Lantfrid

Lantfrid (également Landfrid ou Lanfred, latinisé Lantfridus ou Lanfredus ; mort en 730) était duc du royaume alaman sous souveraineté franque de 709 jusqu'à sa mort. Il était le fils du duc Gotfrid et il avait pour frère Theudebald.

Expansion de la règle franque (Alamannia rendu en Souabe)

Après la mort de Gotfrid en 709 et l'adhésion de Lantfrid et son frère Theudebald, le maire du palais (maior domus) Pépin de Herstal a envahi le duché du duc Willehari dont le territoire était limité à l'Ortenau à l'ouest du royaume alaman avant de partir à la conquête de ce dernier [1]. Cette campagne peut être considérée comme une tentative de Pépin pour imposer l'autorité royale au duché après la mort de Gotfrid mais aussi pour affirmer son droit d'influence voire de contrôle de la succession au sein du duché. La campagne de Pépin contre Willehari aurait donc avoir pour but d'aider Lantfrid et Theudebald dans leur revendication du duché[2]. Cependant, ces derniers restèrent hostiles au successeur de Pepin.

En effet, après la mort de Pépin en 714, Lantfrid dissout tous les liens avec la cour royale mérovingienne et son nouveau maire du palais Charles Martell[3].

La résistance alamanique contre la suprématie franque fut tenace. En 722, Charles Martel soumit avec force les duchés d'Alamannia et de Bavière, mais l'année suivante, les deux ducs se soulevèrent à nouveau[4].

En 724, Lantfrid et Theudebald ont considéré la fondation de l'abbaye de Reichenau sous la protection de Charles Martel par Pirmin comme une provocation. En 727, Theudebald ob odium Karoli ("par haine contre Charles") expulse ce dernier ainsi que son successeur Heddo de Reichenau cinq ans plus tard alors que, pendant la même période, l'abbaye de Saint-Gall, fondée en 719 par le moine alamanique Otmar, était favorisée par les ducs d'Alamannia et l'aristocratie régionale[5].

Entre 724 et 730, alors que jusque-là la législation avait été l'une des activités principales des rois mérovingiens[6], Lantfrid usurpa le droit de promulguer les lois : il exprima ainsi sa prétention à être un dirigeant indépendant en ordonnant la révision des lois des Alamans ( Lex Alamannorum Lantfridus )[7]. Même si, dans ce code, le roi est mentionné comme dominus, il n'y a aucune référence au rôle de maire du palais qui aurait pu être une indication de la loyauté de Lantfrid envers la dynastie mérovingienne[8].

En 730, Charles Martell envahit de nouveau le duché. La mort de Lantfrid est enregistrée pour la même année mais il n'est pas certains que cela se soit produit à la suite des combats[4].

Références

  1. E. Ewig, Die Merowinger und das Frankenreich, p. 197
  2. D. Geuenich, Geschichte der Alemannen, p. 105
  3. R. Kaiser, Das römische Erbe und das Merowingerreich, p. 43
  4. R. Schieffer, Die Karolinger, p. 42
  5. D. Geuenich, Geschichte der Alemannen, p. 106
  6. I. Wood, The Merovingian Kingdoms 450 - 751, p. 118
  7. D. Geuenich, Geschichte der Alemannen, p. 108
  8. J. M. Wallace-Hadrill, The Long-Haired Kings, p. 239

Bibliographie

  • E. Ewig (2001). Die Merowinger und das Frankenreich . 4e éd., Kohlhammer Verlag : Köln. (ISBN 3-17-017044-9).
  • D. Geuenich (1997). Geschichte der Alemannen . Kohlhammer Verlag: Köln. (ISBN 3-17-012095-6).
  • R. Kaiser (1993). Das römische Erbe und das Merowingerreich . Oldenbourg: Munich. (ISBN 3-486-53691-5).
  • R. Schieffer (2000). Die Karolinger . 3e éd., Kohlhammer Verlag: Köln. (ISBN 3-17-016480-5).
  • JM Wallace-Hadrill (1993). Les rois aux cheveux longs . Orig. publ. 1962, University of Toronto Press: Toronto. (ISBN 0-8020-6500-7).
  • I. Wood (1994). Les royaumes mérovingiens 450-751 . Longman: Harlow. (ISBN 0-582-49372-2).
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