La Source au bout du monde

La Source au bout du monde (en anglais The Well at the World's End) est un roman merveilleux de l'artiste britannique William Morris paru en 1896. Il est considéré comme l'un des romans précurseurs du genre littéraire de la fantasy, ayant influencé des écrivains comme J.R.R. Tolkien et C.S. Lewis.

La Source au bout du monde

Auteur William Morris
Pays Royaume-Uni
Genre roman de fantasy
Version originale
Langue anglais (Royaume-Uni)
Titre The Well at the World's End
Éditeur Kelmscott Press
Lieu de parution Hammersmith
Date de parution 1896
Version française
Traducteur Souad Degachi
Maxime Shelledy
Éditeur Aux forges de Vulcain
Lieu de parution Paris
Date de parution 2016
Illustrateur William Morris
Nombre de pages 400
ISBN 978-2-37305-016-5

Résumé

Le roman se déroule dans un monde imaginaire inspiré du Moyen Âge européen. Rodolphe (en anglais Ralph) est le fils cadet du Roi des Haults-Prés (en anglais King of Upmeads). Désireux de connaître l'aventure, il s'enfuit un jour afin de devenir chevalier errant. Il apprend bientôt l'existence d'une source mystérieuse située au bout du monde et dont l'eau possèderait des propriétés miraculeuses, et il part à sa recherche.

Conception du roman

Le manuscrit de The Well at the World's End, en deux volumes, est conservé à la Morgan Library de New York, aux États-Unis, sous la cote M A 314[1].

Histoire éditoriale

The Well at the World's End paraît en 1896 chez Kelmscott Press, la maison d'édition britannique fondée par William Morris, qui a également assuré la mise en page du roman.

Après le succès et la reconnaissance critique des romans de J.R.R. Tolkien, l'étude de cet auteur donne lieu à des rééditions des romans de Morris, désormais étudiés en tant que sources d'inspiration de Tolkien. Une réédition de The Well at the World's End paraît ainsi, regroupée avec The Wood Beyond the World, sous un titre qui présente directement ces romans sous cet angle : On the lines of Morris's romances, two books that inspired J.R.R. Tolkien, The Wood Beyond the World and The Well at the World's End, by William Morris, chez l'éditeur Inkling Books, en 2003[2].

Une première traduction française partielle du roman, élaborée par Maxime Shelledy, paraît sous le titre Le Puits au bout du monde aux éditions Aux Forges de Vulcain sous la forme de deux volumes intitulés La Route vers l'amour et La Route des dangers, respectivement en 2012 et 2013, qui constituent les traductions des deux premières parties du roman (qui en compte quatre)[3]. Une seconde traduction française, cette fois intégrale, co-élaborée par Souad Degachi et Maxime Shelledy, paraît sous le titre La Source au bout du monde, en un seul volume, également aux éditions Aux Forges de Vulcain, en 2016[4].

Accueil critique et postérité

À sa parution, La Source au bout du monde reçoit notamment les éloges de l'écrivain de science-fiction H.G. Wells[5]. Ce dernier le compare à Thomas Malory et apprécie son style travaillé : « le savoir-faire mis à élaborer ce livre est comparable à du chêne massif, conçu pour durer et préserver la mémoire d'une des vies les plus solides et les plus pures à avoir été vécues ces dernières années »[6].

La Source au bout du monde a influencé les œuvres de J.R.R. Tolkien, qui lit Morris pendant son adolescence et y consolide son goût pour l'inspiration médiévale et l'usage d'archaïsmes délibérés dans le style (procédé qu'il ne pousse cependant pas aussi loin que Morris). Le roman contient un personnage appelé "le roi Gandolf" ainsi qu'un cheval blanc particulièrement rapide à la course nommé Silverfax, qui ont pu inspirer Tolkien pour, respectivement, les noms du magicien Gandalf dans Le Hobbit et du cheval Shadowfax dans Le Seigneur des Anneaux. Le roman de Morris a également été lu avec intérêt par C.S. Lewis, qui devient également écrivain de fantasy par la suite. Le personnage du roi Peter pourrait avoir inspiré Lewis. C.S. Lewis a consacré à William Morris une conférence dont le texte est paru en 1939, regroupé avec d'autres essais, dans le recueil Rehabilitations and Other Essays[7].

La Source au bout du monde est considéré comme l'un des premiers romans de fantasy moderne[8],[9].

Notes et références

  1. The Well at the World's End sur la Morris Archive. Page consultée le 20 janvier 2018.
  2. Cité par Besson (2007), p. 63.
  3. « Page du diptyque Le Puits au bout du monde » sur le site NooSFere (consulté le ).
  4. « Page de La Source au bout du monde » () sur le site NooSFere (consulté le ).
  5. Critique de The Well at the World's End par H.G. Wells, The Saturday Review, 17 octobre 1896, LXXXII, 413-415. [lire en ligne]
  6. « all the workmanship of the book is stout oaken stuff, that must needs endure and preserve the memory of one of the stoutest, cleanest lives that has been lived in these latter days ». Bloom (1994).
  7. Annotated Bibliography, page du site du C.S. Lewis Institute. Page consultée le 20 janvier 2018.
  8. Terri Windling, « XIXe siècle - Le mouvement préraphaélite, mythe, mysticisme & magie », dans André-François Ruaud (éd., 2004), p. 134.
  9. Besson (2007), p. 62.

Annexes

Bibliographie

  • Anne Besson, La Fantasy, Klincksieck, coll. « 50 questions », .
  • (en) Harold Bloom (éd.), "William Morris", dans Classic Fantasy Writers, Chelsea House Publishers, 1994 ( (ISBN 0791022048)) p. 153.
  • (en) Norman Kelvin, "The Erotic in News from Nowhere and The Well at World's End", dans Studies in the late romances of William Morris : Papers presented at the annual meeting of the Modern Language Association, December 1975, New York, William Morris Society 1976. [lire en ligne]
  • Lyon Sprague de Camp, « L'Artiste touche-à-tout : William Morris », dans Les Pionniers de la Fantasy, traduction par Nenad Savic, Bragelonne, coll. « Essais », 2010, p. 63-81. (ISBN 978-2-35294-408-9) (Première parution : « Jack of All Arts », dans la revue Fantastic Stories, .)
  • (en) Lyon Sprague de Camp, Literary Swordsmen and Sorcerers : The Makers of Heroic Fantasy, Arkham House, 1976. (ISBN 0-87054-076-9)
  • (en) May Morris, « Remarks on the Prose Romances, especially The House of the Wolfings and The Well at the World's End », dans William Morris : Artist, Writer, Socialist, Oxford, Blackwells, 1936, p. 509-16.
  • (en) Phillippa Bennet, "Rejuvenating Our Sense of Wonder : The Last Romances of William Morris", dans Phillippa Bennett et Rosie Miles (éd.), William Morris in the Twenty-First Century, Peter Lang, 2010, p. 209-228. [lire en ligne]
  • Terri Windling, « XIXe siècle - Le mouvement préraphaélite, mythe, mysticisme & magie », dans André-François Ruaud (éd.), Panorama illustré de la fantasy et du merveilleux, Montélimar, Les moutons électriques éditeur, 2004, p. 131-135.

Articles connexes

Liens externes

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