Lac Maracaibo

Le lac Maracaibo, en espagnol : Lago de Maracaibo, dans l'ouest du Venezuela, n'est pas à proprement parler un lac, mais une baie, saumâtre et ouverte sur le golfe du Venezuela et la mer des Caraïbes. Il est victime d'une pollution chronique par du pétrole exploité sous le lac et dans les environs depuis plus d'un siècle, mais en voie d'épuisement (« une marée noire permanente alimentée par des oléoducs et des puits en manque cruel d'entretien »[1]).

Pour les articles homonymes, voir Maracaibo (homonymie).

Lac Maracaibo

Image satellite du lac Maracaibo en 2004 ; les traînées vertes sont des amas de lentilles d'eau.
Administration
Pays Venezuela
États Zulia, Mérida, Trujillo
Statut Monument historique national du Venezuela (d)
Géographie
Coordonnées 9° 44′ 33″ N, 71° 33′ 28″ O
Type Naturel
Superficie 13 210 km2
Longueur 99 km
Largeur 67 km
Altitude m
Profondeur
 · Maximale

60 m
Volume 280 km3
Hydrographie
Alimentation Nombreux cours d'eau dont le río Catatumbo
Émissaire(s) Détroit de Maracaibo
Îles
Nombre d’îles 467
Géolocalisation sur la carte : Zulia
Géolocalisation sur la carte : Venezuela

Géographie

Ses dimensions maximales sont de 67 km est-ouest et 99 km nord-sud, pour une superficie de 13 210 km2 ; sa profondeur maximale de 60 m.

Il est directement relié à la mer des Caraïbes par le détroit de Maracaibo. Il forme ainsi une baie d'eau saumâtre qui a une connexion directe et naturelle avec la mer.
De multiples cours d'eau l'alimentent, le río Catatumbo étant le plus important d'entre eux (son apport représente 60 % des eaux du lac).
Il est bordé par les États de Zulia, Mérida et Trujillo au Venezuela.
À son débouché sur le golfe du Venezuela, a été édifié le pont du Général-Rafael-Urdaneta, de 8 678 mètres de longueur, qui relie les deux rives du détroit dans sa partie la plus étroite.

Climatologie

D'après une étude de 5 chercheurs de l'Université de São Paulo, de l'Université d'Alabama, de la NASA et de la NOAA, publiée le , le lac Maracaibo est l'endroit le plus foudroyé au monde avec jusqu'à 297 jours d'orage par an[2],[3].

Carte du bassin du Lac Maracaibo.

Histoire

Le bassin de Maracaibo s'est formé il y a des millions d'années par l'effondrement du substrat rocheux. l'accumulation des sédiments marins très riches en matière organique est à l'origine de l'une des plus grandes réserves pétrolières du monde (qui expliquent que le Venezuela est l'un des deux pays d'Amérique du Sud faisant partie de l'OPEP) .

Économie

Maracaibo, qui compte environ 2 millions d'habitants, est le pôle économique principal de la région. Mais l'abondance de pétrole n'a pas développé l'économie régionale, car les redevances vont à Caracas ; l'exploitation du pétrole n'a créé que 15 000 emplois. En outre, la proximité avec la frontière colombienne tend à faire de Maracaibo un centre de contrebande.

Alors que le sud-ouest du bassin, qui est plat et humide, marécageux même, est le théâtre de l'élevage, le sud de la région, formé par le piémont des Andes, voit prospérer des formes d'élevage plus modernes et la production de canne à sucre. Cette partie sud est de ce fait riche.

Les réserves de pétrole, qui se trouvent tant en terre ferme que sous les eaux du lac ont commencé à être exploitées intensivement en 1922. Mais ces réserves déjà s'épuisent, et aussi la production tend à s'orienter vers le sud, bien que les habitants attirés par le pétrole soient majoritairement restés au nord.
Les raffineries, elles aussi se trouvent au nord, à Punto Finjo. Les gisements de pétrole s'étendent le long de la rive nord-est du lac, sous les eaux et en terre ferme. L'exploitation a commencé à une grande échelle à partir de 1922. Cependant, les réserves sont faibles et commencent à s'épuiser. La production a glissé vers le sud, mais la majeure partie de la population qu'avait attirée le pétrole est resté installée au nord. D'où trois grandes zones d'activité : au nord, Maracaibo (1 609 000 hab.en 2001), centre commercial profitant indirectement des migrants venus pour le pétrole ; au centre et sur la rive est du lac, Cabimas (210 000 hab.), ville née du pétrole, centre de la région densément peuplée ; au sud, Bachaquero, centre de la production. Le pétrole n'a guère développé d'activités annexes : les redevances sont versées à Caracas, l'exploitation n'emploie pas plus de 15 000 travailleurs ; les raffineries sont tout au nord, à Punto Fijo ; même si une industrie pétrochimique a été créée, l'avenir de la région, après le déclin de l'exploitation, est sombre. Le pôle économique tend ainsi à revenir vers le nord, vers la population et les activités de Maracaibo, qui ne sont plus toutes liées au pétrole ou au gaz naturel. Une importante activité de contrebande se développe en raison de la proximité de la frontière colombienne et du déclin de l'économie pétrolière.

La crise pétrolière et pollution

Les cours du brut ont chuté et les sanctions américaines ont contribué à une chute de rentabilité du gisement et de La compagnie publique PDVSA dont les infrastructures (câbles et pipelines sous-marins) sont mal entretenues. En une décennie a fait tomber la production de 3,2 millions de barils/jour (en 2009) à moins d'un million (en 2019)[1]. Dans le lac de Maracaibo lui même, avec 160.000 barils/jour la production n'est plus qu'un sixième de ce qu'elle était en 2009 et "les infrastructures se dégradent et la pollution augmente" ; En , selon Yurasi Briceño de l'Institut vénézuélien de recherche scientifique, sur huit puits situés sur le nord du lac, trois laissent en permanence échapper du pétrole et des lésions dues au pétrole sont constatées sur les dauphins et lamantins de la Baie[1]. les poissons et crustacés du lac sont consommés par les populations locales. La crise pétrolière augmente la pauvreté et des actes de piraterie à l'encontre des pêcheurs se développent dans la baie[1].

Voir aussi

Articles connexes

Références

  • Portail du Venezuela
  • Portail des lacs et cours d’eau
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