Langue du cheval
La langue du cheval, comme chez la plupart des mammifères, est de couleur rose, et constitue l'organe du goût. La pratique de l'équitation implique son contact potentiel avec un mors, et donc des précautions pour éviter d'éventuelles blessures sur cet organe hautement sensible.
En cas de compression due à un harnachement ou à une main inadaptés, la langue du cheval devient blanche ou bleue, ce qui peut compromettre la santé générale de l'animal. Le cavalier de dressage suédois Patrik Kittel est connu pour son implication dans plusieurs affaires de « langue bleue ».
Anatomie et usages
La langue d'un cheval comporte plus d'une douzaine de muscles[1]. Elle est attachée au reste des tissus par le frenulum, qui permet notamment au cheval de mâcher[1]. La partie antérieure de la langue, en conjonction avec les incisives et les lèvres, peut saisir de la nourriture végétale[1].
L'ensemble est très richement vascularisé (« gorgé de sang »)[2].
Cette langue est recouverte de papilles sur toute sa surface, permettant au cheval de connaître la position de la nourriture dans sa bouche, et de la diriger vers ses dents pour la mastication[1]. Le cheval est capable de nettoyer partiellement ses dents avec sa langue, en y délogeant de la nourriture coincée[1].
Sensibilité
La langue d'un cheval constitue un organe très sensible aux pressions, douleurs, températures, goûts, et donc aux blessures[1],[3].
La principale cause de blessures linguales chez le cheval est le port du mors, que ce soit par actions des mains du cavalier, ou pour cause de matériel inadapté[1]. Lorsque la vascularisation de la langue est compromise par le harnachement, la langue change de couleur[2]. Le Dr Jacques Laurent identifie trois formes possibles de modifications de vascularisation de la langue du cheval : la compression artérielle seule qui lui donne une couleur blanche ; la compression veineuse rend la langue bleue et gonflée, enfin il existe une forme mixte, qui est aussi la plus fréquente[2]. Il estime que, sur la durée, la compromission de la vascularisation de la langue du cheval produit des amyotrophies linguales, et des troubles de la sensibilité épi-critique et profonde[2].
Le cavalier Patrik Kittel a été pris à plusieurs reprises pour avoir monté un cheval dont la langue est devenue bleue[4],[5].
Un cheval peut passer sa langue au-dessus de son mors, pour diverses raisons, en particulier si la main du cavalier est trop dure ou si son embouchure ne lui est pas adaptée, ce qui empêche son cavalier de le contrôler. Pour éviter ce problème, il existe des mors dits « à palette » et des antipasse-langue à ajouter à l'embouchure[6].
Attraper la langue d'un cheval constitue une méthode connue pour l'immobiliser[1].
Notes et références
- (en-US) Aimi Clark, « 14 facts you need to know about your horse’s tongue », sur Horse & Hound, (consulté le ).
- « Comment se constitue le phénomène de la « langue bleue » ? », sur www.cheval-savoir.com (consulté le )
- (en-CA) « Everything You Need to Know About the Equine Tongue » (consulté le ).
- « Maltraitance : la langue bleue d’Akeem Foldager », sur www.cheval-savoir.com (consulté le ).
- « Aux JEM : une nouvelle affaire de langue bleue », sur www.cheval-savoir.com (consulté le ).
- Catherine Ancelet, Les fondamentaux de l'équitation : galops 1 à 4 : programme officiel, Paris, Amphora, , 336 p. (ISBN 2-85180-707-2 et 9782851807076, OCLC 421687899, lire en ligne), p. 212.