La Petite Bibliothèque ronde

La Petite Bibliothèque Ronde ou bibliothèque des enfants de Clamart, anciennement La Joie par les livres, est une bibliothèque pour enfants de renommée mondiale, fondée par l'association La Joie par les livres dans le quartier populaire de la cité de La plaine au Petit-Clamart. Elle est connue tant pour son architecture, classée au titre des monuments historiques, que pour son mode de fonctionnement qui en fait un lieu de vie pour les enfants de la cité.

Historique

C'est grâce au mécénat d'Anne Gruner Schlumberger que la bibliothèque a ouvert en 1965[1]. À l'origine, trois bibliothécaires spécialisées ont constitué le fonds de cet établissement, dont deux avaient été formées à L'Heure Joyeuse : Lise Encrevé, Christine Chatain et Geneviève Patte qui dirigera la Joie par les livres jusqu'en [1].

Un reportage de la photographe Martine Franck fait la une de Life, l'impératrice du Japon même visite la bibliothèque. La bibliothèque a acquis une réputation pour sa pédagogie innovante : responsabilisation, ouverture sur le monde.[réf. nécessaire]

En 1972 l'État prend en charge le fonctionnement de la bibliothèque et de l'association La Joie par les livres qui est dissoute et qui deviendra le Centre national du livre pour enfant. Le , La Bibliothèque de la Joie par les livres est rattachée à la Direction du livre et de la lecture (DLL), organe du ministère de la Culture. La DLL charge l'association des Amis de la Joie par les livres (AJPL) de gérer administrativement et financièrement la Joie par les livres.

La bibliothèque a dû cesser ses activités, à titre conservatoire, le , suscitant la protestation des habitants du quartier [2]. Le collectif « [Pour que vivent nos cités ! » a alors occupé le bâtiment, pendant deux semaines, exigeant sa réouverture[réf. souhaitée]. Le , la bibliothèque a rouvert ses portes.

La bibliothèque est devenue une structure associative expérimentale, désormais gérée par l'association « La Petite Bibliothèque Ronde » présidée par Geneviève Patte puis par Olivier Ponsoye. La bibliothèque prend le nom de La Petite Bibliothèque Ronde tandis que le Centre national de la littérature pour la jeunesse et la Revue des livres pour enfants rejoignent le le département Littérature et Art de la Bibliothèque nationale de France.

Menace de fermeture (2016)

En , la bibliothèque est de nouveau menacée de fermeture, sur fond de mise en œuvre de travaux de rénovations[3]. Un conflit s'ouvre entre l’établissement public territorial Vallée Sud Grand Paris (VSGP) auquel appartient la ville de Clamart et la Petite Bibliothèque Ronde, favorable à des travaux de rénovation planifiés en concertation avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC). Le , le Conseil d'Administration de l'association refuse de faire déménager l'équipe de la bibliothèque dans des locaux temporaires proposés par la ville de Clamart, en raison d'une proposition de bail inapproprié et d'un manque de garanties de retour au sein de ses murs originels.

À partir du , le territoire VSGP fait ériger une palissade de 3 mètres de haut autour de la Petite Bibliothèque Ronde, alors que la bibliothèque est toujours en activité et que la DRAC n'est pas impliquée dans le démarrage du chantier. Le territoire somme l’association de quitter les lieux sous 15 jours et fait accrocher sur les palissades des panneaux de communication invitant les usagers à fréquenter la médiathèque municipale François Mitterrand le temps des travaux.

Parallèlement, un collectif de soutien et de défense de la Petite Bibliothèque Ronde voit le jour. "Notre Petite Bibliothèque Ronde" rassemble des habitants de Clamart, des professionnels du livre, des bibliothécaires, des universitaires, des architectes du patrimoine, des conservateurs du patrimoine, des artistes et des citoyens sensibles à la cause. Les 8[4] et 19[5] , il organise deux rassemblements devant la bibliothèque, en soutien à l'équipe de la bibliothèque et ses usagers, et réclame le démontage immédiat des palissades et l'annulation de la démarche d'expulsion de l'association.

Une tribune intitulée "l'Appel de Clamart : Sauver la Petite Bibliothèque Ronde" et signée par six intellectuels est publiée dans Libération le [6]. Elle appelle la ministre de la Culture à s'emparer personnellement du dossier. Une médiation portant à la fois sur le monument historique et sur le devenir de l'association s'engage au niveau du cabinet de la ministre de la Culture, avec la volonté de créer un comité de pilotage impliquant l'association affectataire des lieux[réf. souhaitée].

En , la mise en place de la médiation entre la DRAC, la Petite Bibliothèque Ronde et le territoire VSGP échoue. La ministre de la Culture transfère la négociation sous l'égide du préfet des Hauts-de-Seine[réf. souhaitée].

Architecture

Le bâtiment, construit par les architectes Gérard Thurnauer, Jean Renaudie, Jean-Louis Véret et Pierre Riboulet, membres de l'Atelier de Montrouge, a été inscrit au titre des monuments historiques depuis 1993. La bibliothèque des enfants de Clamart est classée monument historique depuis le [7]. Cette reconnaissance des pouvoirs publics permet aujourd'hui de préserver au mieux l'intégrité et la fonction de ce lieu unique.

Privilégiant les espaces de taille modeste, le bâtiment est constitué de pièces rondes de plain-pied au milieu des hauts immeubles du quartier. La plus grande partie des meubles de lecture est due à Alvar Aalto ; ils ont été choisis pour leur parfaite adaptation à la fonction et au lieu. Le mobilier fait désormais l'objet d'un classement et est donc protégé comme patrimoine du XXe siècle.

La bibliothèque aujourd'hui

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Le nouveau projet de la bibliothèque des enfants de Clamart, renommée La Petite Bibliothèque Ronde, est confronté à un enjeu actuel : la crise de la culture livres que chez les enfants qui lui préfèrent la culture d'écran. C'est pourquoi, depuis 2011, la bibliothèque de Clamart s'est donné comme pari le numérique en introduisant le multimédia adapté aux enfants[8].

Les initiatives des enfants sont privilégiées pour les faire participer activement à la vie de la bibliothèque. La bibliothèque accueille les familles, les enseignants, les professionnels de la petite enfance, etc. L'association établit des liens de partenariat avec les associations, les maisons d'édition et les artistes pour que la lecture des enfants deviennent toujours davantage l'affaire de tous[style à revoir]. L'équipe agit « hors les murs » pour rejoindre ceux qui sont le plus éloignés de la lecture et du livre.

Les fonds documentaires et l'équipement informatique ont été cédés à la ville de Clamart[9] qui met à disposition de l'association le fonds ainsi acquis des « Amis de la Joie par les Livres ». Ce nouveau projet reçoit le soutien du Service du Livre et de la Lecture (ex-DLL), de la ville de Clamart et de plusieurs mécènes[réf. souhaitée].

Photos

Film

Un documentaire de cinquante-quatre minutes, intitulé "La bibliothèque est à nous", a été tourné au sein de la Petite Bibliothèque Ronde d'avril à . Il a été distingué par le Prix du Meilleur Documentaire au SiciliAmbiente Documentary Film Festival édition 2016.

Il a été coproduit par la Petite Bibliothèque Ronde, Les Hautes Lumières et Le Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication et le concours de Laissez-les lire ! et Échanges et Bibliothèques.

Réalisé par Kaspar Vogler, le film se penche notamment sur la question de l'indépendance du lieu à travers son demi-siècle d'existence.

Références

  1. Céline Meyer, « La bibliothèque des enfants de Clamart fait le pari du numérique », Documentation et bibliothèques, vol. 57, no 2, , p. 90 (ISSN 0315-2340 et 2291-8949, DOI 10.7202/1028874ar, lire en ligne, consulté le )
  2. « La bibliothèque La Joie par les livres, à Clamart, continuera ses activités », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  3. « La Petite bibliothèque ronde de Clamart (à nouveau) menacée », Libération, (lire en ligne)
  4. « La «Petite Bibliothèque Ronde» de Clamart bientôt emmurée vivante? », Le Moniteur, (lire en ligne)
  5. « Les inquiétudes de la Petite Bibliothèque Ronde », La Croix, (lire en ligne)
  6. « Sauver la Petite Bibliothèque Ronde », Libération, (lire en ligne)
  7. Notice no PA00125464, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. Céline Meyer, « La bibliothèque des enfants de Clamart fait le pari du numérique », Documentation et bibliothèques, vol. 57, no 2, , p. 90–100 (ISSN 0315-2340 et 2291-8949, DOI 10.7202/1028874ar, lire en ligne, consulté le )
  9. Véronique Heurtematte, « Clamart : ça repart », dans Livres Hebdo, 6 avril 2007, no 684, p. 80-81.

Bibliographie

  • Valérie Bougault, « Au creux de la bibliothèque de Clamart », dans Connaissance des arts, no 688, , p. 106-110.
  • Gérard Thurnauer, Geneviève Patte et Catherine Blain, Espace à lire, la bibliothèque des enfants à Clamart, Gallimard, Paris, 2006. Ce livre a reçu le prix du livre d’architecture en 2006. (ISBN 2-07-077964-5)
  • Évelyne Schlumberger, « Réservé aux moins de 14 ans », dans Connaissance des arts, no 178, 1966, p. 124-127.
  • Ivanka Stricevic, Ahmed Ksibi (dir), Intergenerational solidarity in libraries : La solidarité intergénérationnelle dans les bibliothèques, vol. 156 de IFLA Publications, Walter de Gruyter, (ISBN 978-3-11-028098-2), « Des animations intergénérationnelles au cœur de la Petite Bibliothèque Ronde », p. 225-230

Liens externes

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