre qui joue au billard
Instrumentation
La version originale du Bœuf sur le toit est conçue pour vingt-cinq musiciens :
- deux flûtes (dont l'une joue le piccolo) ;
- un hautbois ;
- deux clarinettes en si bémol ;
- un basson ;
- deux cors en fa ;
- deux trompettes en ut ;
- un trombone ;
- une batterie[1] comprenant : « guitcharo » ou güiro portoricain[2], tambour de basque, grosse caisse et cymbale ;
- cordes : violons 1 et 2, plusieurs altos, violoncelles et contrebasses.
Il existe également une réduction pour piano à quatre mains, sous-titrée « cinéma-symphonie sur des airs sud-américains ».
Postérité
L'œuvre donnera son nom au cabaret parisien Le Bœuf sur le toit de Louis Moyses, inauguré en 1922[3].
Discographie sélective
Cette œuvre a fait l’objet d’une abondante discographie dont quelques enregistrements de référence :
- Darius Milhaud, orchestre du théâtre des Champs-Élysées, enregistrement de 1956 sur bande Ducretet-Thomson repris en 1964 par les disques André-Charlin ;
- Antal Dorati, Orchestre symphonique de Londres, 1967, Polygram ;
- Leonard Bernstein, Orchestre national de France, 1978, Pathé Marconi - EMI.
Voir aussi
Sources
- Darius Milhaud, Le Bœuf sur le toit, partition pour piano à 4 mains précédée de l'argument de Jean Cocteau, éditions de la Sirène, Paris, 1920.
- Darius Milhaud, Le Bœuf sur le toit, partition d'orchestre, éditions Max Eschig, Paris, 1969.
Liens externes
Notes et références
- Au sens classique du terme, c'est-à-dire des percussions.
- La partition propose comme alternative une planche à laver.
- Université de Montréal / Observatoire international de la création musicale, Musique et modernité en France (1900-1945), PUM, (ISBN 978-2-7606-1989-0, lire en ligne)
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