Layeniyya

La Layeniyya est une voie soufie née au Sénégal au sein de la communauté lébou du village de Yoff[2] – devenu l'une des communes d'arrondissement de Dakar. Elle a été fondée par Seydina Limamou Laye.
De nombreuses sources l'assimilent à une confrérie ou à une secte, alors qu'elle ne se définit pas comme telle[3].
Elle représente aujourd'hui environ 6 % de la population sénégalaise[1].

Layeniyya

Mausolée de Seydina Limamou.
Situation
Région Sénégal
Création 1883
Type Confrérie soufie
Capitale spirituelle Yoff
Coordonnées 14° 46′ N, 17° 29′ O
Langue arabe, wolof
Organisation
Effectifs 700 000[1]
Fondateur Seydina Limamou Laye
Organisations affiliées Islam
Géolocalisation sur la carte : Sénégal

Fondation

Limamou Thiaw, pêcheur et agriculteur lébou de Yoff, se déclare l’envoyé de Dieu, le Mahdi, le , à l'âge de 40 ans. Il se rebaptise Laye (ou Lahi), une déformation d’Allah en wolof.

Lahi prône un retour à un islam rigoureux, combattant notamment le culte des génies et autres dieux protecteurs au sein de la société Lébou[2]. Repoussé par sa communauté natal, il s’enfonce dans l’océan et lui ordonne de reculer pour lui permettre de créer le quartier de Diamalahi. Il invite ensuite tout être vivant à venir le rejoindre dans l’adoration pure et sincère de son créateur.

Lahi meurt en 1909. Il laisse un livre en six parties, connu sous le nom de Sermon. Illettré (comme Mahomet), qui a été dicté en wolof à ses disciples – au premier rang desquels Matar Lo[2]. Son mausolée est bâti à Yoff, face à la mer et n'a jamais été dépassé par cette dernière malgré une érosion avancée des zones voisines[2].

Doctrine et organisation

La Layeniyya est fortement marquée par sa naissance au sein de la communauté Lébou et le poids de la famille de Seydina Limamou Laye[2].

Le fils de Limamou Thiaw, Seydina-Issa Laye, devient le premier khalife de la confrérie Layene qu’il dirige 40 ans, de 1909 à 1949. Son frère, Seydina-Madione Laye II, lui succède de 1949 à 1971. Le petit-fils du prophète, Seydina-Issa Laye lui succède enfin de 1971 à 1987[2].

La Layeniyya se caractérise par :

  • le rejet du système des castes (ses membres prennent tous le nom de Laye pour ne pas recourir à leur patronyme qui les stigmatiserait)[1]
  • le rejet de la culture religieuse des djinns
  • la discipline[2]
  • l’assistance fraternelle[2]
  • le souci d'un islam « propre et sincère », sans souillure aussi bien physique (ainsi leurs ablutions ne s’arrêtent pas aux chevilles mais remontent jusqu’aux genoux, les vêtements et le lieu de prière doivent être nettoyés) que morale (en évitant les mauvaises actions et en multipliant les bonnes) [2]
  • la place importante accordée aux femmes dans le culte[2]
  • l'importance des chants religieux[2] à toutes les fêtes religieuses et avant la prière

Le jour du 8e mois du calendrier musulman, les Layenes célèbrent dans leur capitale de Yoff l’anniversaire de l’appel de Limamou Laye[2].

Limamou Laye affronte le scepticisme mais aussi la méfiance du gouverneur français qui redoute la constitution d'un mouvement d'opposition.

Notes et références

  1. FRANCE 24, « Au Sénégal, l'amour toujours à l'épreuve des castes » (consulté le )
  2. Jean-Pierre Bat, « Seydina Limamou Laye : le Mahdi sénégalais (1843-1909) », sur http://libeafrica4.blogs.liberation.fr/, (consulté le ).
  3. Abdourahmane Seck, La question musulmane au Sénégal : essai d'anthropologie d'une nouvelle modernité, Karthala, 2010, p. 46 (ISBN 9782811103774)

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Claude Laborde, La confrérie layenne et les Lébous du Sénégal. Islam et culture traditionnelle en Afrique, Karthala, 1997 (ISBN 2865377121)
  • Poèmes et pensées philosophiques wolof : de l'oralité à l'écriture, tome I, Poèmes layènes, recueillis et transcrits par Assane Sylla, ACCT-IFAN/CAD, 198-?, 130 p.
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